Mobilisation exceptionnelle pour le World Cleanup Day
Le 20 septembre 2025, à l’aube, plus de cent cinquante salariés d’Africa Global Logistics Congo ont enfilé gilets et gants épais, répondant à l’appel mondial du World Cleanup Day. Objectif : offrir un visage neuf au terre-plein de la zone logistique.
Depuis 2018, la journée mondiale de nettoyage mobilise des millions de citoyens dans près de deux cents pays. Au Congo-Brazzaville, l’édition 2025 cristallise un intérêt croissant pour la propreté urbaine, portée par les entreprises, les associations et les autorités locales.
Un terre-plein transformé en exemple de propreté
Le terre-plein ciblé, vaste de plus de quatre hectares, jouxte les rails et l’entrepôt principal d’Africa Global Logistics à Pointe-Noire. Jadis envahi par des sachets plastiques portés par le vent marin, il sert de couloir naturel pour le personnel et les riverains.
Dès le premier coup de pelle, des monticules de bouteilles, pneus usés et résidus métalliques ont été triés. Les sacs biodégradables fournis par la mairie ont permis de séparer plastique, métal et déchets organiques, facilitant leur transfert vers la filière de recyclage.
L’empreinte environnementale du secteur logistique
Le secteur logistique, pivot du commerce sous-régional, génère aussi une empreinte carbone notable. « Notre chaîne de valeur doit se moderniser sans sacrifier l’environnement », observe Rodrigue Tchicaya, analyste en transport durable, rappelant le rôle crucial des opérateurs privés dans l’atteinte des objectifs nationaux.
Le plan climat du gouvernement, adopté en 2023, encourage les entreprises à documenter leurs émissions et à mener des actions de compensation locale. Les initiatives comme celle d’Africa Global Logistics deviennent ainsi des vitrines illustrant comment conjuguer efficacité économique et responsabilité écologique.
Vers une culture zéro déchet dans les entreprises
La politique RSE de l’entreprise vise le zéro déchet d’ici 2030. Un comité interne, composé de gestionnaires de quai, de mécaniciens et d’informaticiens, se réunit chaque mois pour vérifier la réduction progressive des volumes de détritus enregistrés sur les balances du site.
« L’engagement de nos équipes prouve que protéger la nature n’est pas qu’un slogan », souligne Erlette Raïssa Dekambi, responsable RSE. Elle rappelle les sessions de formation sur la gestion des huiles usées et la conduite éco-responsable des engins.
Témoignages de terrain
Une partie du personnel, issue des quartiers Tié-Tié et Loandjili, témoigne d’un nouveau réflexe : trier ses ordures domestiques avant de se rendre au travail. Pour beaucoup, la journée de nettoyage a donc valeur de catalyseur pour des habitudes qui débordent la zone portuaire.
Les équipes de sous-traitants, notamment les transporteurs routiers, ont aussi été sensibilisées. Plusieurs chauffeurs affirment avoir réduit l’usage de gobelets jetables et adopté des gourdes réutilisables, consciente que la moindre action participe à la propreté des couloirs logistiques nationaux.
Synergie avec les autorités locales
Au-delà des gestes, le nettoyage a été minutieusement documenté. Des drones ont survolé le site avant et après l’opération, générant un nuage de points 3D. Ces données nourriront le rapport environnemental annuel transmis au siège régional d’Africa Global Logistics à Abidjan.
La municipalité de Pointe-Noire, représentée par le directeur de la salubrité Germain Malonga, salue « un partenariat public-privé exemplaire ». Il relève que la collecte des déchets industriels progresse de 12 % par an depuis la multiplication des opérations vertes.
Sensibilisation et santé publique
Le ministère de l’Environnement observe aussi le mouvement. Un ingénieur du service de veille écologique avance que chaque tonne de plastique retirée des sols limite la prolifération des moustiques et réduit les risques d’inondation lors des pluies tropicales, fréquentes entre octobre et janvier.
Indicateurs et impact mesurable
Les chiffres définitifs parlent d’eux-mêmes : 40 000 mètres carrés nettoyés, 5,2 tonnes de déchets collectés dont 68 % recyclables. Le taux de valorisation dépasse ainsi la moyenne nationale, estimée à 40 % par l’Agence congolaise de l’environnement.
En parallèle, un système de traçabilité suit chaque sac jusqu’au centre de tri de Vindoulou. Les responsables espèrent que cette transparence incitera partenaires et clients à adopter des standards similaires, verdissant l’ensemble de la chaîne logistique.
Un pas vers l’économie circulaire
Pour 2026, Africa Global Logistics prévoit d’étendre le programme aux gares ferroviaires de Dolisie et Makabana. L’idée est d’impliquer les voyageurs, qui pourront échanger des bouteilles triées contre des tickets à tarif réduit, inspirant ainsi une boucle d’économie circulaire inclusive.
Les experts rappellent toutefois que la lutte contre les déchets nécessite constance et financement. « Une journée symbolique ne suffit pas, mais elle fédère et donne un cap », estime Irène Kassa, sociologue urbaine, soulignant l’importance d’intégrer ces actions dans les budgets réguliers des entreprises.
Vers un avenir plus propre
Sur le site nettoyé, des arbustes indigènes seront bientôt plantés pour prévenir la repousse d’herbes sauvages et fixer les sols. Le service horticole municipal fournira jeunes plants de ravintsara, reconnus pour leurs vertus répulsives contre les insectes et leur adaptation au climat côtier.
En combinant nettoyage, recyclage et reboisement, Africa Global Logistics Congo inscrit durablement son empreinte verte dans le paysage congolais. L’opération de septembre illustre la capacité des acteurs économiques à transformer un défi environnemental en opportunité citoyenne au service d’un avenir plus propre.