Brazzaville accueille la Zone 4
À deux semaines du premier service, Brazzaville vit au rythme des balles : du 19 au 28 septembre, la capitale accueillera le Championnat de volley Zone 4, réunissant les sélections seniors indoor et beach-volley de cinq pays d’Afrique centrale.
Créée par la Confédération africaine de volleyball, la Zone 4 couvre le Cameroun, le Congo, le Gabon, le Tchad et la République centrafricaine. L’enjeu est de désigner les champions régionaux et d’attribuer des points pour les futures compétitions continentales.
Sélections en stage intensif
Dans chaque capitale, les entraîneurs ont doublé les séances. À Yaoundé, le Cameroun peaufine son bloc, réputé puissant. « Nous testons différentes rotations pour garder la fraîcheur sur dix jours de compétition », confie le sélectionneur Jean-Marie Mbia.
À Brazzaville, les Diables Rouges version volley se réunissent matin et soir au Gymnase Henri Elendé. Le coach Thierry Mabiala privilégie la synchronisation attaque-défense. « Nous voulons offrir au public un jeu engagé mais discipliné », assure-t-il, visiblement satisfait du niveau d’implication.
Le Gabon, le Tchad et la République centrafricaine, souvent outsiders, misent sur la vitesse et l’élément surprise. Plusieurs joueurs évoluant en clubs européens ont été rappelés pour donner de la hauteur aux sélections, témoignent des responsables techniques contactés par nos soins.
Sites de compétition fin prêts
Le Gymnase Henri Elendé, fraîchement rénové, offre 3 000 places. Nouveau parquet FIVB, éclairage LED et écrans géants promettent une atmosphère digne des grands rendez-vous. Les responsables du complexe assurent que la climatisation, point sensible en septembre, a été entièrement revue.
Pour le beach-volley, le sable du Complexe sportif de Kintélé a été tamisé selon les standards internationaux. Les gradins provisoires accueilleront 1 500 spectateurs, tandis qu’un village des fans proposera restauration, animation musicale et écrans pour suivre les matchs indoor.
La présence d’un délégué technique de la Fédération internationale garantit le calibrage des filets, antennes et vidéo assistance. « Chaque set doit être incontestable », assure le comité d’organisation, confiant dans la conformité du dispositif.
Objectifs sportifs et diplomatie régionale
Au-delà de l’enjeu sportif, le tournoi s’inscrit dans une dynamique de rapprochement régional. Des délégations ministérielles sont attendues en marge des rencontres pour discuter de futures coopérations en matière de formation et d’infrastructures, indique la Confédération africaine.
Côté congolais, les autorités veulent confirmer la capacité du pays à accueillir des événements majeurs. La réussite des Jeux africains 2015 sert de référence. Un responsable du ministère des Sports rappelle que « ces rendez-vous stimulent l’économie et renforcent l’image du Congo ».
Pour les fédérations, la Zone 4 équivaut aussi à un laboratoire technique. Les statistiques collectées alimenteront les programmes de détection des talents ainsi que les demandes de financement auprès des partenaires publics et privés.
Témoignages des acteurs
Assise en tribune, Sylvie Boussouka, ancienne internationale congolaise, observe les entraînements. « Le niveau monte chaque année. Les jeunes ont plus d’outils vidéo pour analyser leurs adversaires », explique-t-elle, saluant l’arrivée d’équipements de suivi de performance.
Du côté camerounais, le central Alain Bitang affirme que l’ambiance reste fraternelle : « Nous sommes rivaux sur le terrain, mais nous dînons ensemble le soir. C’est l’esprit Zone 4 ». Une convivialité qui, selon lui, n’enlève rien à l’intensité prévue.
Pour les arbitres congolais, l’opportunité est également notable. « Officier sous l’œil de la FIVB est une ligne prestigieuse sur un CV », note Prudence Ngoma, l’une des deux femmes sifflets retenues. Elle espère inspirer d’autres jeunes à rejoindre la filière.
Impact économique pour Brazzaville
Les hôteliers de la zone centre annoncent déjà un taux de réservation supérieur à 80 %. Les équipes, leurs staffs et les supporters représentent près de 600 nuitées quotidiennes, selon l’Association congolaise de l’hôtellerie.
Autour des sites, les vendeurs de boissons, d’objets souvenirs et les chauffeurs de taxis collectifs tablent sur une augmentation de chiffre d’affaires. L’initiative d’un billet combiné transport-match, étudiée avec la société publique de transport, vise également à fluidifier la mobilité des fans.
Calendrier et format du tournoi
Le tirage au sort aura lieu le 18 septembre à la Maison du volley. Chez les hommes, chaque équipe affrontera les autres en poule unique avant les demi-finales. Le format est identique chez les dames, garantissant un minimum de quatre rencontres par sélection.
En beach-volley, la compétition adopte un système à double élimination, plus spectaculaire pour le public. Les matches se disputeront l’après-midi afin de profiter d’une luminosité optimale et de températures plus clémentes, précisent les organisateurs.
Les billets, mis en vente en ligne et dans trois guichets physiques, oscillent entre 1 500 et 3 000 francs CFA. L’accès aux rencontres juniors programmées en lever de rideau sera gratuit, initiative saluée par les associations de parents pour favoriser la découverte du sport.
À mesure que les filets se tendent, l’attente grandit. Brazzaville, déjà terre de basket et d’athlétisme, s’apprête à vibrer pour neuf jours d’échanges, de spikes et de fair-play. La Zone 4 veut prouver qu’au centre de l’Afrique, la passion vole haut.