Un club brazzavillois qui souffle ses dix bougies
Le 6 septembre, le Volley-club Renaissance de Mpila a célébré ses dix ans dans la capitale. Créée en 2015 avec une poignée de cadets passionnés, la formation se projette désormais comme l’un des piliers de la discipline dans le département de Brazzaville.
Un anniversaire sous le signe de l’ouverture
Le président Blaise Ngamba a profité de la messe d’action de grâce pour annoncer une politique d’expansion hors de son fief historique. « Nous devons dénicher des talents au-delà de Mpila », a-t-il déclaré, évoquant déjà des incursions à Kintélé, Nkombo et d’autres quartiers.
Une stratégie de formation élargie
Le club, longtemps rattaché au lycée technique 5-Février, a installé un second centre au lycée technique 1er-Mai pour capter un vivier plus large d’élèves. Des discussions sont ouvertes avec d’autres établissements afin de consolider la réputation de Renaissance comme club formateur par excellence.
Grâce à cette approche scolaire, les jeunes licenciés cumulent horaires d’entraînement adaptés et suivi académique. Selon Blaise Ngamba, « la réussite sportive ne doit pas se faire au détriment des études », une philosophie saluée par plusieurs proviseurs brazzavillois.
Résultats sportifs encourageants
La saison écoulée s’est conclue par une troisième place chez les seniors hommes, performance considérée comme un jalon pour une équipe encore en phase de construction. Les juniors ont également atteint les demi-finales départementales, preuve que la formation commence à porter ses fruits.
Les dirigeants veulent désormais franchir un palier. Un plan de préparation physique individualisée a été confié à un préparateur issu de l’Institut national de la jeunesse et des sports pour combler l’écart qui subsiste avec les poids lourds du championnat.
La bataille pour la relève féminine
Seule ombre au tableau, l’absence d’une équipe seniors dames. Le club explique ce retard par un manque de maturité des catégories inférieures. « Il nous faut deux saisons pour que nos cadettes deviennent compétitives en élite », assure le président, confiant dans l’investissement actuel des entraîneurs.
Les responsables espèrent que la nouvelle politique de non-transfert pendant quatre ans, proposée à la fédération, encouragera les clubs à former plutôt qu’à recruter. Cette mesure, si elle est adoptée, protégerait la progression des jeunes joueuses jusqu’à leur passage en seniors.
Des partenariats internationaux moteurs
Renaissance entretient depuis cinq ans un partenariat stable avec la Fédération italienne de volleyball. Chaque saison, des kits complets traversent les Alpes direction Brazzaville, renforçant l’équipement des équipes locale. Le dernier envoi, stocké à Milan, attend encore son acheminement pour raison de coûts logistiques.
Le club vient également de sécuriser un premier lot de matériel en France grâce à un nouveau mécène. « Nous voulons inscrire cette coopération dans le temps long, comme c’est déjà le cas avec l’Italie », confie Blaise Ngamba, qui voit dans ces soutiens un gage de crédibilité.
Pérenniser l’engagement communautaire
Au-delà des terrains, Renaissance cultive une image citoyenne. Dans la semaine d’anniversaire, les licenciés ont nettoyé l’enceinte du lycée 5-Février et organisé un don de sang à l’hôpital de Talangaï. Ces gestes, souligne le comité, démontrent que « le sport est aussi un service public ».
Le match de gala du 5 septembre, opposant anciens et actuels joueurs, a attiré plus de trois cents spectateurs, dont des parents d’élèves. La cérémonie a été ponctuée de diplômes d’honneur remis aux partenaires publics et privés ayant contribué au développement du club.
Le regard des experts
Pour l’entraîneur national adjoint, Élie Kiemoué, présent lors du gala, « Renaissance offre un modèle de structuration basé sur l’école, compatible avec les orientations du ministère des Sports ». Des propos qui confirment la volonté gouvernementale d’appuyer les formations à la base.
Perspectives pour la prochaine décennie
Les dirigeants projettent d’ouvrir un centre de détection à Kintélé, où la proximité du futur complexe sportif olympique offrirait de nouvelles opportunités. Ils ambitionnent également de qualifier l’équipe masculine pour la Coupe d’Afrique des clubs d’ici 2027, objectif inscrit dans la nouvelle feuille de route.
Pour Blaise Ngamba, la clé restera la formation. « Si chaque club forme, nous hisserons enfin le niveau général du volleyball congolais », insiste-t-il. C’est sur cet engagement, nourri par l’expérience de la première décennie, que Renaissance entend construire les dix prochaines années.