Le congrès de novembre 2025 se précise
Bientôt trente ans après sa création, l’Union panafricaine pour la démocratie sociale s’apprête à vivre un tournant majeur. À l’issue de la cinquième session de son conseil national, l’Upads a fixé la date de son deuxième congrès ordinaire du 12 au 14 novembre 2025 (ACI).
L’annonce, faite à Brazzaville le 31 août, a été relayée par le rapporteur Romaric Sidoine Moukoukou, confirmant la volonté de renouveler les instances dirigeantes et d’actualiser la ligne stratégique du parti, né de l’héritage du président Pascal Lissouba et aujourd’hui dirigé par Pascal Tsaty-Mabiala.
Prévue au Palais des congrès, l’assise rassemblera les délégations venues des douze départements. Le parti veut offrir, selon son premier secrétaire, « un débat libre et démocratique » autour des amendements statutaires, de la doctrine économique et des orientations programmatiques.
Objectifs stratégiques et doctrine actualisée
Selon les documents de travail en circulation, l’Upads entend consolider son socle social-démocrate tout en intégrant les enjeux émergents, de la transition énergétique à la digitalisation de l’économie nationale. Les commissions cherchent à concilier ambition réformatrice et réalisme budgétaire, afin d’attirer militants et sympathisants indécis.
La doctrine révisée devrait également préciser la stratégie d’alliance du parti, qu’elle soit parlementaire ou municipale. Des observateurs estiment que les débats internes permettront de clarifier la position de l’Upads sur la diversification économique appelée de ses vœux par les autorités congolaises.
Pascal Tsaty-Mabiala rappelle régulièrement que la ligne du parti reste républicaine et constructive. « Nous voulons contribuer, pas contester pour contester », souligne-t-il, insistant sur le dialogue avec les institutions et le respect de la stabilité politique indispensable au développement.
Maillage territorial et logistique financière
Avant le congrès national, des conventions fédérales éliront les délégués aux congrès départementaux planifiés pour les 27 et 28 septembre 2025. La commission nouvellement installée doit coordonner la logistique de ce calendrier serré, dans des circonscriptions parfois éloignées et difficiles d’accès.
Le financement constitue un autre défi. Le secrétariat national a publié une grille de contribution demandant aux cadres de premier rang un effort proportionnel à leurs responsabilités. Objectif affiché : garantir un événement autonome financièrement, sans dépendre exclusivement des cotisations ordinaires.
Des responsables locaux expliquent qu’une campagne d’adhésion est relancée pour élargir la base militante et mobiliser des ressources nouvelles. « Plus les cartes seront vendues, plus le congrès sera inclusif », résume un secrétaire fédéral du Pool, convaincu que l’enjeu dépasse la seule question d’argent.
Place des jeunes et des femmes
Le premier secrétaire affirme vouloir réserver « une position stratégique » aux jeunes et aux femmes. Une proportion minimale de 30 % de ces catégories dans les bureaux à élire circule parmi les propositions, signe d’une volonté d’adaptation aux attentes sociétales contemporaines.
Dans les sections de Makélékélé ou de Moungali, de jeunes militants ont déjà commencé des ateliers de formation, encadrés par des anciens du parti. Ils y apprennent la rédaction de motions, le protocole des débats et l’histoire politique nationale, afin de gagner en assurance.
Les organisations féminines, pour leur part, réfléchissent à des initiatives d’action sociale, dans la lignée des orientations évoquées par le conseil national : alphabétisation, micro-crédit et sensibilisation à la santé maternelle. Autant de dossiers susceptibles de renforcer la proximité entre le parti et les quartiers populaires.
« Le combat pour l’égalité ne peut rester théorique », souligne Jeanne Ngouabi, membre de la commission genre. Selon elle, la visibilité des femmes lors du congrès constituera un test pour l’Upads, mais aussi pour l’ensemble du champ politique congolais où la représentativité demeure limitée.
Un rendez-vous scruté dans le paysage politique
Si l’Upads demeure la première force d’opposition parlementaire, ses responsables insistent sur la nécessité d’éviter toute polarisation excessive. « Notre congrès n’est pas contre qui que ce soit ; il est pour notre maison », lance Pascal Tsaty-Mabiala, écartant l’idée d’une confrontation frontale.
Le calendrier politique national restera chargé en 2025 avec notamment l’organisation des élections locales. Plusieurs analystes estiment que les résolutions du congrès pourraient influencer la stratégie électorale du parti et dynamiser le pluralisme que le gouvernement dit vouloir consolider.
Des universitaires de l’Institut des Sciences politiques de Brazzaville soulignent que la modernisation statutaire évoquée par l’Upads converge avec les recommandations institutionnelles récentes sur la vie des partis. Leur rapport conclut que la stabilité du système gagne à voir les formations se structurer durablement.
À deux ans de l’échéance, la préparation du congrès avance donc à pas mesurés. Les militants scruteront chaque étape, conscients que la crédibilité interne se joue autant dans l’organisation que dans le contenu politique. La suite s’écrira, espèrent-ils, sous le signe de la cohésion.
Les partenaires internationaux suivent également l’évolution du parti. Pour plusieurs chancelleries présentes à Brazzaville, la tenue régulière de congrès est un indicateur de vitalité démocratique. Elles regardent d’un œil attentif la capacité de l’Upads à proposer des alternatives sans rompre le consensus national.
Le comité d’organisation promet de publier dès janvier un premier bulletin préparatoire, avec la liste des commissions thématiques et le calendrier des contributions. Cet outil, espère-t-il, permettra aux militants de participer en ligne depuis les départements les plus enclavés, grâce aux plateformes numériques.