Golf à Brazzaville : un nouvel élan
Le week-end dernier, le Golf Club de Brazzaville a ouvert grand ses fairways pour une opération séduction inédite. L’institution sportive, fondée en 1959 dans le quartier Djoué, veut relancer l’intérêt du public urbain pour un sport souvent perçu comme élitiste.
La journée portes ouvertes a réuni près d’une centaine d’invités issus des milieux diplomatiques, économiques et culturels. Sous un soleil clément, les visiteurs ont pu tester le practice, s’initier au putting et dialoguer avec les membres du club autour d’un parcours modernisé l’an passé.
Pour Grégoire Piller, président du Golf Club, l’événement marque « le coup d’envoi d’une nouvelle ère ». L’objectif affiché consiste à démocratiser la discipline et positionner Brazzaville à terme sur la carte des destinations golfiques d’Afrique centrale, un segment encore très concurrentiel.
Initiations et ambiance conviviale
Dès l’ouverture, les entraîneurs congolais ont guidé les curieux à travers un atelier de swing. Les premiers essais, souvent hésitants, se sont rapidement transformés en frappes plus assurées grâce aux conseils techniques prodigués et à l’ambiance conviviale entretenue par les bénévoles.
Sur le putting green, les diplomates ont rivalisé d’adresse aux côtés de jeunes écoliers invités pour l’occasion. Cette mixité sociale, inédite pour le golf local, a montré qu’un même parcours peut devenir un lieu de rencontre intergénérationnel et interculturel.
Les appareils photos des visiteurs n’ont pas cessé de crépiter, immortalisant swings, sourires et panoramas verdoyants. La direction du club compte s’appuyer sur ces images pour nourrir sa stratégie digitale et toucher une audience plus jeune, connectée essentiellement via les réseaux sociaux.
Au-delà du jeu, les encadrants ont insisté sur les vertus physiques du golf. Marcher plus de six kilomètres par parcours et solliciter l’ensemble des muscles favorise une condition cardiovasculaire saine, argument entendu par plusieurs sportifs désireux d’une activité à faible impact.
Sponsors et diplomates au rendez-vous
Outre les visiteurs, plusieurs entreprises ont répondu présent. Ecobank, partenaire principal, a déployé un stand d’information sur ses services bancaires destinés aux particuliers et PME. « Soutenir le sport, c’est investir dans la convivialité et la jeunesse », a rappelé Tony Ndossa.
D’autres sponsors, actifs dans les télécoms et la logistique, ont fourni balles, T-shirts et rafraîchissements. La présence de diplomates, notamment d’Afrique australe, a confirmé la dimension soft power du golf, terrain privilégié de networking où affaires, tourisme et image se rejoignent.
Grégoire Piller a tenu à remercier la Fédération congolaise de golf, qui a facilité la venue de coaches certifiés. Selon lui, « l’implication des institutions et des entreprises est la clef pour offrir aux jeunes Congolais un encadrement professionnel et des perspectives de carrière ».
Un Open de 54 trous en préparation
Point d’orgue de la saison, le premier Open de Brazzaville est fixé du 28 au 30 novembre. Le tournoi amateur, disputé sur 54 trous, devrait attirer l’élite d’Afrique centrale ainsi que des golfeurs européens en quête de nouveaux greens tropicaux.
Pour l’occasion, la direction prévoit un village d’exposants, des soirées thématiques et un programme d’initiation gratuit pour les scolaires. Le club espère dépasser la barre des cinq cents visiteurs quotidiens et installer durablement l’événement dans le calendrier sportif national.
Un comité d’organisation a été mis sur pied, associant la Fédération, le ministère des Sports et des opérateurs privés. Des arbitres internationaux ont déjà confirmé leur venue pour garantir le bon déroulement du tournoi selon les standards de la World Golf Federation.
Les autorités municipales travaillent déjà sur l’amélioration des voies d’accès au site afin de fluidifier la circulation lors du tournoi et d’offrir aux visiteurs une expérience sans encombre dès leur arrivée.
Les retombées économiques attendues concernent l’hôtellerie, la restauration et le transport. Selon une étude interne, chaque golfeur étranger dépense en moyenne 1 200 dollars durant son séjour. Un potentiel qui intéresse l’Agence congolaise pour la promotion des investissements touristiques.
Vers une destination golfique régionale
La relance du golf s’inscrit plus largement dans la stratégie de diversification sportive soutenue par les autorités. Au-delà du football et de l’athlétisme, favoriser des disciplines à forte valeur ajoutée permet de développer des compétences nouvelles et de renforcer l’attractivité du pays.
À Brazzaville, le club ambitionne également de devenir un centre de formation régional. Des discussions sont en cours avec la Confédération africaine de golf pour héberger, dès 2024, des stages destinés aux entraîneurs et arbitres de la zone CEMAC.
Le président Piller souligne que « chaque enfant initié aujourd’hui pourra demain représenter le Congo dans les coupes africaines ». Une perspective qui séduit les parents présents, conscients que le golf offre des bourses universitaires et des carrières sportives internationales encore peu explorées.
En clôturant la journée, la direction a lancé un appel : « Rejoignez-nous, prenez un club et venez découvrir un sport d’élégance et de précision ». Les inscriptions pour les cours d’initiation sont ouvertes, derniers swings avant le grand rendez-vous de novembre.