Clôture de la session ordinaire 2025
Le 13 août 2025, l’Assemblée nationale et le Sénat ont refermé simultanément leurs portes après quatre mois d’échanges intenses. Dans l’hémicycle Paul Kane, vibrantes ovations et bilan chiffré ont ponctué une cérémonie présidée par Isidore Mvouba et Pierre Ngolo.
Les deux présidents ont salué la cohésion des commissions et la ponctualité des ministres venus défendre leurs projets de loi. À leurs yeux, cette discipline illustre la solidité des institutions et leur capacité à répondre, sans retard, aux attentes sociales prioritaires.
Débat d’orientation budgétaire décisif
Moment fort de la session, le débat d’orientation budgétaire a jeté les bases du cadre macroéconomique 2026-2028. Les députés ont insisté sur la mobilisation de recettes non pétrolières, tandis que le gouvernement promettait un contrôle accru des dépenses pour préserver l’équilibre macrofinancier.
Plusieurs élus ont recommandé d’accélérer la digitalisation fiscale afin de réduire les fuites de recettes. Le ministre des Finances, Rigobert Andely, a affirmé que la plateforme e-tax serait généralisée dès janvier 2026 pour « sécuriser chaque franc mobilisé au profit du développement ».
Dans l’opposition comme dans la majorité, le consensus s’est fait sur la nécessité d’orienter davantage de crédits vers l’entretien routier, la santé primaire et l’entrepreneuriat jeune. Les projections présentées tablent sur une croissance de 4,2 % si cette trajectoire est maintenue.
Gestion des sinistres et solidarité nationale
Les inondations exceptionnelles de juin ont replacé la thématique de la résilience climatique au premier plan. Isidore Mvouba a reconnu « la dextérité du gouvernement » dans la délocalisation rapide de plus de 2 500 sinistrés, opération appuyée par la première Dame Antoinette Sassou-Nguesso.
Des élus de la Likouala ont toutefois suggéré d’élargir le fonds d’urgence aux collectivités locales pour hâter la reconstruction. Le ministère des Affaires sociales a indiqué qu’une enveloppe complémentaire serait débloquée dès septembre, favorisant l’accès à l’eau potable et aux écoles provisoires.
Au-delà des chiffres, les parlementaires ont multiplié les hommages à la résilience des communautés touchées. Le climat de solidarité nationale, visible sur les réseaux de bénévoles, est présenté comme un « signe tangible que l’unité républicaine demeure un ciment essentiel ».
Cap sur la présidentielle de 2026
Avec la présidentielle à l’horizon, Pierre Ngolo a invité chaque institution à garantir un environnement apaisé. « La clarté et la loyauté envers la nation restent notre boussole », a-t-il déclaré, rappelant que la crédibilité du scrutin dépendra d’une logistique irréprochable.
Le Centre national des élections prévoit déjà l’audit du fichier électoral et la formation de 25 000 agents. Des organisations civiles plaident pour la publication anticipée des listes afin de réduire les contestations et d’entretenir la confiance populaire dans le processus.
Au Sénat, plusieurs intervenants ont mis l’accent sur la participation des jeunes. Un programme d’éducation civique, adossé aux universités publiques, devrait être lancé en novembre. Objectif : rappeler que le vote « reste l’arbitrage final du peuple », selon l’expression de Pierre Ngolo.
Liberté d’expression et responsabilité citoyenne
Dans la même veine, les deux chambres ont adopté une résolution condamnant les discours de haine en période électorale. Les plateformes numériques seront invitées à coopérer avec le régulateur pour retirer sous vingt-quatre heures tout contenu jugé diffamatoire ou incitant à la violence.
Le sociologue Alain Mouanga estime que l’appel à bannir les injures « répond à une attente sociale forte » dans un contexte où les réseaux amplifient les passions. Il préconise un dialogue permanent pour transformer la critique en propositions, plutôt qu’en attaques personnelles.
Les élus rappellent qu’aucune réforme durable ne peut aboutir sans débat contradictoire. L’objectif n’est pas de museler l’opinion, affirment-ils, mais de promouvoir une parole responsable où la vérification des faits devient un réflexe partagé par médias et citoyens.
Un bilan législatif soutenu
Sur 32 affaires inscrites, 27 textes ont été adoptés à l’Assemblée. Le Sénat en a validé 24 sur 27. Les lois concernent la réforme du code minier, la modernisation de la fonction publique et la ratification de plusieurs conventions internationales.
Le porte-parole du gouvernement, Thierry Moungalla, voit dans ce rendement « un signe de vitalité démocratique ». Il souligne que le temps moyen d’examen d’un projet a été réduit de 15 %, grâce à la dématérialisation des dossiers transmis entre exécutif et Parlement.
À l’heure de la fête nationale, députés et sénateurs exhortent les Congolais à célébrer la paix civile, gage d’un avenir commun prospère. La session se referme donc sur un double appel : unir les efforts pour le développement et préserver la dignité du débat.
Les observateurs internationaux attendus pour l’élection seront conviés dès février à un séminaire d’information. Cette anticipation, saluée par plusieurs chancelleries, vise à renforcer la transparence et à projeter l’image d’un Congo confiant dans la solidité de ses institutions.