Un bilan législatif centré sur la sécurité publique
Devant un parterre de cadres, d’étudiants et de notables réunis à la mairie de Talangaï, le député unique d’Ongogni a choisi de commencer par son apport purement législatif. La loi relative au contrôle des stupéfiants, des substances psychotropes et des précurseurs, désormais promulguée après un vote quasi consensuel des deux chambres, constitue selon lui « un rempart contre la criminalité organisée et un vecteur de stabilité nationale » (Assemblée nationale, 2023). Dans un environnement sous-régional marqué par la porosité des frontières, le texte renforce la chaîne pénale, facilite la coopération inter-services et répond aux engagements internationaux du Congo-Brazzaville. L’élu rappelle que la paix civile demeure la condition première du développement, et que toute stratégie de croissance locale gagne à s’arrimer à cette exigence de sécurité publique.
Éducation et santé : des chantiers structurants
Sur le terrain, la priorité accordée au capital humain se matérialise par la réhabilitation d’établissements et la dotation en mobiliers scolaires, notamment à Endolo et Okaye. L’obtention récente de l’agrément pour l’école d’Okaye, après un plaidoyer soutenu auprès du ministère de l’Enseignement primaire, illustre la diplomatie parlementaire déployée par le député. En matière de santé, les Centres de santé intégrés de Lessanga, Endolo et Mossendé forment un triptyque destiné à rapprocher les soins des populations rurales et à décongestionner les plateaux techniques de Makoua. Ces investissements, adossés au budget de l’État et à des contributions locales, s’inscrivent dans la logique des Objectifs de développement durable visant l’accès universel aux services essentiels.
Infrastructures routières : le 30 km stratégique
La piste agricole Inkouélé-Ongogni-Lessanga, longue de trente kilomètres, est appelée à devenir une liaison bitumée, figure emblématique de l’effet-levier escompté sur l’économie locale. Les études techniques étant finalisées, l’inscription des travaux au budget 2024 témoigne de la capacité de la représentation nationale à aiguillonner l’action gouvernementale sans surenchère rhétorique. Pour les producteurs d’ignames, de manioc et de bananes plantains, la route promet d’abaisser les coûts logistiques, de réduire les pertes post-récolte et de faciliter la connexion au port sec d’Oyo. Le pari repose sur une articulation fine entre entretien courant assuré par les communautés et financement central pour la couche de roulement.
Agriculture et pisciculture : l’émergence d’un pôle productif
Avec soixante-deux coopératives subventionnées et la première Zone agricole protégée implantée à Oyali, Ongogni s’érige en laboratoire d’agro-industrie inclusive. Les groupements y dégagent déjà, à chaque campagne, environ huit millions de francs CFA de chiffre d’affaires, chiffres certifiés par la direction départementale de l’Agriculture. La prochaine étape consiste à sécuriser une zone piscicole protégée, projet en bonne voie d’instruction auprès du ministère de l’Économie bleue. En fondant la stratégie sur la diversification des filières – racines, tubercules, maraîchage et poisson –, le député s’aligne sur la feuille de route gouvernementale qui vise la substitution graduelle aux importations alimentaires et la création d’emplois ruraux pérennes.
Jeunesse et formation : un partenariat russo-congolais
La dimension internationale de l’action parlementaire se lit à travers les sept bourses déjà décrochées auprès d’instituts agricoles russes, grâce au concours de la Maison russe à Brazzaville. Cette coopération Sud-Nord-Sud, encore peu médiatisée, offre des modules sur l’agro-mécanisation, la transformation post-récolte et la gestion des chaînes de froid. Parallèlement, cinquante étudiants d’Ongogni seront orientés vers l’école Imecta, spécialisée dans les métiers techniques. À terme, l’insertion automatique de ces diplômés dans les entreprises locales pourrait consolider un tissu de PME et amoindrir la migration interne des jeunes vers Brazzaville.
Perspectives politiques à l’horizon 2026
En conclusion de la rencontre, Yves Fortuné Moundelé-Ngollo a appelé à la consolidation d’une synergie départementale au sein du nouveau Nkeni-Alima, arguant qu’une dynamique unifiée amplifierait l’impact des politiques publiques. Formulant le vœu de voir le président Denis Sassou Nguesso briguer un nouveau mandat en 2026, l’élu a plaidé pour une « majorité de projet » capable de garantir la continuité institutionnelle et la maturation des chantiers amorcés. Cette déclaration, reçue par des applaudissements nourris, résonne comme un signal de ralliement tout autant qu’une demande de visibilité stratégique. Dans un paysage politique où la stabilité demeure un atout diplomatique, la circonscription d’Ongogni semble vouloir se poser en vitrine des équilibres entre initiatives locales et orientations nationales.