Mondelé lance la révision électorale à Ouenzé
Sous une fine chaleur matinale du 26 septembre 2025, le complexe scolaire Immaculée Conception de Ouenzé a accueilli un visiteur de marque. Le député-ministre Juste Désiré Mondelé y a effectué son retranchement, geste inaugural de la révision extraordinaire des listes électorales.
Dans une salle décorée de fiches et d’affiches officielles, l’élu de la première circonscription a d’abord consulté le tableau alphabétique, puis échangé avec les agents du ministère de l’Intérieur chargés du recueil. Sourire aux lèvres, il a fait tamponner son formulaire d’inscription.
« Je suis venu exercer mon droit », a-t-il confié à la presse locale, saluant la ponctualité de l’opération organisée par le gouvernement. Pour lui, la démocratie s’entretient d’abord par ces rites administratifs, souvent silencieux mais déterminants pour la transparence du scrutin.
Un processus issu du dernier recensement national
Cette révision, ouverte le deux septembre et prévue jusqu’au trente octobre, découle directement du dernier Recensement général de la population et de l’habitat. Les données actualisées servent de matrice à un registre électoral réputé plus fiable, étape clé avant tout appel aux urnes.
Dans les rangs du Club 2002 PUR, l’heure est à la mobilisation. Militants, sympathisants et simples curieux défilent, cartes d’identité en main, sous l’œil attentif des superviseurs. L’ambiance, ponctuée de chansons partisanes, contraste avec le caractère essentiellement technique de l’exercice administratif.
Mobilisation militante et appel aux jeunes électeurs
Juste Désiré Mondelé rappelle que l’enrôlement précède toujours l’affrontement programmatique. « La politique commence dans les centres d’inscription avant de se poursuivre sur les estrades », résume-t-il, insistant sur la nécessité pour chaque parti de « former ses bataillons citoyens dès maintenant ».
Le ministre de l’Assainissement urbain souligne par ailleurs l’effort logistique consenti par les services de l’État : affichage des listes par quartiers, campagnes sonores quotidiennes, et déploiement de kits numériques permettant une saisie plus rapide des informations personnelles.
Dans le même temps, certains agents regrettent une fréquentation en dents de scie. Joseph Itoua, secrétaire du quartier 54, se dit surpris du « trop faible réflexe citoyen ». L’arrivée du ministre, note-t-il, provoque un pic d’inscriptions mais ne garantit pas la constance des flux.
Pour pallier la dispersion des habitants entre travail, études et obligations familiales, les comités locaux ont étendu les horaires d’ouverture jusqu’à 19 h. Cette amplitude, encore récente, devrait selon eux favoriser un mouvement régulier plutôt qu’un emballement de dernière minute.
Les jeunes de dix-huit ans, tout juste sortis du registre d’état civil, représentent la cible prioritaire. Beaucoup découvrent simultanément la carte d’électeur et la vie associative. « C’est la première fois que je m’inscris, je veux compter », confie Méline, étudiante du lycée Chaminade.
Freins, dispositifs et innovations logistiques
Le corps enseignant, sollicité par les autorités, relaie l’information au début des cours. Des affiches rappelant la date butoir décorent désormais les entrées des classes et les tableaux d’affichage des campus universitaires de Brazzaville, afin de multiplier les canaux de sensibilisation.
Si la révision s’avère cruciale pour Ouenzé, elle s’inscrit dans une dynamique nationale. Les statistiques provisoires du ministère de l’Intérieur font état d’un taux de réinscription de 62 % après trois semaines, avec des pointes supérieures à 70 % dans certaines zones rurales.
Analystes et observateurs saluent la modernisation progressive du fichier électoral, rappelant qu’un registre fiable réduit les contestations post-électorales. Pour eux, l’effort de communication doit cependant s’intensifier dans les grands centres urbains, où la population reste moins réactive que dans les localités périphériques.
À Ouenzé, l’équipe municipale a prévu d’organiser un forum d’information chaque samedi d’ici la clôture. Des représentants des confessions religieuses, des associations féminines et des transporteurs urbains y seront conviés pour consolider une chaîne de relais vers les quartiers enclavés.
L’ultime semaine, le ministère prévoit également des unités mobiles, véhicules légers équipés d’imprimantes et de connexions satellitaires. Ces « guichets roulants » devront couvrir les marchés, les gares routières et les points de regroupement de la diaspora interne revenue pour les vacances.
Vers un fichier fiable pour un vote inclusif
Pour Juste Désiré Mondelé, l’enjeu dépasse le simple comptage des voix. « Chaque nom inscrit est un pas vers une gouvernance plus inclusive », souligne-t-il, persuadé qu’une forte participation consolidera la légitimité des prochaines échéances législatives et locales.
À l’issue de sa visite, le ministre a quitté le complexe sous des applaudissements, laissant derrière lui un message clair : le temps d’agir, c’est maintenant. Il appartient à chaque électrice et électeur de s’assurer que sa voix pourra retentir valablement le jour du vote.
Au plan technologique, la Direction générale des affaires électorales teste cette année une application mobile de suivi des listes. Téléchargeable gratuitement, elle permet de vérifier en temps réel son enrôlement et signale l’adresse du centre le plus proche grâce à la géolocalisation.
Les données recueillies via cette plateforme seront croisées avec les registres physiques pour limiter les doublons. Les développeurs qui pilotent le projet se réjouissent déjà des retours : plus de trente mille téléchargements en une semaine et un taux d’erreurs signalées inférieur à 0,5 %.