Rabat en fête pour les éliminatoires
Vendredi soir, le Complexe sportif Moulay Abdellah reconstruit a vibré comme rarement. Devant un public conquis, le Maroc a balayé le Niger 5-0 lors de la 7e journée des qualifications africaines pour la Coupe du monde 2026.
Le succès, acquis sous l’œil de Walid Regragui, offre aux Lions de l’Atlas leur troisième participation mondiale consécutive et la septième de leur histoire, une performance que seule une poignée d’équipes africaines peuvent revendiquer.
Dans les tribunes, les chants ont couvert la fraîcheur de début septembre et des milliers de drapeaux rouges ont dessiné des vagues continues, transformant la rencontre en grande célébration populaire.
Un succès historique pour les Lions de l’Atlas
Avant le coup d’envoi, un simple nul suffisait au Maroc pour valider son billet. Les coéquipiers d’Achraf Hakimi ont pourtant préféré hausser le ton, inscrivant cinq buts sans en concéder aucun, face à des Nigériens rapidement débordés.
Ismael Saibari a ouvert le bal d’une reprise au second poteau, puis doublé la mise neuf minutes plus tard. Ayoub El Kaabi, Hamza Igamane et Azeddine Ounahi ont complété le festival offensif, chacun exploitant une faille différente dans la défense adverse.
À la fin des six premières journées, le Maroc totalise 18 points sur 18 possibles, laissant loin derrière la Tanzanie, la Zambie, le Niger et le Congo. Aucun autre leader de groupe n’affiche une telle marge en Afrique pour l’instant.
Le groupe E désormais scellé
Avec trois victoires et trois défaites, la Tanzanie conserve toutefois un mince espoir de barrage continental. La Zambie et le Niger, eux, devront attendre la prochaine campagne pour se relancer, tandis que le Congo ferme la marche avec un seul point récolté.
Le sélectionneur congolais Isaac Ngata, joint après la rencontre à Rabat, a reconnu « l’écart de rythme » qui sépare actuellement son groupe des meilleures équipes de la poule, tout en saluant « l’organisation exemplaire » du match au Maroc.
Les Diables Rouges disputeront encore deux rencontres en novembre pour clore ces éliminatoires. L’encadrement veut profiter du temps restant pour intégrer plusieurs jeunes repérés au championnat national et revenir avec un projet collectif plus affirmé.
Aperçu technique du match
Sur le plan tactique, Walid Regragui a opté pour un 4-3-3 fluide, donnant toute latitude aux latéraux de monter. Cette largeur permanente a étouffé les relances nigériennes et ouvert des espaces dans l’axe que Saibari et Ounahi ont parfaitement exploités.
Face à eux, le Niger a essayé de densifier l’entrejeu en repassant rapidement en 4-5-1 sans ballon, mais le pressing marocain a privé les visiteurs de solutions longues, les forçant à jouer souvent en retrait jusqu’à perdre la maîtrise.
Le nouveau gazon hybride du Moulay Abdellah, inauguré la veille, a également favorisé un jeu au sol rapide. « Nous avons enfin un terrain digne d’un prétendant mondial », s’est félicité le capitaine Romain Saïss, soulignant la qualité de la pelouse et des vestiaires.
Impact pour le Congo et ses supporters
La défaite nigérienne scelle mathématiquement l’avenir du groupe, mais elle offre aussi des repères aux Diables Rouges. En mars, ces derniers avaient tenu tête au Maroc pendant une heure avant de s’incliner 2-0; l’analyse vidéo de la démonstration marocaine fournira un matériel précieux.
Plusieurs techniciens congolais estiment que l’exemple du pressing rapide et des transitions courtes, si souvent prôné par le staff national, trouvera ici une illustration concrète. Le regroupement prévu à Brazzaville début octobre doit déjà intégrer ces séquences dans les ateliers tactiques.
Les supporters, quant à eux, se tournent vers la Ligue 1 congolaise, espérant que l’augmentation récente du nombre de rencontres télévisées aidera à détecter de nouveaux talents offensifs. « Nous voulons voir éclore un buteur local », résume Serge Malonga, abonné au stade Massamba-Débat.
À long terme, la Fédération congolaise mise sur la modernisation des infrastructures et sur la collaboration entre clubs et centres de formation pour combler l’écart avec les grandes nations africaines, tout en saluant les ambitions régionales mises en avant par la Confédération africaine.
Cap sur la CAN 2025 et le Mondial 2026
Libérés de toute pression qualificative, les Marocains peuvent maintenant se concentrer sur la préparation de la Coupe d’Afrique des nations 2025 qu’ils accueilleront. L’objectif, répété par la Fédération marocaine, reste de soulever un deuxième trophée continental devant leur public.
Le Mondial 2026, coorganisé par les États-Unis, le Canada et le Mexique, se profile déjà. L’avance prise dans les éliminatoires permettra sans doute au sélectionneur de tester de nouveaux schémas lors des prochaines fenêtres FIFA, sans compromettre la dynamique actuelle.
De son côté, le Congo vise désormais la CAN 2025 comme étape intermédiaire. Les instances sportives du pays affirment vouloir tirer des enseignements de la constance marocaine : stabilité du staff, compétitivité du championnat local et exposition régulière aux matches de haut niveau.
Les prochaines semaines seront donc capitales pour la zone Afrique, entre les qualifications restantes et l’installation des nouveaux calendriers. Les supporters congolais comme les passionnés de tout le continent auront les yeux rivés sur les annonces de la CAF.