Retour remarqué de Maouassa à l’AS Nancy-Lorraine
Faitout Maouassa a signé, cette semaine, un contrat d’un an plus une saison en option avec l’AS Nancy-Lorraine, son club formateur. Le latéral gauche de 27 ans, libre depuis son départ du Stade Rennais en juin, retrouve la Ligue 2 après sept années d’itinérance.
Durant la préparation estivale, le joueur s’était entretenu au centre de performance nancéien, multipliant les séances individuelles pour rassurer dirigeants et staff médical. « Nous avons constaté une forme physique déjà optimale », confie l’entraîneur Benoît Pedretti, visiblement séduit par la détermination retrouvée de son ancien protégé.
Un défi sportif sur mesure pour le latéral gauche
L’appétit de Maouassa s’explique : la Ligue 2 reste un championnat dense où ses qualités de vitesse et de percussion peuvent s’exprimer sans filtre. Nancy, ambitieux, vise la montée et compte sur l’expérience d’un joueur ayant disputé la Ligue des champions avec Bruges en 2021.
Le staff lorrain prévoit de l’utiliser haut sur le couloir, presque ailier, afin d’exploiter sa frappe de balle et son sens du centre. « Son profil complète notre jeune effectif », analyse le directeur sportif Julien Féry, convaincu que l’ancien international Espoirs guidera la nouvelle génération.
Parcours européen, hauts, bas et enseignements
Formé à Nancy, Maouassa avait quitté la Moselle en 2017 pour Rennes, avant des passages à Nîmes, Bruges, Montpellier, Grenade puis Lens. Ce périple a élargi son horizon tactique, mais l’a aussi privé de stabilité, élément essentiel pour un latéral exigeant beaucoup d’automatismes.
Ses saisons les plus abouties restent 2019-2020 avec Rennes, conclu par une finale victorieuse de Coupe de France, et 2022-2023 à Montpellier, ponctuée de cinq buts et autant de passes décisives. À chaque fois, continuité et confiance avaient créé une spirale positive qu’il espère revivre.
Pour l’analyste français Pierre Ménès, « l’énigme Maouassa redeviendra une certitude s’il enchaîne vingt matches sans pépin ». Cette observation résume l’enjeu : la régularité. À Nancy, la concurrence modérée et la ferveur locale pourraient constituer le cadre idéal d’une renaissance attendue par ses supporters congolais.
Goteni mise sur l’Entente Feignies-Aulnoye
À plus de 400 kilomètres, Randi Goteni a opté pour un choix différent en signant à l’Entente Feignies-Aulnoye, pensionnaire du groupe B de National 2. Le milieu défensif de 30 ans sort d’un semestre frustrant à Virton, en deuxième division belge, où il est resté remplaçant.
Feignies-Aulnoye poursuit une stratégie de recrutement ciblé, misant sur des joueurs d’expérience à relancer. « Randi connaît la Ligue 2 et la Belgique, il apportera calme et impact », estime le coach Emmanuel Beauchet. Pour Goteni, le National 2 représente un tremplin vers un retour au niveau professionnel.
Les attentes du public congolais et des Diables Rouges
Brazzaville suit avec attention ces trajectoires parallèles. Les Diables Rouges, en quête de profondeur d’effectif, ont besoin de joueurs compétitifs au quotidien. Si Maouassa retrouve son niveau offensif, il peut prétendre à une convocation, tout comme Goteni, précieux pour verrouiller l’entrejeu lors des qualifications africaines.
Le sélectionneur par intérim, Isaac Ngata, n’a pas fermé la porte : « Les portes de l’équipe nationale restent ouvertes à ceux qui jouent et enchaînent. Le championnat importe moins que le temps de jeu ». Un message reçu cinq sur cinq par les deux concernés.
Dans la capitale congolaise, plusieurs clubs formateurs espèrent un effet d’entraînement. Le retour au premier plan d’athlètes passés par l’Europe crédibilise leurs filières et attire les recruteurs. « Chaque réussite à l’étranger valorise notre travail local », rappelle Léon Vembo, directeur technique de l’Académie Tchicaya-U-Tam-Tams.
Impact économique et image du football congolais
Le mercato de joueurs congolais vers l’Hexagone reste modeste mais régulier. La fédération évalue à près de deux millions d’euros les indemnités de formation reçues par des clubs locaux en 2023. La signature de Maouassa sans indemnité montre toutefois que la valeur se crée aussi après le premier contrat.
Goteni, libre également, illustre le rôle central des primes de signature dans les divisions inférieures. Les clubs de National 2 compensent l’absence de transfert par des salaires adaptés, tout en contrôlant leur masse salariale. Ce modèle permet aux joueurs de se relancer sans pression financière excessive.
Pour les supporteurs, l’intérêt dépasse le terrain : le retour de figures connues attire les caméras régionales et renforce la visibilité du football congolais. Les réseaux sociaux se chargent ensuite de relayer chaque action marquante, créant un pont numérique entre Brazzaville, Nancy et la banlieue valenciennoise.
Perspectives pour la saison et note d’espoir
Maouassa devrait faire ses débuts officiels le 17 août contre Bastia, tandis que Goteni pourrait étrenner ses nouvelles couleurs la même semaine face à Wasquehal. Les premiers retours techniques offriront des indications claires sur leur condition et, surtout, sur leur capacité à s’inscrire dans la durée.
En attendant, ces deux signatures rappellent qu’une carrière n’est pas linéaire. La capacité à rebondir, valeur chère à la jeunesse congolaise, reste la clef. Si la saison valide leurs paris, Maouassa et Goteni pourraient incarner, à terme, des exemples de persévérance pour tout un football national.