Calendrier confirmé
Réunie au siège de la Fédération congolaise de football le 6 septembre 2025, la direction de la FECOFOOT et les présidents des seize clubs ont entériné la date du 13 septembre pour lancer la saison 2025-2026 de Ligue 1, après plus d’un an d’interruption.
En confirmant ce calendrier, l’instance dirigeante affiche sa volonté de « redonner du rythme au championnat national » selon le président Jean-Guy Blaise Mayolas, malgré les questions non résolues sur l’utilisation des stades nationaux, propriétés de l’État, actuellement fermés au grand public.
Le nœud des infrastructures étatiques
Les enceintes principales, le stade Massamba-Débat à Brazzaville et le stade Félix-Eboué à Pointe-Noire, nécessitent l’aval des ministères concernés avant toute réouverture officielle, les travaux de mise à niveau de sécurité se prolongeant depuis plusieurs mois.
« Nous avons écrit et nous attendons la réponse », souligne Mayolas, rappelant que la signature gouvernementale reste indispensable pour accueillir du public et valider la couverture médicale des matchs, condition préalable imposée par la Confédération africaine de football.
Impact sur les contrats joueurs
Si la trêve venait à se prolonger, les clubs perdraient le cadre juridique liant leurs effectifs, faute de compétitions homologuées, avertit le président fédéral, soucieux d’éviter une vague de départs libres vers d’autres championnats voisins.
L’annulation d’un calendrier référencé rendrait également inapplicables certaines clauses de primes et d’assurance santé, ce qui fragiliserait l’attractivité des contrats proposés aux jeunes talents formés localement.
Enjeux financiers pour clubs et sponsors
Plusieurs équipes comme l’AS Otohô ou l’AC Léopard appuient leur fonctionnement sur des mécènes issus de l’énergie ou des télécoms, lesquels conditionnent leur soutien à la visibilité télévisuelle et aux retombées marketing offertes par les rencontres de Ligue 1.
En cas de nouveau report, les enseignes pourraient réorienter leurs budgets vers d’autres disciplines ou opérations sociales, faisant perdre aux clubs des ressources nécessaires aux déplacements, aux salaires et au maintien des centres de formation.
Conséquences sportives pour les représentants continentaux
Le Diables Noirs, qualifié pour la Ligue des champions africaine, a déjà soumis son programme préliminaire à la CAF et craint un manque de rythme compétitif si la première journée nationale venait à être décalée de plusieurs semaines.
De même, les sélections U20 et senior, engagées dans les éliminatoires de la CAN, s’appuient sur un championnat domestique actif pour jauger la forme des joueurs et maintenir la cohésion avant les regroupements internationaux.
L’élargissement à 16 équipes
Le nouvel exercice accueille deux promus supplémentaires issus de la Ligue 2, portant le total à seize protagonistes, un format jugé plus attrayant par les diffuseurs qui y voient la possibilité d’augmenter le nombre d’affiches et la durée globale du produit télévisuel.
Ce passage à seize formations oblige néanmoins la FECOFOOT à optimiser le calendrier, avec des rencontres programmées en milieu de semaine afin de respecter les dates FIFA et les échéances continentales.
Les défis logistiques des clubs
Plusieurs clubs de Brazzaville ne disposent pas encore de terrain d’entraînement homologué, les pelouses municipales nécessitant des travaux de drainage après la saison des pluies, obligeant certains groupes à alterner entre gymnases fermés et séances sur sol synthétique.
D’autres, basés dans les départements, font face au coût élevé du transport vers la capitale pour les matchs, sans compter les frais de licence relatifs aux nouvelles recrues, souvent réglés en francs CFA par anticipation.
Le plan de soutien de la FECOFOOT
Pour atténuer ces obstacles, la FECOFOOT a confirmé le versement d’une subvention opérationnelle à chaque club, calculée selon un barème intégrant le nombre de joueurs formés localement et la participation aux compétitions africaines.
L’instance s’est également engagée à préfinancer les frais d’engagement au championnat, estimés à huit millions de francs CFA par équipe, montant qui sera ultérieurement compensé par des recettes de billetterie et de droits télévisuels.
Un audit externe sera lancé pour garantir la traçabilité des fonds et rassurer les partenaires financiers, a précisé le trésorier général de l’instance.
Unité et volonté de relance
Les dirigeants de clubs, malgré des positions parfois divergentes, ont convenu qu’un nouveau report fragiliserait tout l’écosystème et entamera la confiance du public, déjà éprouvé par la longue suspension liée aux précédentes tensions institutionnelles.
« Avancer pour l’intérêt général du football national », résume un porte-parole du collectif des présidents, qui assure que les joueurs sont prêts et que les staffs techniques disposent de plans d’entraînement allégés afin d’adapter la montée en puissance aux stipulations du calendrier.
Perspectives des supporters et de l’économie locale
Dans les quartiers populaires de Brazzaville, les associations de supporters préparent déjà fanions et tambours, espérant que la réouverture des enceintes stimulera l’ambiance des gradins et relancera les petits commerces qui gravitent autour des jours de match.
Les analystes prévoient qu’une saison complète pourrait générer plusieurs centaines d’emplois temporaires et accroître les recettes fiscales locales grâce aux restaurateurs, transporteurs et vendeurs d’artisanat licenciés à proximité des stades.
Les opérateurs touristiques de Pointe-Noire, de leur côté, misent sur l’afflux potentiel de visiteurs des départements voisins, tablant sur un taux d’occupation hôtelier en hausse lors des week-ends à double affiche programmés dans la capitale économique.