Un rendez-vous attendu par la scène urbaine
Les projecteurs se tourneront vers l’esplanade du Palais des congrès de Brazzaville le 27 septembre. Lema y présentera son premier grand spectacle solo dans la capitale, transformant la rentrée culturelle en événement fédérateur pour la jeunesse branchée et les amateurs de musique live.
Depuis l’annonce officielle, les réseaux sociaux bruissent d’enthousiasme. De nombreux internautes disent avoir réservé leurs billets dès l’ouverture des guichets, espérant assister à « un moment historique », selon les mots d’un fan rencontré devant une boutique partenaire.
Les organisateurs estiment que plusieurs milliers de spectateurs pourraient se presser sur le site, habituellement réservé aux grandes manifestions nationales. Ils soulignent que la sécurité, l’accueil et la sonorisation ont été pensés pour offrir une expérience fluide et confortable à tous.
Entre racines et modernité sonore
Lema, de son vrai nom Leavy Max Amour Itoua, façonne depuis 2011 un style qui entremêle percussions traditionnelles, guitare rumba, trap et afrobeats. « Je veux que chaque note rappelle d’où l’on vient tout en parlant au monde », confie-t-il lors d’une conférence de presse.
Sur scène, il interprétera des titres déjà entrés dans les playlists nationales, tels que « Mboka na nga », « Zoko Village » ou « Na ba rythmes ya mboka ». Ces morceaux racontent le quotidien congolais, façonné par les quartiers populaires, les migrations internes et l’espoir d’un avenir meilleur.
Le public pourra également découvrir « Dolisie tombée » ou encore « Matondo béno », enregistrés en live session en 2023. À travers ces titres, l’artiste s’adresse aux provinces et rappelle son attachement à la diversité culturelle du pays.
Surtout, Lema dévoilera plusieurs compositions inédites issues d’un album en préparation sous le label Chef’s Music Group, prévu pour 2026. L’objectif est de tester la réaction du public avant l’étape décisive du studio.
Une soirée immersive au-delà des chansons
Le spectacle ne se limitera pas au répertoire du chanteur. Entre les sets, un collectif de DJ assurera des transitions dynamiques, invitant le public à danser sur des classiques de la rumba et des hits afro-urbains récents.
Des stands évoquant la gastronomie locale proposeront saka-saka, moambe et jus de bissap, histoire de mêler oreilles et papilles. Des artisans présenteront par ailleurs des œuvres inspirées des masques kongo ou des étoffes téké, renforçant la dimension patrimoniale de la soirée.
Une séance de dédicaces clôturera l’événement. Les fans pourront échanger quelques mots avec l’artiste et acquérir des tee-shirts ou vinyles aux couleurs de la tournée, un moyen pour Lema de rapprocher encore davantage sa communauté.
Invités et collaborations en lumière
Lema a confirmé la présence sur scène de Djam Kiss, figure du dancehall local, pour un featuring inédit enregistré il y a quelques semaines à Pointe-Noire. « Ce titre symbolise l’unité des nouvelles générations d’artistes », a-t-il expliqué.
Plusieurs membres de 42 Team, collectif qu’il a fondé en 2014, pourraient également rejoindre le plateau. Leur apparition marquerait le retour du groupe sur le devant de la scène, après une courte pause consacrée à des projets individuels.
Pour les producteurs, cette combinaison d’artistes prêts à partager la même scène crée un élan positif. Elle illustre la capacité de la scène congolaise à travailler de façon collaborative, renforçant sa visibilité régionale.
Parcours fulgurant d’un artiste de 21 ans
Inspiré par ses oncles du groupe M&F, Lema compose ses premières chansons à dix-huit ans. Son autodidactisme et l’usage précoce des plateformes de streaming lui ouvrent rapidement un public bien au-delà de Brazzaville.
Sa carrière prend un tournant en 2020 avec la sortie de l’EP « Zoko Village ». L’opus, enregistré avec le producteur Noiiz April, marie mélancolie rurale et pulsations actuelles, trouvant un écho favorable sur les radios urbaines.
En 2022, le single « Na ba rythmes ya mboka » confirme sa capacité à transformer les rythmes bantous en refrains accrocheurs. L’année suivante, la session live « Matondo béno », réalisée avec Zeus Million, franchit le million de vues sur YouTube en quelques semaines.
Sa participation au Festival panafricain de musique, saluée par les médias culturels, fait de lui l’un des ambassadeurs d’une nouvelle génération soucieuse d’allier innovation et préservation des racines.
Impact culturel et attentes du public
Au-delà du divertissement, le concert est perçu comme un vecteur de fierté locale. Pour la directrice de l’espace culturel Yaro, « chaque initiative qui valorise nos talents renforce la cohésion sociale et l’économie créative ».
Les économistes culturels notent un effet d’entraînement sur les micro-entrepreneurs : vendeurs de boissons, transporteurs et décorateurs espèrent un pic d’activité. Brazzaville bénéficie ainsi d’un rayonnement économique et touristique à l’échelle régionale.
À quelques jours de l’événement, les lampions de l’esplanade s’installent et les répétitions s’enchaînent. Le public, lui, compte les heures avant que les premières notes ne s’élèvent, prêt à célébrer une musique qui lui ressemble et qui le rassemble.