Un duel intense dès l’entame
Dès le coup d’envoi donné à l’Arena de Luanda, les Congolaises ont imprimé un rythme soutenu, pressant haut la sélection angolaise habituée aux joutes continentales. Les premières attaques rouges ont trouvé les montants ou la gardienne, mais elles ont posé les bases d’une opposition plus équilibrée que les affiches précédentes.
Écart minimal à la pause
Menées 10-9 à la mi-temps, les joueuses de Younes Tatby ont regagné les vestiaires avec la sensation de pouvoir faire chuter les championnes d’Afrique en titre. La défense 5-1, mobile, a contrarié les schémas angolais, tandis que la base arrière congolaise s’est illustrée par des tirs puissants à neuf mètres.
Le tournant du début de seconde période
Au retour des vestiaires, deux exclusions temporaires successives côté congolais ont offert des supériorités numériques à l’Angola. Les hôtes en ont profité pour inscrire un 4-0 qui portait le score à 14-10. Malgré ce trou d’air, les Diables Rouges ont refusé de lâcher, revenant à trois longueurs dans le money-time.
Score final : un 25-21 riche d’enseignements
Le coup de sifflet final a scellé un 25-21 qui laisse des regrets mais aussi de l’espoir. « Nous avons démontré que nous avions le niveau pour rivaliser », a souligné le sélectionneur. La réduction de l’écart en fin de partie confirme, selon lui, le caractère d’un groupe promis à un avenir plus radieux.
Un collectif en plein renouveau
Le technicien marocain dirige depuis peu une sélection recomposée. Après dix mois sans regroupement, il a bâti en trois semaines un collectif mêlant talents issus du championnat national et expatriées évoluant en Europe. L’objectif déclaré est d’installer un noyau stable jusqu’aux compétitions majeures de 2025 et 2026.
Quatorze joueuses entre diaspora et championnat national
Conformément au règlement du tournoi, le staff a retenu quatorze handballeuses. On y retrouve la pivot de Nantes, Grâce Moukengi, la demi-centre de Petro Atlético, Carine Okenga, mais aussi cinq éléments du club patronage Sainte-Anne de Brazzaville. Ce brassage vise à accélérer les transmissions d’expérience vers la jeune garde locale.
Préparation express et adaptation tactique
Avec une préparation condensée, Tatby a misé sur l’intensité défensive et les transitions rapides plutôt que sur des combinaisons complexes. « Le temps manquait pour répéter du jeu placé, nous avons privilégié la combativité », a-t-il expliqué. Les joueuses ont assimilé une gestuelle simplifiée afin de libérer l’ailière forte sur contre-attaque.
Soutien institutionnel salué par le staff
Le sélectionneur a tenu à remercier « les autorités, notamment le ministre des Sports », pour avoir facilité la participation du Congo. La prise en charge logistique et l’obtention rapide des visas ont été soulignées par la délégation. Ce climat serein aurait, d’après le staff, contribué à l’unité affichée sur le parquet.
Le tournoi Angola 50 ans, un cadre prestigieux
Organisée pour célébrer le cinquantenaire de la République d’Angola, la compétition réunit du 17 au 20 septembre l’Angola, le Congo, le Portugal et la Lituanie. Chaque formation y voit une répétition générale avant les échéances continentales. Pour les Congolaises, c’est surtout l’opportunité de jauger leur niveau hors d’Afrique centrale.
Prochains adversaires : Portugal puis Lituanie
Dès demain, les Diables Rouges défieront le Portugal, réputé pour son sens du jeu placé et son tir extérieur. Elles affronteront ensuite la Lituanie, formation plus physique. Les objectifs fixés restent modestes : engranger de l’expérience, stabiliser la base défensive et bonifier l’efficacité au shoot constatée à 62 % contre l’Angola.
Retombées attendues pour le handball féminin congolais
La Fédération espère que ce tournoi décuplera l’attrait des jeunes pour le handball, particulièrement chez les filles. L’exposition médiatique de rencontres télévisées à des horaires accessibles pourrait inspirer les écoles et centres de formation. Linda Noumazalayi souhaite voir les clubs locaux profiter de cet engouement pour renforcer la détection.
Le regard des joueuses
« Nous nous sommes battues jusqu’à la dernière seconde », a confié la capitaine Urlika Makouanzi. Pour la gardienne Stéphanie Ngami, la confiance engrangée sera précieuse : « Être à quatre buts d’une équipe qui domine l’Afrique nous motive à travailler davantage. Nous voulons ramener au pays au moins une victoire. »
Analyse d’un spécialiste congolais
Pour l’ancien international Clément Kibangou, désormais consultant, le score serré illustre « une évolution tactique réelle ». Il note la variété de montées de balle et la meilleure coordination entre base arrière et ailes. Selon lui, un stage de deux semaines supplémentaires aurait pu faire basculer la rencontre en faveur du Congo.
Leadership de la présidente de fédération
Présente à Luanda, la présidente Linda Noumazalayi a multiplié les échanges avec ses homologues afin de nouer des partenariats de formation. Elle envisage des stages communs avec les clubs portugais et angolais. « Le potentiel de nos filles est là ; nous devons consolider la préparation sur la durée », a-t-elle déclaré.
Un outil de rapprochement sportif régional
Au-delà de l’enjeu sportif, ce duel a renforcé la coopération entre Brazzaville et Luanda. Les fédérations projettent un tournoi annuel itinérant qui passerait par Pointe-Noire dès 2024. Les autorités congolaises y voient un levier d’intégration régionale et de promotion touristique autour du sport féminin.
Cap sur la suite de la compétition
Les Congolaises récupéreront lors d’une séance vidéo matinale avant d’affronter le Portugal. Le staff insiste sur la fraîcheur physique et les réglages de supériorité numérique. Confiante, l’équipe veut clore son séjour avec au moins un succès, prémices d’une trajectoire ascendante vers les qualifications africaines de l’an prochain.