Madingou célèbre le handball
Sous un soleil clément, le gymnase municipal de Madingou a vibré au rythme des dribbles et des encouragements pendant quatre jours. La première édition du tournoi « J’aime la Bouenza au sens propre » y a rassemblé l’élite régionale du handball.
Des gradins improvisés aux abords du terrain, les supporters venus de Nkayi, Loudima ou Mouyondzi ont donné de la voix, créant une atmosphère rappelant les grandes heures des championnats nationaux.
Pour la mairie de Madingou, l’événement tombe à point nommé ; les travaux récents de réhabilitation de l’aire de jeu trouvaient là leur premier véritable baptême du feu.
Des affiches finales serrées
Chez les dames, la Direction générale de la sécurité présidentielle a dominé Grain du sel 29 à 25 au terme d’une partie ouverte où les rotations défensives ont fait la différence dans le money-time.
Quelques minutes plus tard, BMC a pris le meilleur sur JFJSO 25 à 23, validant son titre masculin grâce à un tir victorieux de Grâce Ndinga, arrière droit de 20 ans salué comme la révélation du tournoi.
Dans les deux cas, le suspense est resté entier jusqu’aux dernières possessions, offrant au public une dramaturgie rarement observée lors d’une compétition provinciale.
Une participation record de 23 clubs
L’affluence constitue l’autre fait marquant : vingt-trois formations, issues pour moitié de la Bouenza et pour moitié de Brazzaville et Pointe-Noire, avaient répondu présent, dépassant largement les prévisions initiales du comité d’organisation.
À en croire le directeur technique départemental, cette mobilisation confirme la vitalité d’une discipline qui, depuis la relance du championnat national, attire de nouveau les jeunes licenciés dans les salles.
Talents repérés et avenir du handball local
Les techniciens présents ont inscrit plusieurs noms sur leurs carnets, notamment celui d’Audrey Oko, gardienne de la DGSP auteure de quinze arrêts, ou de l’ailier gauche Junior Samba, dont la détente impressionne.
Ces talents pourraient réintégrer les sélections jeunes avant les Jeux africains 2025, anticipe le sélectionneur adjoint national, convaincu que le vivier local reste sous-exploité.
« Nous avons vu une volonté, une discipline et une maîtrise tactique intéressantes pour des clubs parfois créés récemment », ajoute-t-il, appelant à un suivi médical et scolaire pour consolider ces progrès.
Le message des autorités départementales
Le préfet de la Bouenza, Marcel Nganongo, s’est dit « fier de la maturité des participants et de l’organisation exemplaire », soulignant le rôle du sport dans la cohésion sociale.
Il a rappelé que la compétition répond au huitième axe du projet de société du chef de l’État, consacré à la jeunesse et aux infrastructures modernes, « bases d’un Congo performant ».
Le sous-préfet de Mouyondzi, ancien handballeur, a pour sa part salué l’engagement du conseiller spécial Serges Oboa, président du Club DGSP, dont la contribution logistique a « donné au tournoi l’envergure d’un mini-championnat national ».
Reconnaissance et distinctions
Un trophée symbolique a été remis à Serges Oboa pour son dévouement au développement du handball national ; sa coordinatrice, Christelle Colombe Bouaka, l’a réceptionné sous les applaudissements.
Les vainqueurs ont reçu chacun une enveloppe d’un million de francs CFA et un diplôme, récompenses qui, selon la capitaine de la DGSP, serviront à acheter du matériel d’entraînement et à financer les déplacements du club.
Objectifs alignés sur la vision nationale
En encourageant un tournoi dans chaque département, les organisateurs veulent bâtir un calendrier régulier capable d’alimenter la Ligue nationale et de préparer efficacement la prochaine campagne continentale des Diables Rouges.
« Ce que nous faisons ici complète les efforts du gouvernement pour que chaque jeune Congolais puisse pratiquer un sport dans de bonnes conditions », a résumé Marcel Nganongo, rappelant l’importance des partenariats publics-privés.
Vers une édition 2024 encore plus ambitieuse
Sitôt les coupes remises, le comité d’organisation a confirmé qu’une deuxième édition se tiendra l’an prochain, avec l’objectif d’accueillir trente équipes, dont des formations venues du Niari et du Pool.
Le gymnase municipal devrait connaître des aménagements supplémentaires ; l’installation d’un tableau d’affichage électronique et la création d’une tribune couverte figurent déjà dans les priorités budgétaires soumises au département.
Le regard des supporteurs
Pour Mahoua Ndounga, étudiante à l’Institut supérieur de Madingou, assister aux rencontres était « un moment de fierté ». Elle souligne que le prix d’entrée gratuit a permis à de nombreux jeunes d’approcher des athlètes qu’ils suivent d’habitude uniquement à la télévision.
Dans la soirée, les fanfares de quartiers ont défilé près de la place de la Paix, prolongeant la fête et créant une ambiance digne des grands événements sportifs capitalins, raconte un commerçant ravi de l’animation inattendue.
Enjeux économiques pour Madingou
Hôtels, restaurants et taximen ont également profité de l’afflux de visiteurs. Selon la chambre de commerce locale, le taux d’occupation des établissements d’hébergement a atteint 95 %, un record depuis la dernière foire agricole.
Le maire estime les retombées directes à près de huit millions de francs CFA, justifiant ainsi son intention de pérenniser la manifestation : « Le sport est devenu un moteur économique pour notre ville, au-delà de la dimension sociale ».