Valeurs démocratiques et égalité en miroir
Le 15 septembre 2025, la Journée internationale de la démocratie a offert à l’Assemblée nationale du Congo-Brazzaville l’occasion de réaffirmer son attachement aux principes fondateurs de la République. L’institution a publié une déclaration qui place l’égalité des sexes au centre de la dynamique citoyenne.
Portée par le 2e secrétaire de la chambre basse, Alain Pascal Leyinda, la déclaration insiste sur la complémentarité entre démocratie, justice sociale et droits humains. Le député rappelle que la parité constitue un indicateur tangible du bon fonctionnement des institutions et du vivre-ensemble.
Le thème de l’édition 2025, « Atteindre l’égalité des sexes, action par action », oriente ainsi le message parlementaire vers des engagements pragmatiques. Chaque avancée doit, selon la déclaration, s’appuyer sur des mesures concrètes capables de réduire progressivement les écarts de droits et d’opportunités.
L’appel d’Alain Pascal Leyinda
Devant la presse, Alain Pascal Leyinda a souligné que « l’appel lancé est clair ». Pour lui, la démocratie dépasse le cadre institutionnel : elle se nourrit du respect de la dignité, de la transparence et de la participation citoyenne, valeurs indissociables de la quête d’égalité.
Le parlementaire a rappelé qu’une société harmonieuse se construit « pas à pas, action par action ». La formule, reprise dans le communiqué, invite tous les acteurs – exécutif, collectivités, entreprises, associations – à intégrer systématiquement une perspective de genre dès la conception des politiques publiques.
« Action par action, nous pouvons bâtir une nation plus juste, plus forte, plus unie et plus solidaire », a-t-il détaillé. Cette rhétorique volontariste trace une feuille de route où chaque décision parlementaire s’évalue désormais à l’aune de son impact sur la parité.
Genre et réforme: une intégration systématique
Selon la déclaration, aucun projet de loi, aucun programme budgétaire ne devrait dorénavant être élaboré sans analyse d’impact genre. L’Assemblée affirme vouloir procéder à des audits internes afin d’identifier les goulots d’étranglement qui freinent encore l’accès équitable des femmes aux responsabilités.
La chambre basse envisage également de renforcer le contrôle parlementaire sur la mise en œuvre des politiques déjà votées. Des rapports réguliers, publics et chiffrés devraient permettre d’évaluer l’évolution des indicateurs relatifs à la représentation féminine, notamment dans l’administration et les entreprises publiques.
En parallèle, la formation des élus est présentée comme un levier essentiel. Des séances de sensibilisation au concept de budget sensible au genre devraient être proposées, afin de s’assurer que la dimension égalitaire irrigue l’ensemble des discussions, des commissions spécialisées aux séances plénières.
Réactions et attentes de la société civile
Si la déclaration a été accueillie favorablement, plusieurs organisations de défense des droits des femmes espèrent désormais un calendrier précis. Elles jugent indispensable de suivre chaque engagement avec des indicateurs mesurables pour éviter que l’élan parlementaire ne reste au stade de la proclamation.
Les observateurs rappellent toutefois que la Journée internationale de la démocratie, instituée par l’ONU en 2008, vise justement à transformer les discours en réformes tangibles. Les défenseurs de la parité voient donc dans la prise de position de l’Assemblée un point d’appui encourageant.
À Brazzaville comme à Pointe-Noire, des collectifs citoyens planchent déjà sur des propositions d’amendements susceptibles de renforcer les quotas ou de faciliter l’accès au crédit pour les entrepreneuses. Ils souhaitent soumettre ces recommandations lors de la prochaine session ordinaire.
Vers un suivi régulier des engagements
La déclaration parlementaire souligne enfin la nécessité d’un « monitoring continu ». Un comité ad hoc pourrait être mis sur pied pour collecter des données, publier des tableaux de bord et alerter en cas de retard. Objectif affiché : instaurer une culture du résultat autour de la parité.
Alain Pascal Leyinda a indiqué que l’Assemblée rendrait compte publiquement de l’avancement, à l’image des rapports sur le budget ou la performance macroéconomique. Une telle transparence, estime-t-il, renforcera la confiance citoyenne et encouragera les administrations à respecter les engagements.
En réaffirmant son soutien « action par action », la chambre basse du Parlement congolais inscrit donc l’égalité des sexes parmi les étapes incontournables de la consolidation démocratique. Reste désormais à traduire ces orientations ambitieuses en résultats visibles dans la vie quotidienne des citoyens.
Perspectives régionales et internationales
Le Congo-Brazzaville suit ainsi une tendance continentale qui voit plusieurs parlements africains adopter des feuilles de route paritaires. L’Union interparlementaire encourage ces initiatives, considérant que la stabilité politique se renforce lorsque les femmes participent pleinement aux processus décisionnels.
Dans la sous-région, des échanges d’expériences sont envisagés. Brazzaville pourrait accueillir, lors d’un forum parlementaire, des délégations venues du Gabon, du Tchad ou de la Centrafrique pour partager les bonnes pratiques et les outils de suivi des objectifs de parité.
À l’international, la Journée de la démocratie 2025 a mis en lumière des initiatives similaires de Manila à Stockholm, offrant un levier de comparaison. Pour les analystes, l’engagement congolais s’inscrit donc dans une dynamique globale, susceptible d’attirer partenariats techniques et financements dédiés.