Brazzaville célèbre ses champions
Dans la cour ensoleillée de la caserne de la Direction générale de la sécurité présidentielle, les volubiles applaudissements ont résonné alors que les athlètes du club DGSP exhibaient médailles d’or, coupes étincelantes et ceintures prestigieuses, bouclant une saison sportive 2024-2025 déjà considérée comme historique.
Officiels, présidents de fédérations, entraîneurs et familles ont partagé ce moment convivial, chacun mesurant la portée symbolique d’un palmarès construit sur la discipline et l’abnégation. Le reportage se lit comme un message d’optimisme pour le mouvement sportif congolais, en plein renouveau depuis plusieurs saisons.
Une moisson de trophées 2024-2025
Au total, les sections volley-ball et karaté ont ramené dix-sept distinctions majeures, dont cinq titres nationaux collectifs et neuf médailles individuelles. Trois nouveaux records internes en puissance, vitesse d’exécution et nombre de points marqués ont également été homologués par les instances fédérales présentes à la cérémonie.
Les volleyeuses seniors, invaincues en championnat, ont bouclé la saison avec un ratio impressionnant de vingt-quatre sets gagnés pour seulement quatre perdus. Leurs homologues masculins ont, eux, soulevé le trophée après une finale serrée face à Inter Club, finalement remportée trois manches à une.
En karaté, le club s’est illustré lors de l’Open dédié à la mémoire de l’ancien président fédéral Dominique Ondzié Doukay, glanant quatre médailles d’or et deux d’argent. Le kata féminin cadet a particulièrement retenu l’attention des jurés par sa précision et son sens esthétique.
Le général Serge Oboa encourage l’excellence
« Ces trophées sont le fruit d’un travail discipliné, d’un entraînement rigoureux et d’une volonté constante de porter haut les couleurs de la DGSP », a déclaré le général Serge Oboa, président du club, rappelant que le sport reste une école d’endurance et un vecteur de cohésion.
Connu pour son approche managériale axée sur la performance durable, l’officier supérieur a néanmoins invité ses troupes à éviter toute forme de complaisance. Il a insisté sur la préparation mentale autant que physique, soulignant que les prochains tournois internationaux exigeront un niveau d’exigence encore plus élevé.
Le président de la Fédération congolaise de volley-ball, Jean-Baptiste Ondongo, a salué la vision stratégique de la DGSP, estimant que la rigueur militaire appliquée aux séances d’entraînement crée un environnement propice à l’éclosion de talents. « Les chiffres parlent d’eux-mêmes », a-t-il glissé avec un sourire approbateur.
Volley-ball: une domination confirmée
Les statistiques internes révèlent une progression de 12 % du taux de réussite au service et une réduction de 18 % des fautes directes par rapport à la saison précédente. Ces chiffres traduisent le travail spécifique conduit par l’entraîneur principal, le lieutenant-coach Armel Loufoulou, spécialiste de l’analyse vidéo.
La cellule performance du club a également introduit des séances de cryothérapie mobile, innovation rare au niveau national. Selon le préparateur physique, ces protocoles ont diminué de 30 % les blessures musculaires, offrant aux titulaires la continuité nécessaire pour enchaîner championnat, coupe et rencontres inter-départements.
Parmi les joueuses distinguées, l’attaquante Francine Mboulou a décroché le titre de meilleure serveuse du championnat. Son pourcentage de réussite a dépassé 67 %, un record en division 1 féminine. Le public lui attribue désormais le surnom évocateur de « Cobra du filet ».
Karaté: tradition et modernité
Sous la houlette du sensei Paul-André Mabiala, les karatékas ont allié techniques japonaises ancestrales et méthodes de préparation scientifique. Les capteurs de mouvement, utilisés pour la première fois à Brazzaville, ont permis d’ajuster la stabilité du centre de gravité sur les katas les plus exigeants.
La cadette Pauline Gombé, 16 ans, a surpris le public en remportant l’or dès sa première participation nationale. « Je veux inspirer d’autres filles à persévérer », a-t-elle confié, émue, devant les autorités sportives qui l’ont félicité pour son timing et sa détermination exemplaires.
Les résultats confirment la dynamique impulsée par la Fédération de karaté, qui mise sur la détection jeune et la mixité. Les techniciens préparent déjà un stage commun avec les clubs de Pointe-Noire, dans l’idée de créer une équipe nationale encore plus homogène.
Cap sur Madingou et au-delà
La coordinatrice générale du club, Christelle Colombe Bouaka Milandou, a annoncé l’organisation prochaine d’un tournoi de handball à Madingou, considéré comme un test grandeur nature avant les Jeux africains 2026. Les volleyeurs et karatékas seront mobilisés pour des séances d’initiation au profit des jeunes scolaires locaux.
Les autorités municipales saluent cette initiative qui devrait dynamiser l’économie locale, des hôtels aux transports urbains. Selon le maire adjoint, un afflux estimé de 2 000 visiteurs est attendu, générant des retombées immédiates pour les petites et moyennes entreprises de la Bouenza.
Sur le plan médiatique, la diffusion en direct des finales sur Télé Congo a atteint des pics d’audience de 1,4 million de téléspectateurs, un record pour un événement de clubs. Les réseaux sociaux du club ont gagné 25 000 nouveaux abonnés pendant la semaine des compétitions.
En conclusion, la saison 2024-2025 de la DGSP illustre la force d’un modèle où rigueur institutionnelle et passion sportive se complètent. Les dirigeants espèrent que cet élan inspirera d’autres clubs et, à terme, portera haut les couleurs de la République du Congo sur la scène continentale.