Week-end européen sous haute tension
Les amateurs congolais de football européen s’apprêtent à vivre quarante-huit heures intenses. Entre l’Italie, l’Angleterre et l’Espagne, trois chocs historiques jalonnent un calendrier déjà dense malgré la précocité de la saison. Chaque rencontre pourrait redéfinir la hiérarchie naissante.
La Juventus défie l’Inter dans un Derby d’Italie toujours chargé d’histoire, tandis que Manchester City reçoit son voisin United pour un duel parfumé d’urgence. De l’autre côté des Pyrénées, le Real Madrid testera son renouveau sur la pelouse d’une Real Sociedad en quête de certitudes.
Pour les supporters congolais, souvent partagés entre fidélité locale et passion internationale, ces matches servent aussi de baromètre aux Diables Rouges évoluant en Europe. Un week-end à surveiller, même depuis Brazzaville ou Pointe-Noire, via télévisions, radios et réseaux sociaux.
Juventus-Inter : le Derby d’Italie relancé
Après deux journées parfaites, la Juve arrive lancée. Massimiliano Allegri a reconstruit un bloc compact, resté inviolé contre Parme puis Gênes. L’efficacité offensive repose sur un duo Vlahović-Chiesa plus mobile et complice qu’en mai dernier.
En face, l’Inter de Cristian Chivu alterne le chaud et le froid. L’éclatant 5-0 infligé au Torino a été suivi d’un revers frustrant à domicile contre l’Udinese. Les Nerazzurri doivent vite prouver que cette oscillation n’est qu’un accident de parcours.
Le classement ajoute de la pression : un succès turinois creuserait déjà un écart psychologique, tandis qu’un coup milanais relancerait immédiatement le suspense. Les bookmakers restent prudents, affichant des cotes très serrées autour de 2,8 pour chaque victoire.
Les clés tactiques à Turin
Allegri devrait conserver son 3-5-2, où la densité axiale limite les espaces. Locatelli, regista discipliné, aura pour mission de filtrer les passes verticales de Çalhanoğlu. L’animation sur les ailes dépendra beaucoup de Cambiaso et Kostić.
Chivu, lui, privilégie un 4-3-3 plus agressif. L’idée : aspirer la Juventus dans le pressing haut pour libérer Lautaro Martínez lancé en profondeur. Le duel Bremer-Lautaro pourrait donc décider du sort de la soirée.
Enfin, l’aspect émotionnel reste déterminant. « Un Derby d’Italie se gagne autant dans la tête que dans les jambes », rappelle l’ancien défenseur Lilian Thuram, interrogé mardi sur une radio sportive française.
Manchester City-United : rivalité en ébullition
En Premier League, le derby mancunien confronte deux équipes à la recherche de stabilité. Neuvièmes, les Citizens alternent performances étincelantes et passages à vide. Pep Guardiola reconnaît « des ajustements encore nécessaires » après un mercato agité.
Les blessures de Kovacić ou Cherki ont compliqué la rotation au milieu, mais l’arrivée de Tijjani Reijnders apporte fraîcheur et verticalité. Devant, Erling Haaland paraît enfin libéré, avec quatre buts sur ses deux dernières sorties toutes compétitions confondues.
United sort d’une victoire salvatrice contre Burnley, son premier succès en championnat. Pourtant, la pression demeure sur Ruben Amorim, qui n’a jamais connu un environnement aussi exigeant. Le Portugais rappelle que « les occasions créées finiront par se convertir ».
Les forces en présence à l’Etihad
Guardiola devrait renouer avec son classique 4-3-3 hybride. Les principaux interrogations portent sur la charnière : Akanji, pas totalement remis, pourrait laisser sa place à Stones revenu d’une courte blessure. L’objectivité défensive reste l’obsession du coach catalan.
Chez les Red Devils, Bruno Fernandes orchestre toujours le jeu, épaulé par Mason Mount repositionné plus bas pour fluidifier la relance. Rashford, placé côté gauche, vise les espaces dans le dos de Walker, souvent haut perché.
Historiquement, le public congolais suit ce derby avec ferveur grâce aux héros africains considérés par le passé, de Yaya Touré à Eric Bailly. L’affiche conserve donc une résonance particulière malgré l’absence actuelle de Congolais en lice.
Real Sociedad-Real Madrid : duel de styles
Le Real Madrid voyage au nord avec le plein de confiance. Trois victoires consécutives ont validé les idées offensives de Xabi Alonso, nouveau manager venu imposer un jeu de possession plus ambitieux que sous ses prédécesseurs.
Arda Güler, positionné en faux relayeur, apporte de la créativité entre les lignes, tandis que Mbappé étire les défenses par ses appels. Sur le couloir gauche, le jeune Alvaro Carreras surprend par son aisance technique et son volume défensif.
La Real Sociedad, elle, peine encore à lancer sa saison. Aucun succès en trois rencontres, mais un travail de fond loué par l’entraîneur Imanol Alguacil. « Nos principes restent solides », assure-t-il, misant sur l’appui massif d’Anoeta.
Les enjeux pour la Liga
Madrid sait qu’une victoire au Pays basque creuserait l’écart sur ses poursuivants, avant même les joutes européennes de septembre. Un faux pas donnerait cependant de l’espoir au FC Barcelone et à l’Atlético, toujours en embuscade.
Tactiquement, la Sociedad jouera la transition rapide, s’appuyant sur Kubo et Oyarzabal pour fixer la charnière Merengue. Camavinga devra donc équilibrer les montées de ses latéraux afin d’éviter les contres adverses.
Les cotes, autour de 1,65 pour Madrid et 5,4 pour la Sociedad, reflètent l’écart de forme actuel. Mais les supporters basques rappellent que leur équipe avait déjà tenu tête au Real la saison dernière dans un nul accroché.
Regard congolais sur les championnats européens
Au Congo-Brazzaville, les championnats européens restent l’un des premiers sujets de discussion, que ce soit dans les bus de Brazzaville, les cafés de Pointe-Noire ou les campus de l’Université Marien-Ngouabi.
Les derbies du week-end seront diffusés par plusieurs chaînes partenaires de la Fédération congolaise de football, permettant aux supporters de vibrer en direct. Les jeunes joueurs locaux observent avec attention les déplacements sans ballon ou les exercices de pressing.
Enfin, la prudence est de mise pour ceux tentés par les paris sportifs en ligne. Les autorités rappellent régulièrement l’importance du jeu responsable, afin que la passion du football demeure avant tout un plaisir collectif et maîtrisé.