Un défilé sous le signe de la modernité
Le 15 août 2025, le boulevard Alfred Raoul s’est transformé en tribune patriotique pour célébrer les 65 ans de l’indépendance. Sous les regards attentifs du président Denis Sassou Nguesso, la Force publique a présenté un dispositif remarquable de discipline et d’innovation.
Parmi les carrés motorisés, celui de la Direction générale des Finances et de l’Équipement, rattachée à la Sécurité intérieure, a retenu l’attention des médias, illustrant le virage technologique que les autorités veulent imprimer aux services de police et de gendarmerie.
La DGFE, vitrine logistique nationale
Aux commandes, le colonel-major Michel Innocent Peya a dévoilé un parc de véhicules tactiques à haute mobilité, des systèmes de communication cryptés et des équipements de protection balistique, tous destinés à garantir une présence sécuritaire rapide sur l’ensemble du territoire, y compris les zones enclavées.
Le défilé a aussi servi de vitrine aux nouvelles unités motorisées polyvalentes, capables d’appuyer les opérations de maintien de l’ordre, les secours en cas de catastrophe et les missions humanitaires, alignant la DGFE sur les standards sous-régionaux.
Le public a pu observer la synchronisation impeccable du convoi DGFE, résultat d’entraînements réguliers dans les centres spécialisés de Ngoyo et Mbounda.
Soins médicaux de proximité
En réponse aux directives présidentielles axées sur l’humain, la DGFE a réhabilité une unité de soutien médical à domicile. Objectif : assurer le suivi des policiers et gendarmes blessés ou malades, limiter les déplacements onéreux et accélérer leur retour au service.
« Le gouvernement fera tout pour améliorer les conditions de vie de la Force publique », rappelait le chef de l’État lors du réveillon d’armes 2024. Cette cellule médicale incarne concrètement cette promesse en mettant le soldat et sa famille au cœur d’une prise en charge continue.
Menuiserie au service des casernes
Moins visible mais tout aussi stratégique, l’atelier de menuiserie de la DGFE fabrique lits, armoires et pupitres pour équiper casernes et centres de formation. Cette production locale réduit les coûts, soutient l’économie nationale et répond aux besoins spécifiques des forces.
L’atelier conçoit également des cercueils militaires, réalisés dans le respect des traditions. L’initiative garantit un hommage uniforme et digne à chaque soldat, indépendamment du grade, renforçant le pacte moral entre l’institution et ses serviteurs.
Corbillards pour un dernier hommage
Pour parachever cette chaîne de soutien, la DGFE a acquis des corbillards dédiés. Ces véhicules assurent le transport réglementaire des dépouilles, coordonnent le protocole et offrent aux familles un cadre solennel où la Nation exprime sa reconnaissance ultime.
Le colonel-major Peya souligne qu’« accompagner dignement nos défunts est un devoir institutionnel ». Une approche saluée par les observateurs, rarissime en Afrique centrale, qui confère à la Force publique congolaise une image de cohésion et d’humanité.
Hygiène urbaine, un engagement citoyen
En dehors du champ strictement militaire, la DGFE a offert des engins à la mairie de Brazzaville pour le ramassage des ordures et a rénové les artères Saint-Denis et Bayardelle. Des corbeilles urbaines jalonnent désormais le boulevard Alfred Raoul, incitant aux gestes écocitoyens.
Ce volet assainissement illustre la philosophie voulue par le chef de l’État : une Force publique proche de la population, engagée dans le développement local et capable d’anticiper les nouveaux défis environnementaux des métropoles africaines.
Des équipements plébiscités
Les nouvelles acquisitions – drones de surveillance, blindés légers et radios numériques – ont été longuement applaudies. La presse nationale et plusieurs correspondants étrangers y voient un pas décisif vers la professionnalisation souhaitée depuis plusieurs années.
Selon un analyste sécuritaire présent au défilé, « la DGFE positionne le Congo comme moteur d’innovation sécuritaire en Afrique centrale ». Les autorités misent désormais sur la maintenance locale pour pérenniser ces investissements et former une main-d’œuvre spécialisée.
Vision présidentielle pour 2025
Dans son adresse de fin 2024, Denis Sassou Nguesso a insisté sur l’amélioration de l’habitat, de l’eau et de l’électricité en caserne. Les récentes avancées de la DGFE traduisent la mise en œuvre progressive de cette feuille de route.
Le ministre de l’Intérieur Raymond Zéphyrin Mboulou, relais institutionnel de ces directives, promet de poursuivre la modernisation des infrastructures policières afin de créer un effet d’entraînement bénéfique sur l’ensemble de la Force publique.
Un lien renforcé avec la population
Au-delà des armements, le message central demeure la fusion entre citoyens et Force publique. La présence d’anciens commissaires au repas de corps témoigne de cette continuité générationnelle, source de confiance pour une jeunesse brazzavilloise avide de sécurité et d’opportunités.
La DGFE se veut ainsi un acteur global, protecteur en temps de crise, partenaire social en période de calme et médiateur symbolique lors des moments de deuil collectif.
Perspectives d’avenir
Les défis ne manquent pas : entretien du matériel, formation continue et adaptation aux cybermenaces. Mais la dynamique actuelle, nourrie par la volonté présidentielle et l’adhésion des troupes, laisse entrevoir une Force publique encore plus réactive et proche des populations.
Le prochain défilé national offrira une nouvelle occasion d’évaluer ces réformes. D’ici là, la DGFE entend consolider chaque maillon de sa chaîne logistique pour honorer sa devise : servir avec efficacité, protéger avec humanité.