Un nouveau soutien logistique de poids
Le gouvernement congolais dispose désormais d’un renfort décisif pour contenir l’épidémie de choléra. Le 3 septembre, l’Organisation mondiale de la santé a livré à Brazzaville un second lot d’équipements estimé à 80 millions de francs CFA, a indiqué son représentant Vincent Dossou Sodjinou.
Cette remise s’inscrit dans la stratégie de riposte conduite par les autorités sanitaires, appuyées depuis plusieurs semaines par l’agence onusienne. Le premier envoi, réceptionné plus tôt, avait permis d’installer des points de traitement dans les zones les plus touchées.
Un don taillé pour la prise en charge
Selon Vincent Dossou Sodjinou, le colis comprend des kits logistiques destinés à ériger des centres spécialisés. Des tentes de 72 m² et 48 m² formeront l’ossature de structures mobiles, rapidement déployables dès qu’un nouveau foyer de contamination est signalé.
Le lot couvre aussi l’amélioration immédiate de l’accès à l’eau et à l’hygiène. Des dispositifs portatifs, accompagnés de produits de potabilisation, arriveront dans les quartiers où les infrastructures sont sous tension depuis l’apparition des premiers cas au cours de l’année.
Sur le plan thérapeutique, l’Oms fournit des kits centraux et périphériques destinés aux cas sévères comme aux cas simples. Chaque trousse réunit médicaments, consommables et petites fournitures afin de standardiser la prise en charge et de limiter la létalité.
Des kits communautaires complètent la dotation. Leur composition simplifiée les rend transportables vers les localités enclavées, souvent dépourvues de structures sanitaires de référence. L’objectif affiché consiste à renforcer la qualité des soins jusque dans les zones les plus éloignées.
Des chiffres encourageants malgré l’alerte
Le dernier bilan officiel fait état de plus de 600 personnes affectées par le choléra à travers le pays. Au moins 60 décès ont été enregistrés, soit un taux de mortalité encore préoccupant au regard de la transmissibilité élevée de la maladie.
Les services de santé insistent cependant sur une donnée majeure : environ 500 patients sont déjà sortis guéris des unités de traitement. Les responsables estiment que ce résultat traduit l’efficacité des premières mesures et justifie la poursuite d’investissements logistiques.
Pour le ministre de la Santé, Jean Rosaire Ibara, l’appui de l’Oms arrive au bon moment. « Nous remercions, au nom du gouvernement et des populations, ce partenaire dont l’engagement renforce notre réponse nationale », a-t-il déclaré lors de la cérémonie de réception.
La coopération OMS–gouvernement se renforce
Vincent Dossou Sodjinou a souligné que cette seconde livraison découle d’un plan concerté avec les autorités congolaises. L’agence onusienne, a-t-il rappelé, travaille main dans la main avec la cellule de crise chargée de coordonner la surveillance, la prise en charge et la communication.
Ce partenariat s’appuie sur des échanges quotidiens de données épidémiologiques et sur des missions conjointes vers les points d’éclosion identifiés. La fluidité de l’information serait, selon lui, un maillon essentiel pour orienter rapidement les ressources vers les communautés affectées.
Depuis le déclenchement de l’épidémie, le gouvernement congolais a mobilisé des équipes pluridisciplinaires et ouvert des centres de traitement temporaires. Les fonds renforcent la capacité à multiplier ces sites et à maintenir l’offre de soins sans rupture d’approvisionnement critique.
Prochaines étapes de la riposte
Les autorités sanitaires prévoient d’affecter en priorité les tentes et les kits aux localités qui signalent une hausse de cas. Une cartographie dynamique, régulièrement mise à jour, guide déjà le déploiement logistique et le positionnement des équipes d’intervention rapide.
Les 80 millions de francs CFA investis couvriront également les besoins en carburant, en transport et en indemnités de terrain. Ces leviers, jugés indispensables, facilitent le transfert des malades vers les centres équipés et soutiennent le personnel soignant en première ligne.
Jean Rosaire Ibara a insisté sur la nécessité de poursuivre les mesures de sensibilisation. Il rappelle que l’adhésion des populations aux recommandations officielles reste déterminante pour réduire la propagation, tout comme la détection précoce des cas suspects auprès des structures locales.
De son côté, Vincent Dossou Sodjinou a renouvelé l’engagement de l’Oms à demeurer « aux côtés du Congo tant que la menace perdure ». Il a toutefois salué l’efficacité des équipes nationales, qu’il qualifie de « modèle de coordination rapide ».
Tandis que la riposte s’intensifie, les 500 guérisons rapportées alimentent l’espoir d’un reflux progressif. Les parties prenantes réaffirment leur détermination à mettre à profit chaque nouveau matériel dédié, pour consolider ces résultats et protéger davantage les communautés vulnérables.
Défis logistiques et mobilisation citoyenne
Les routes et voies fluviales, ralenties par la saison des pluies, posent défi. L’Oms dit avoir scindé la cargaison pour garantir une livraison échelonnée et sûre.
Sur le terrain, les agents communautaires se réjouissent déjà de recevoir des tentes plus spacieuses. « Nous pourrons isoler les cas sévères sans interrompre la surveillance des cas simples », explique un infirmier superviseur mobilisé dans la périphérie de Brazzaville, visiblement soulagé.
L’ensemble des parties reconnaissent toutefois que la vigilance citoyenne reste l’ultime barrière. Les autorités entendent donc associer les leaders locaux et les radios de proximité pour rappeler que l’orientation précoce vers les centres dédiés demeure la clé d’une mortalité réduite.