Otohô valide son billet
L’Association sportive Otohô a su préserver, mercredi 28 septembre sur la pelouse du complexe d’Owando, l’avantage acquis à Luanda. Face au Primeiro de Agosto, les Bleus et Or ont signé un nul 0-0 suffisant pour franchir le premier tour préliminaire de la Coupe CAF.
Qualifiée, la formation d’Oyo demeure le seul étendard congolais encore engagé dans les compétitions interclubs 2023-2024. Le tirage au sort lui offre désormais le Ferroviario de Maputo; une double confrontation qui ouvrira, en cas de succès, les portes de la lucrative phase de groupes.
Un nul révélateur de limites offensives
Tout n’a pourtant pas été simple à Owando. Dominateurs mais crispés, les hommes de Sékou Seck ont manqué la balle de break juste avant la pause, quand Bandiougou Diallo a vu sa demi-volée filer au-dessus. Dans les tribunes, un soupir unanime rappelait la fragilité d’une avance.
« C’est un autre niveau qui arrive », a reconnu l’entraîneur, lucide après la rencontre. « Nous devons transformer les rares occasions, travailler le mental, être à l’aise à domicile ». Le technicien malien estime que le réalisme constitue le premier ressort pour rivaliser dans l’arène continentale.
Cette quête d’efficacité hante l’élite nationale depuis plusieurs saisons. Les statistiques des clubs congolais montrent une moyenne inférieure à un but marqué à domicile sur les précédentes campagnes CAF, malgré des tribunes souvent pleines. L’AS Otohô tente d’inverser la tendance pour maintenir vivante l’ambition d’un printemps africain.
Léopards de Dolisie sortis de piste
Le contraste est cruel pour l’Athletic Club Léopards de Dolisie. Une semaine plus tôt, les Fauves du Niari avaient bouclé 180 minutes sans but face aux Mozambicains de Black Bulls. La séance de tirs au but, perdue 4-5, a scellé leur élimination dès le premier obstacle.
Les supporters se souviennent que Dolisie avait atteint la phase de groupes en 2013. Dix ans plus tard, la réalité impose une introspection. « Sans championnat régulier, on meurt à petit feu », soupirait un fidèle croisé à l’aéroport Maya-Maya au retour de la délégation.
Le poids d’un championnat à l’arrêt
L’absence de compétition domestique figure d’ailleurs au rang des explications principales avancées par les techniciens. Depuis la clôture du dernier exercice national, les joueurs vivent entre séances d’entraînement et matches amicaux improvisés. Un rythme insuffisant pour répondre à l’intensité imposée par les cadors du continent.
Interrogé sur le sujet, Sékou Seck a adressé un message respectueux aux autorités sportives nationales. Il a salué « le soutien constant du ministère » tout en les encourageant à finaliser les discussions, afin que le championnat reprenne au plus vite et offre un cadre compétitif stable.
Selon nos informations, la Fédération congolaise de football travaille à harmoniser le calendrier des clubs, en concertation avec la Ligue nationale. L’idée serait d’ouvrir la saison avant la mi-octobre, ce qui placerait les représentants continentaux dans des conditions optimales avant leurs matches décisifs.
Cap sur Ferroviario de Maputo
La prochaine échéance d’Otohô se profile précisément les 17 ou 18 octobre. Le voyage à Maputo précèdera la manche retour prévue une semaine plus tard à Owando. Le staff envisage un mini-stage au Ghana ou au Cameroun, pays où plusieurs clubs sont disposés à disputer des amicaux.
Sur le plan sportif, le Ferroviario, vice-champion du Mozambique, développe un jeu basé sur la vitesse et l’explosivité des couloirs. Otohô compte répondre par son organisation défensive éprouvée et la paire Ndzie-Ouattara, très complémentaire dans l’axe. L’équilibre restera la clef de la confrontation.
Des enjeux sportifs et financiers majeurs
Au-delà du prestige, la perspective d’une participation à la phase de groupes revêt un enjeu financier majeur. La Confédération africaine garantit une allocation d’au moins 350 000 dollars à chaque club qualifié, somme qui permet d’investir dans l’encadrement médical, la logistique et la formation.
Les dirigeants d’Oyo ne s’en cachent pas : l’objectif consiste également à valoriser les jeunes issus de l’académie locale. Depuis 2019, cinq joueurs formés au club ont signé dans des championnats étrangers, preuve qu’une belle vitrine continentale accélère les trajectoires et dynamise l’économie sportive.
Vers une compétition plus équitable
La Confédération, consciente des difficultés de déplacement en Afrique centrale, a confirmé que la VAR serait installée pour toutes les rencontres à partir du tour de cadrage. Les responsables d’Otohô saluent une évolution susceptible de limiter les polémiques arbitrales et de protéger l’équité sportive.
Une ferveur populaire intacte
À Brazzaville comme à Pointe-Noire, l’optimisme domine malgré l’échec des Léopards. Les réseaux sociaux bruissent de messages de soutien, tandis que des associations de supporters lancent déjà des collectes pour aider aux frais de voyage. La mobilisation populaire reste un atout historique du football congolais.
Les prochaines étapes de la préparation
Il reste moins d’un mois pour transformer cet élan en préparation réussie. Sur la route de Maputo, Otohô transporte les derniers espoirs nationaux, mais aussi une certaine idée de la résilience sportive du Congo-Brazzaville. Les supporters attendent désormais une nouvelle partition, plus clinquante, devant les filets.
En attendant, le groupe reprend l’entraînement ce lundi, avec une séance vidéo détaillée de l’adversaire mozambicain.