Un geste solidaire à la veille de la rentrée
La rentrée approche à grands pas dans la capitale congolaise. Les 26 et 27 septembre, l’Organisation non gouvernementale Borja Kouila a sillonné Talangaï puis Ouenzé pour distribuer des kits scolaires à plus de cinquante orphelins accueillis par les centres Les Œuvres de la Foi et La Croix d’Amour.
Cette initiative, réalisée à la veille du retour en classe fixé au 1er octobre, s’inscrit dans le programme Tous pour l’Éducation lancé par l’ONG-BK afin d’alléger les dépenses des familles vulnérables et de favoriser l’égalité des chances pour les élèves issus d’environnements défavorisés.
Des outils pour démarrer l’année sereinement
Chaque enfant est reparti avec un lot composé de cahiers, stylos, pochettes, sacs à dos et gourdes réutilisables. Des fournitures élémentaires, certes, mais souvent hors de portée pour les pensionnaires d’orphelinat auxquels il manque parfois jusque-l’essentiel pour commencer l’année scolaire dans de bonnes conditions.
Le secrétaire chargé de la communication, Barlain Atimakoa, rappelle que la rentrée est un cap délicat : « La période est rude pour les enfants démunis. Notre devoir citoyen est de faire tomber cette barrière matérielle pour que chacun puisse retrouver les bancs en toute sérénité », explique-t-il.
Avec ce don, l’association estime contribuer indirectement à l’amélioration du taux de scolarisation national. « En aidant la jeunesse à accéder au savoir, nous aidons le pays à se développer », ajoute Atimakoa, rejoignant les objectifs de développement humain portés par les autorités éducatives et les partenaires techniques.
Encourager la persévérance scolaire
Devant les orphelins réunis dans la cour du centre Les Œuvres de la Foi, Paul Mayombo, membre actif de l’ONG, a insisté sur la valeur de l’instruction. Il les a invités à « viser l’excellence, malgré les épreuves » et à transmettre ensuite leurs compétences aux cadets pour bâtir un leadership solidaire.
Le discours a trouvé un écho particulier chez Grâce, élève de quatrième, qui confie avoir ressenti un regain de motivation. « Je n’avais pas encore acheté mes cahiers. Maintenant je me sens prête à réussir et je veux devenir infirmière pour aider d’autres personnes », témoigne la jeune fille, sourire discret.
Les responsables des deux centres accueillent l’appui avec soulagement. Selon sœur Madeleine, directrice de La Croix d’Amour, les internes manquaient jusqu’ici de sacs adaptés : « Cette dotation enlève un poids à la communauté et redonne confiance à nos protégés ». Les applaudissements spontanés ont ponctué ses mots.
Un programme citoyen pour l’égalité des chances
L’ONG-BK se définit comme apolitique et à but non lucratif. Fondée par des jeunes professionnels, elle œuvre pour le développement socio-économique durable à travers l’éducation, la formation professionnelle et l’autonomisation. À ce jour, son programme Tous pour l’Éducation a déjà touché près de 300 bénéficiaires dans plusieurs quartiers de Brazzaville.
L’initiative est soutenue ponctuellement par des entreprises locales qui fournissent du matériel ou un appui logistique. L’association affirme cependant financer la majorité des opérations sur fonds propres, grâce aux cotisations de ses membres et à l’organisation d’activités génératrices de revenus, comme des ateliers de recyclage de papier.
À travers ces projets, les bénévoles souhaitent répondre aux objectifs nationaux de scolarisation, qui ambitionnent de maintenir le taux d’abandon en dessous de 5 %. « Nos actions complètent les efforts publics. Plus les acteurs unissent leurs forces, plus les enfants auront une chance réelle d’aller jusqu’au baccalauréat », analyse Atimakoa.
Perspectives et témoignages
Les prochains mois, l’ONG projette d’étendre l’opération aux départements du Pool et des Plateaux, où plusieurs écoles rurales manquent encore de fournitures de base. Une campagne de collecte de fonds en ligne sera lancée début novembre pour réunir les ressources nécessaires à la confection de 500 nouveaux kits.
Dans l’enceinte de Talangaï, Rodrigue, éducateur principal, constate déjà l’impact psychologique : « En recevant ces sacs tout neufs, ils se sentent valorisés. Leur posture change et cela se reflète sur leur attention en classe ». Il espère que d’autres associations s’engageront afin de pérenniser cet élan.
D’ici la rentrée, l’équipe de volontaires retournera dans les deux orphelinats pour vérifier la mise en place des fournitures et soutenir les encadreurs. Ce suivi post-don illustre l’approche holistique voulue par l’ONG, qui considère que la réussite scolaire s’appuie autant sur le matériel que sur l’accompagnement humain.
Pour les jeunes citadins connectés, l’exemple de l’ONG-BK rappelle qu’un engagement local peut produire des résultats tangibles. Alors que le calendrier scolaire battra bientôt son plein, l’histoire de ces cinquante orphelins équipés résonne comme une invitation à multiplier les gestes solidaires au sein des quartiers congolais.
En capitalisant sur la mobilisation citoyenne, l’association ouvre la voie à une rentrée plus inclusive, où chaque élève, qu’il soit d’un orphelinat ou d’un foyer traditionnel, trouve sa place sur les bancs. Un message positif qui rejoint l’ambition nationale de faire de l’éducation un levier prioritaire du développement.
Avant la fin d’année, un rapport d’impact sera publié en accès libre afin de mesurer précisément le taux d’utilisation des fournitures et d’identifier les améliorations futures.