Pourquoi la campagne VRAI/FAUX ?
L’Association technique internationale des bois tropicaux, forte de soixante-dix-quatre ans d’expertise, lance la campagne « VRAI/FAUX » pour clarifier le débat autour du bois tropical certifié et montrer qu’il contribue à la solution climatique plutôt qu’au problème.
L’initiative sera visible d’octobre à novembre 2025, période choisie pour capter l’attention des prescripteurs européens en même temps que celle des décideurs d’Afrique centrale, quand les appels d’offres publics en construction se multiplient.
Le bois tropical certifié et ses atouts climatiques
Contrairement aux idées reçues, le bois issu de forêts gérées durablement stocke le carbone pour des décennies, même après transformation, et affiche une empreinte carbone souvent deux fois inférieure à celle du béton ou de l’acier produits de manière conventionnelle.
L’ATIBT rappelle qu’en limitant la déforestation illégale, la certification contribue à maintenir le couvert forestier, réguler le cycle de l’eau et préserver la biodiversité, offrant ainsi aux pays producteurs une barrière naturelle contre l’érosion et les épisodes climatiques extrêmes.
Une filière dynamisée par Fair&Precious
Depuis 2016, la bannière Fair&Precious fédère entreprises, ONG et États autour de dix engagements, de la lutte contre l’exploitation illégale à la valorisation des essences méconnues, avec pour enjeu commun de faire reconnaître la valeur ajoutée sociale du bois tropical certifié.
Selon Nathalie Bouville, responsable communication à l’ATIBT, « chaque grume tracée crée localement plus d’emplois formels, des routes entretenues et des écoles soutenues, preuve qu’une gestion responsable peut rimer avec développement humain ».
Choisir FSC ou PEFC: un geste responsable
Les labels FSC et PEFC imposent des contrôles indépendants sur la légalité des coupes, la régénération des essences et le respect des droits coutumiers; un atout crucial pour les acheteurs publics soumis à des critères de durabilité de plus en plus stricts.
Pour les architectes, la traçabilité garantit l’accès à des essences stables, imputrescibles et esthétiques, tandis que les maîtres d’ouvrage peuvent communiquer sur des chantiers bas carbone, un argument devenu décisif dans les appels à projets internationaux.
Une stratégie digitale qui parle aux pros
La campagne se décline en carrousels LinkedIn décortiquant une idée reçue par post, stories Instagram interactives auprès de jeunes designers et partenariats éditoriaux avec des médias spécialisés, afin de toucher plus de 100 000 professionnels durant les six semaines d’activation.
L’ATIBT mise en outre sur des micro-influenceurs de la diaspora congolaise, capables de vulgariser les données techniques en formats courts et en langues locales, un levier jugé indispensable pour convaincre les acheteurs publics des principales villes du pays.
Impact direct pour le Congo et la sous-région
Le Congo-Brazzaville, deuxième massif forestier d’Afrique centrale, voit déjà plusieurs concessions engagées dans la certification; la campagne pourrait accélérer la demande locale et conforter les entreprises qui ont investi dans les procédures d’audit et de traçabilité.
À Pointe-Noire, le Syndicat des industriels du bois estime qu’une hausse de seulement 5 % des achats publics certifiés créerait 1 500 emplois supplémentaires sur le port et dans les ateliers de seconde transformation.
De son côté, le ministère de l’Économie forestière souligne que l’essor du bois certifié renforce la diplomatie climatique du pays et facilite l’accès aux financements verts, comme les récentes lignes de crédit allouées par la Banque africaine de développement.
Vers une construction durable et inclusive
Les écoles modulaires en bois tropical certifié érigées récemment à Dolisie démontrent qu’il est possible d’allier rapidité de chantier, réduction des coûts énergétiques et création d’emplois locaux, tout en restant conforme aux normes sismiques et de sécurité incendie.
Pour la jeune architecte congolaise Irène Mapouata, « travailler avec des essences locales certifiées permet de célébrer notre patrimoine forestier tout en répondant aux demandes internationales de transparence environnementale ».
La campagne VRAI/FAUX vient donc conforter un mouvement de fond vers la construction bas carbone, soutenant à la fois la stratégie nationale de diversification économique et l’engagement du Congo dans l’Initiative pour la forêt de l’Afrique centrale.
En invitant les professionnels à vérifier les sources plutôt qu’à se fier aux clichés, l’ATIBT espère installer durablement l’idée qu’un bois tropical certifié, bien géré et bien rémunéré, représente un avenir viable pour les forêts, les communautés et le climat mondiaux.
Un calendrier soutenu par des partenaires institutionnels
Le lancement officiel aura lieu simultanément à Brazzaville et à Paris, en présence de représentants du ministère congolais de l’Industrie, de l’ambassade de France et des chambres de commerce, signe d’une coopération public-privé assumée.
Des webinaires bilingues, prévus toutes les deux semaines, détailleront les bénéfices économiques de la certification pour les PME de menuiserie et donneront la parole aux bailleurs internationaux intéressés par les projets forestiers à impact social.
La Fondation Congo Nature, qui finance déjà des programmes de reboisement participatif, diffusera les contenus VRAI/FAUX sur ses plateformes éducatives afin d’engager les lycéens et les étudiants en génie civil.
En parallèle, un concours national d’innovation récompensera les meilleures maquettes de logements sociaux utilisant exclusivement du bois certifié congolais, ouvrant aux lauréats un accompagnement technique et un accès facilité au crédit bancaire vert.