Immersion au terminal à conteneurs
Le mercredi 28 août 2025, trente-deux nouveaux bacheliers ont quitté Brazzaville pour Pointe-Noire afin de découvrir, casque sur la tête, le terminal à conteneurs géré par Congo Terminal. L’initiative, coordonnée par Kimia Events Team, avait pour objectif de rapprocher l’école de l’industrie.
Une vidéo de dix minutes a retracé l’histoire du port, illustré les flux quotidiens et souligné le rôle clé du Môle Est dans la diversification économique nationale. Les jeunes ont ainsi posé les bases d’une compréhension globale.
Projet Môle Est et développement national
Le chantier du Môle Est, lancé en 2022, prévoit l’extension de 800 mètres de quai, l’installation de portiques dernière génération et la création de milliers d’emplois directs et indirects. Il s’inscrit dans le Plan national de développement porté par le gouvernement congolais.
Selon Congo Terminal, filiale du groupe Bolloré, l’objectif est de porter la capacité annuelle de manutention à deux millions de conteneurs. Les responsables soulignent que cette montée en puissance répond à la croissance des échanges régionaux et consolide la place stratégique de Pointe-Noire.
Déclics pédagogiques pour les élèves
Devant l’écran, certains élèves ont reconnu des navires qu’ils voyaient autrefois seulement sur Internet. L’expérience concrète leur a permis d’associer les notions de géographie, de commerce international et de technologie, souvent abordées théoriquement durant leurs années de lycée.
« Je pensais que la logistique se limitait aux entrepôts », confie Christel Kossa, futur étudiant en économie. « Voir les grues pivoter au-dessus de nous change tout ». Son camarade Rodrigue Ibata ajoute que la visite lui a révélé « l’importance du timing et de la précision ».
Entretien avec le Responsable Planification
Après la présentation, le groupe a enfilé gilets fluorescents et lunettes de sécurité pour rejoindre le poste de contrôle. Le Responsable Planification, Serge Batchi-Bouity, a détaillé les logiciels de suivi en temps réel qui orchestrent l’arrivée, le déchargement et la redistribution des conteneurs.
« Nous voulons partager notre passion, car vous serez peut-être nos ingénieurs de demain », a déclaré le responsable, incitant les visiteurs à considérer des filières comme l’automatisation, la maintenance industrielle ou la data science, clés de la compétitivité portuaire à l’ère du numérique.
Visite du chantier et innovations
Le long du quai en extension, les bacheliers ont découvert une forêt de pieux métalliques, future ossature du nouvel appontement. Les équipes d’ingénierie ont expliqué l’usage de bétons fibrés et l’intégration de capteurs destinés à surveiller les contraintes structurelles pour garantir la durabilité.
Les détails techniques ont suscité des vocations parmi les passionnés de sciences. D’autres, sensibles au facteur humain, se projettent désormais dans les ressources humaines ou la communication des sociétés actives sur la plateforme portuaire en mutation.
Impact économique anticipé
Au-delà de la curiosité académique, les visiteurs ont mesuré les retombées nationales d’un tel chantier. Selon le ministère de l’Économie, chaque point de capacité supplémentaire favorise les exportations agro-industrielles et réduit les coûts logistiques intérieurs, renforçant la compétitivité des produits made in Congo.
Les entreprises locales anticipent déjà l’arrivée d’investisseurs intéressés par des parcs industriels à proximité immédiate du port. L’Université Marien-Ngouabi, de son côté, réfléchit à un partenariat pour créer un master spécialisé en ingénierie portuaire afin de répondre aux besoins futurs.
Orientation académique renforcée
Pour les nouveaux bacheliers, cette journée s’inscrit dans un parcours d’orientation plus large, amorcé lors du forum post-bac de Kimia Events Team. La visite complète l’information recueillie auprès des filières universitaires et ouvre un éventail supplémentaire vers les métiers maritimes.
Les enseignants accompagnateurs notent que l’immersion permet de lutter contre les stéréotypes liant la réussite à quelques professions classiques. « Voir des jeunes se projeter dans la maintenance de grues ou la cybersécurité portuaire est un indicateur encourageant », résume Grâce Ngatsé, professeure de mathématiques.
Témoignages inspirants
Pour Beraca Telombila, bachelière orientée vers la gestion des ressources humaines, le port ouvre des horizons inattendus : « Je réalise que mon futur métier a sa place même dans un environnement industriel. Cela me motive à poursuivre mes études avec plus de détermination ».
Le Responsable Planification partage cet enthousiasme : « Notre défi est autant humain que technique. Nous avons besoin de talents capables d’innover et de s’adapter aux normes internationales ». Ces mots résonnent auprès d’une génération en recherche de repères et sensible aux enjeux de durabilité.
Nouvelles perspectives pour la jeunesse
D’ici 2027, la mise en service du Môle Est devrait accroître les stages et emplois pour jeunes diplômés. Les autorités planchent sur des programmes alternant cours théoriques et semaines sur les engins portuaires ou dans les bureaux d’études.
À plus long terme, Pointe-Noire espère s’affirmer comme hub logistique régional reliant la sous-région CEEAC aux marchés transatlantiques. La stratégie, portée par des infrastructures modernes, pourrait stimuler l’entrepreneuriat dans le transport, le fret aérien et les services financiers associés.
En repartant, les bacheliers ont emporté des images de grues, mais surtout la conviction que leur future formation participera à l’essor national. La visite montre comment école et industrie peuvent progresser ensemble.