Une initiative citoyenne pour la paix dans le Pool
Avant fin novembre, Kinkala accueillera des Journées du vivre-ensemble imaginées par l’Association Désir d’Unité (A.d.u) conduite par le sénateur Jean-De-Dieu Kourissa. L’événement veut placer la cohésion sociale au cœur du développement, sous le thème « Vivre-ensemble et développement : consolider l’unité nationale et la paix ».
Portée par la société civile et des partenaires de bonne volonté, cette initiative citoyenne entend renforcer le processus de réconciliation dans le Pool, département plusieurs fois meurtri par les crises, et soutenir la relance socio-économique engagée depuis la normalisation de la situation sécuritaire.
Des activités fédératrices prévues à Kinkala
Selon le comité d’organisation, le programme combinera communications, ateliers, sports, culture et actions humanitaires afin d’incarner concrètement les valeurs prônées.
Des experts venus de divers horizons détailleront les leviers du vivre-ensemble durable, tandis que des élèves, leaders communautaires et responsables religieux seront mobilisés pour débattre et nouer un dialogue intergénérationnel et interconfessionnel.
Le point d’orgue sera une rencontre de prière sur la place des Poids Lourds, réunissant les confessions chrétiennes et musulmanes présentes à Kinkala pour invoquer la paix, l’unité nationale et la prospérité partagée.
Sur le plan sportif, un mini-tournoi de football réunira huit clubs amateurs venant des districts voisins, avec à la clé des kits d’équipements offerts par la Fédération congolaise de football, gage de l’importance accordée au rayonnement du sport comme facteur de rapprochement.
Des ateliers de contes et de danse tradi-moderne seront animés par des artistes du collectif Ngoma, désireux de transmettre aux plus jeunes un patrimoine culturel souvent méconnu, et de rappeler le rôle de la culture dans la prévention des conflits.
La dimension économique n’est pas oubliée : une foire artisanale mettra en valeur le savoir-faire local, du manioc transformé aux tissages, avec l’espoir de nouer des débouchés commerciaux vers Brazzaville grâce au corridor routier récemment réhabilité.
Un contexte apaisé depuis l’accord de 2017
La signature, le 23 décembre 2017, de l’accord de cessez-le-feu entre le gouvernement et le mouvement du révérend pasteur Ntumi a ouvert une ère nouvelle dans le Pool.
Depuis, les autorités multiplient initiatives et investissements pour consolider le retour à la vie normale, à l’image du programme Tatoungueno lancé en 2025 pour la réinsertion socio-économique des ex-combattants.
Un accord tripartite a d’ailleurs été paraphé à Kinkala entre la Conader, le Figa et le Pnud pour soutenir financièrement les projets portés par ces jeunes en quête de repères et d’autonomie.
L’implication des pouvoirs publics saluée
Pour le sénateur Kourissa, « la réussite des Journées dépendra du soutien continu des institutions et des citoyens, car la paix se nourrit d’actions concertées ».
Le préfet du Pool, Philippe Bokiba, a déjà exprimé sa disponibilité à accompagner l’événement, soulignant que « toute initiative renforçant la cohésion cadre avec la vision du chef de l’État de bâtir un Congo solidaire et inclusif ».
Les organisateurs ont également sollicité l’appui logistique du ministère des Sports pour les tournois prévus ainsi que celui du ministère de la Culture pour la mise en valeur des danses et musiques traditionnelles.
Un modèle appelé à s’étendre après 2026
L’A.d.u voit dans ces Journées un projet pilote susceptible d’être reproduit dans les autres départements après l’élection présidentielle de mars 2026, afin que chaque territoire devienne acteur du vivre-ensemble.
Plusieurs associations sœurs, notamment dans la Cuvette et le Kouilou, ont déjà manifesté leur intérêt pour partager expériences et méthodologies, preuve que la dynamique citoyenne gagne du terrain.
Selon le politologue Léandre Ibovi, « la multiplication d’initiatives locales consolide l’architecture nationale de paix et complète efficacement les programmes gouvernementaux ».
En attendant, le comité d’organisation finalise le budget et lève des fonds auprès d’entreprises implantées à Pointe-Noire, Brazzaville et Kinkala, convaincues que la stabilité du Pool ouvre de nouvelles opportunités économiques.
La population de Kinkala, impatiente de tourner définitivement la page des crises, voit dans ces Journées un symbole fort : celui d’une confiance retrouvée et d’une ambition partagée pour un avenir serein.
L’accès aux Journées sera gratuit ; seules les communications professionnelles nécessiteront une inscription afin de garantir un échange constructif entre spécialistes de la médiation, autorités coutumières et représentants d’organisations internationales.
Pour la sécurité, la préfecture déploiera des patrouilles mixtes police-gendarmerie et un poste médical avancé sera installé près du stade municipal, en collaboration avec la Croix-Rouge congolaise, afin d’assurer des festivités sereines.
Au terme des Journées, une déclaration de Kinkala sur le vivre-ensemble sera adoptée. Ce document fournira des recommandations opérationnelles, de la création de clubs de paix dans les écoles à l’organisation annuelle d’une semaine nationale dédiée, propositions qui seront transmises au gouvernement et aux partenaires.
