Réunion clé au Palais des congrès
Le 7 novembre, la salle plénière du Palais des congrès de Brazzaville a accueilli la 15e réunion ordinaire du bureau politique du Parti congolais du travail. Autour du secrétaire général Pierre Moussa, les membres ont sondé l’état d’avancement des préparatifs du 6e congrès ordinaire.
D’emblée, Pierre Moussa a souligné le caractère stratégique de cette session, inscrite « dans une dynamique de préparation intense » du grand rendez-vous statutaire de décembre. Le climat est également marqué par l’approche de la prochaine élection présidentielle, rappelle-t-il devant ses camarades.
Le bureau politique a ainsi dressé l’inventaire des activités menées depuis le quadrimestre écoulé, validant un rapport d’étape jugé conforme aux orientations du comité central, l’organe suprême du parti entre deux congrès.
Feu vert pour le thème du congrès
Moment attendu de la journée, l’adoption du projet de thème a retenu l’attention. Sans en révéler l’intitulé définitif, les dirigeants affirment qu’il reflétera « l’unité, la stabilité et la prospérité d’un Congo rassemblé », selon les mots du secrétaire général.
Le texte devra désormais franchir l’ultime filtre du comité central lors de sa 2e session extraordinaire. Cette étape, tout aussi politique que symbolique, garantira l’alignement entre la direction nationale et les fédérations départementales.
Une fois le thème entériné, il servira de fil rouge aux communications, aux motions et à la plateforme programmatique qui seront débattues par les délégués au Chapitô de Ben’tsi, site retenu pour accueillir l’événement.
Un comité préparatoire élargi et structuré
Conformément aux statuts, le bureau politique a rappelé avoir installé un comité préparatoire et d’organisation. Piloté par un présidium de hauts cadres, il s’appuie sur plusieurs collèges pour orchestrer à la fois la réflexion doctrinale et la logistique.
Pierre Moussa a salué « le dévouement, l’ingéniosité et l’esprit militant » des équipes engagées, soulignant que leur travail pose « des bases solides pour un congrès d’évaluation, de projection et de mobilisation ».
La disparition récente de Joseph Mbossa, ex-rapporteur du comité, a conduit à la désignation de Parfait Iloki. Celui-ci assure que la continuité est assurée et promet un processus « scientifique et millimétré ».
Des commissions thématiques déjà au rendez-vous
Sept commissions thématiques ont bouclé leurs rapports. Elles couvrent l’idéologie, l’organisation, la jeunesse, la femme, les finances, la communication et les questions internationales, éclaire une source interne.
Leur mission consistait à produire des idées novatrices et des recommandations destinées à renforcer la place du parti dans la société congolaise. Ces documents ont été consolidés par le comité préparatoire avant d’être transmis au comité central pour appréciation.
Les conclusions, non encore publiques, devraient tracer la voie vers une modernisation des structures et un meilleur ancrage citoyen, tout en maintenant la cohésion autour du président fondateur Denis Sassou Nguesso.
Place aux commissions techniques et logistiques
Si la réflexion est presque achevée, le gros du chantier logistique débute. Sept commissions techniques planchent désormais sur l’hébergement, la sécurité, le transport, l’accréditation, les finances, la restauration et la communication événementielle.
Le porte-parole Parfait Iloki précise que l’objectif est d’accueillir plus de 3 000 participants, contre 2 500 lors du congrès de 2019. « Nous devons tout dimensionner en conséquence », explique-t-il à la presse.
Le Chapitô de Ben’tsi sera aménagé pour permettre des travaux en plénière et en ateliers sans rupture, avec un accent mis sur la connectivité et la couverture médiatique, afin de toucher l’ensemble des sections à travers le pays et la diaspora.
Des attentes fortes au sein de la base
Dans les fédérations de Pointe-Noire, de la Cuvette ou du Niari, les militants disent attendre des orientations claires sur l’emploi des jeunes, la diversification économique et la transition énergétique, thèmes évoqués lors des réunions préparatoires départementales.
Pour beaucoup, le congrès doit également renforcer la discipline organisationnelle et redéfinir les critères d’adhésion, alors que le parti revendique près d’un million de membres. « La modernisation passe aussi par des outils numériques d’enrôlement », confie un cadre fédéral.
À Brazzaville, les organisations spécialisées comme l’Union des femmes et la Ligue des étudiants espèrent que leurs motions seront intégrées au rapport général, signe d’une approche participative chère à la direction.
Une étape vers la présidentielle à venir
Au-delà des enjeux internes, le 6e congrès servira de tremplin politique. Il doit arrêter la stratégie du PCT pour la prochaine présidentielle, dont le calendrier sera établi par les institutions compétentes.
Le bureau politique veut présenter un parti « prêt et rassemblé » autour d’un programme social réaliste, articulé sur la stabilité économique et la poursuite des grands chantiers nationaux.
Comme le rappelle Pierre Moussa, « notre rôle moteur dans la construction d’un Congo uni, stable et prospère restera au cœur des débats ». Les militants ont désormais rendez-vous en décembre pour transformer ces intentions en feuille de route concrète.
