Une synergie franco-congolaise en action
À Pointe-Noire, l’école primaire de Tchimbambouka se métamorphose à la faveur d’un partenariat tissé entre l’ONG française L’Appel et l’Association pour la solidarité, l’action et le développement. Lancés début juillet, les travaux devraient s’achever à la mi-septembre, calendrier salué à la fois par la mairie de Ngoyo et par les responsables pédagogiques congolais. Sur le terrain, cette coopération Nord-Sud rappelle que le secteur éducatif demeure un point d’ancrage majeur de la diplomatie humanitaire, notamment lorsqu’elle s’inscrit dans la continuité des orientations nationales en faveur du développement des infrastructures scolaires.
Impliquer la communauté pour pérenniser l’ouvrage
Le chantier n’est pas qu’une affaire d’ingénieurs. Parents d’élèves, notables du quartier et représentants de la société civile ont multiplié les réunions de coordination afin de garantir un ancrage local durable. « Aidez-nous à vous aider », résume Thierry Raynard, porte-parole de L’Appel, soulignant la volonté de faire de ce projet un catalyseur d’engagement citoyen. Cette approche inclusive correspond aux recommandations des partenaires au développement, pour qui la participation communautaire réduit les coûts de maintenance futurs et renforce le sentiment d’appropriation.
Entre briques, eau potable et électricité
Outre la surélévation des murs périmétriques à 2,70 mètres, symbole visible de la sécurisation du site, l’installation d’un forage d’eau offre une réponse concrète aux impératifs d’hygiène scolaire. La société nationale E2C s’est engagée à alimenter l’ouvrage hydraulique en électricité et à poser un transformateur susceptible d’améliorer l’éclairage public du quartier. En parallèle, la rénovation des sanitaires et le changement du portail principal accroissent la fonctionnalité de l’ensemble, tandis que trois points d’accès à l’eau potable bénéficieront directement à la population riveraine.
Un projet pilote à valeur diplomatique
Pour les observateurs, Tchimbambouka pourrait servir de laboratoire aux futures opérations de diplomatie éducative dans la sous-région. Le ministère congolais de l’Enseignement primaire voit dans cette réhabilitation un complément naturel à son plan décennal d’amélioration de l’offre scolaire. L’annonce d’un futur collège sur la même parcelle s’inscrit dans la logique d’extension graduelle des capacités d’accueil et de réduction du taux d’abandon. À l’international, l’initiative conforte l’image d’un Congo-Brazzaville soucieux d’atteindre les Objectifs de développement durable relatifs à l’éducation et à l’accès à l’eau.
Perspectives éducatives et résonance régionale
Une fois les fonds complémentaires mobilisés, trois salles de classe et un préau seront réhabilités afin d’améliorer le confort des élèves face aux aléas climatiques de la côte atlantique. À moyen terme, l’idée d’un poste avancé de police et de logements pour le personnel pédagogique vient renforcer la sécurité, condition sine qua non d’un climat d’apprentissage serein. Dans une ville portuaire où la croissance démographique exige une réponse rapide, le projet offre un exemple duplicable aux autres arrondissements de Pointe-Noire et, au-delà, aux villes secondaires du pays.
Financement, transparence et gouvernance partagée
L’Appel et l’Asad, partenaires depuis 2018, privilégient un pilotage financier transparent, aligné sur les meilleures pratiques internationales de reddition de comptes. Les autorités municipales supervisent la conformité des ouvrages, tandis que les comités d’usagers assurent un suivi régulier. Cette gouvernance partagée instaure un climat de confiance propice à l’arrivée de nouveaux bailleurs, conscients de la valeur ajoutée d’un projet qui conjugue impact social, cohésion communautaire et contribution aux politiques publiques. Dans un contexte régional exigeant, Tchimbambouka illustre ainsi la quête d’équilibre entre solidarité internationale et souveraineté locale.