Une inauguration très attendue
Le 24 octobre, le quartier Talangaï vivra au rythme d’un événement majeur : l’inauguration du Complexe scolaire de la Liberté, restructuré de fond en comble. L’établissement, longtemps marqué par l’exiguïté, s’offre un nouveau visage, reflet des priorités éducatives nationales.
La dynamique citoyenne dite le « Patriarche » place déjà la barre haut. Lors d’une réunion technique, son coordonnateur général, Digne Elvis Tsalissan Okombi, a mobilisé les comités de soutien de Brazzaville pour faire de la cérémonie un moment d’adhésion collective autour du chef de l’État.
« Nous devons montrer que le président Denis Sassou Nguesso demeure populaire », a lancé le responsable, invitant mamans et jeunes de Talangaï à dire merci pour une école bâtie pour leurs enfants et à encourager la poursuite des réalisations publiques.
Le 24 octobre dès six heures, environ trois mille personnes sont attendues avenue Marien-Ngouabi, rebaptisée, le temps d’une journée, « avenue du Patriarche ». Les groupes de soutien ont reçu consigne de diffuser l’information afin d’assurer un accueil ininterrompu jusqu’à minuit.
Un chantier symbole d’une politique éducative ambitieuse
La rénovation du complexe est un don structurant de la Société nationale des pétroles du Congo. En quelques mois, la SNPC a métamorphosé l’ancien terrain sablonneux, jadis exposé à la promiscuité et à l’insécurité, en un campus ouvert, sécurisé et verdoyant.
Les nouveaux bâtiments de type R+1 apportent lumière, aération et accessibilité. Salles de classe spacieuses, laboratoires, blocs sanitaires modernes et bureau numérique offrent désormais un cadre propice à l’apprentissage, conformément aux standards visés par le Ministère de l’Enseignement général.
Même la brigade de gendarmerie voisine, essentielle à la sûreté du quartier, a bénéficié d’une remise à neuf. Cette synergie entre sécurité et éducation témoigne d’une approche globale où l’école devient un pôle de cohésion sociale.
Selon des techniciens rencontrés sur place, l’ouvrage pourra accueillir plus de mille élèves dès la prochaine rentrée. Les études de résistance ont intégré le risque sismique et l’impact climatique, démontrant la volonté de bâtir durablement.
Mobilisation citoyenne à Talangaï
Dans les ruelles de Talangaï, les habitants discutent déjà des tenues à porter pour la parade d’accueil. Marlène, vendeuse de beignets, confie qu’elle fermera son étal plus tôt : « Nous venons soutenir l’école, car nos enfants y trouveront un avenir meilleur. »
Les organisations de jeunesse préparent des chorégraphies, tandis que les confessions religieuses envisagent des prières de bénédiction. La mairie d’arrondissement promet, de son côté, un dispositif d’assainissement et de gestion du trafic pour éviter tout engorgement.
Pour Digne Elvis Tsalissan Okombi, la mobilisation dépasse le simple protocole. « Nous voulons créer une dynamique continue », précise-t-il, rappelant que chaque comité de soutien doit ensuite adopter l’école et participer à son entretien quotidien.
Une rénovation portée par la SNPC
En marge de ses activités pétrolières, la SNPC multiplie les actions citoyennes. Son directeur corporate a insisté récemment sur la responsabilité sociale de l’entreprise : « Investir dans l’éducation, c’est investir dans un capital humain qui servira demain tout le tissu économique national. »
L’engagement financier pour la Liberté n’a pas été rendu public, mais des sources internes évoquent plusieurs centaines de millions de francs CFA, couvrant gros œuvre, équipements pédagogiques, connexion Internet et dispositif solaire de secours.
La démarche illustre la complémentarité entre secteur public et entreprises nationales pour atteindre les objectifs du Programme national de développement. Les observateurs y voient un signal fort envoyé à d’autres sociétés souhaitant soutenir l’école congolaise.
Vers un réseau d’écoles modernes
Depuis quelques années, plusieurs complexes semblables ont vu le jour à Oyo, Owando et Pointe-Noire. Les autorités entendent capitaliser ces exemples pour hisser le taux de scolarisation et améliorer la compétitivité des filières scientifiques.
Au-delà de l’ouverture officielle, le ministère prévoit un suivi rigoureux : maintenance programmée, recrutement d’enseignants spécialisés et introduction progressive du numérique éducatif. L’objectif est de faire du complexe de la Liberté une vitrine nationale et un laboratoire de bonnes pratiques.
Sur place, maîtres et élèves comptent déjà les jours. « Nous allons enfin cesser les rotations en demi-journées », se réjouit le professeur Kankolongo. Un gain de temps d’apprentissage qui pourrait, espère-t-il, se traduire par de meilleurs résultats aux examens d’État.
Talangaï s’apprête ainsi à redevenir un foyer d’excellence, fidèle à l’idéal de promotion de la jeunesse que porte le président Denis Sassou Nguesso. La journée du 24 octobre devrait marquer une étape supplémentaire vers un système éducatif inclusif et performant.
L’économie locale pourrait aussi profiter des retombées. Les cantines scolaires, fourniture de manuels et services de transport verront leur demande augmenter, générant des opportunités d’emploi pour les petites et moyennes entreprises installées dans le cinquième et le sixième arrondissement.
À moyen terme, le ministère de l’Enseignement général envisage de connecter le complexe à la future plateforme nationale de cours en ligne, ouvrant la voie à des partenariats universitaires et à un partage de ressources pédagogiques inter-établissements.
Parents et élèves espèrent que cet élan gagnera tout le territoire, pour que chaque enfant du Congo accède à un environnement d’apprentissage digne.
