Une stabilité revendiquée mais contestée
Interrogée sur l’éventualité d’une nouvelle candidature de Denis Sassou-Nguesso à la présidentielle de 2026, Thierry Moungalla, ministre de la Communication et porte-parole du gouvernement du Congo-Brazzaville, a souligné l’importance de la stabilité actuelle sous la direction du chef de l’État sortant. Selon Moungalla, l’expérience du président en exercice est un atout face aux risques d’une transition trop rapide vers une nouvelle génération de dirigeants, phénomène qui pourrait conduire à l’instabilité. Cette déclaration, émise lors d’un entretien accordé à RFI à Paris, a été une réaffirmation de la position officielle du gouvernement, laissant entrevoir une continuité potentielle dans le leadership de Sassou-Nguesso, au pouvoir depuis plusieurs décennies.
Contexte régional et implications diplomatiques
Le climat diplomatique entre la République démocratique du Congo (RDC) et le Rwanda a récemment connu une avancée significative avec la signature imminente d’un accord de paix, recueillant le soutien des pays voisins, y compris le Congo-Brazzaville. Moungalla a exprimé son optimisme vis-à-vis de cet accord, espérant qu’il mette fin à plusieurs décennies de conflits meurtriers dans la région des Grands Lacs. Les négociations, orchestrées par les États-Unis et le Qatar, n’ont pas suscité de craintes de marginalisation de l’Afrique dans ce processus complexe de résolution des conflits. Au contraire, Moungalla a salué les efforts internationaux comme nécessaires à la paix régionale, soulignant le rôle positif de chaque acteur diplomatique en temps de crise.
Questions internes et suspicions économiques
Sur le plan national, la polémique autour de la location de 12 000 hectares de terres à une société rwandaise a été un sujet central, tant à Brazzaville qu’à Kinshasa. Cet accord, censé revitaliser la production agricole congolaise, a été annulé suite à l’incapacité des entreprises concernées à respecter leurs engagements. Moungalla a clarifié que cette décision ne relevait pas de considérations militaires, en dépit des suspicions exprimées par certains observateurs de Kinshasa qui craignaient que le contrat puisse servir de prétexte à une expansion militaire rwandaise.
Vers une transition générationnelle ?
Le débat autour de la transition politique au Congo se nourrit aussi des attentes concernant le renouvellement générationnel. Moungalla a souligné que Sassou-Nguesso est perçu comme un garant de cette transition, avec l’inclusion progressive de jeunes talents au sein des structures gouvernementales. Cependant, ce processus est conceptualisé dans une continuité plutôt qu’une rupture, alimentant les discussions sur la pertinence d’une telle stratégie à long terme pour un pays cherchant à réaffirmer sa place dans l’arène politique africaine.
Libération des opposants : un sujet délicat
Enfin, la situation des opposants Jean-Marie Michel Mokoko et André Okombi Salissa, incarcérés depuis près de neuf ans, reste sensible. Bien que certains envisagent une grâce présidentielle, Moungalla a rappelé que de telles initiatives nécessitent des démarches de la part des condamnés eux-mêmes, laissant entendre que cette possibilité dépendra de la volonté discrétionnaire du président.