Un plébiscite annoncé dans la capitale congolaise
Au sein de la vaste salle polyvalente du Cercle militaire de la garnison de Brazzaville, le scrutin n’aura laissé aucune place au doute : le colonel-major Rémy Ayayos Ikounga a été reconduit à la tête de l’Association des Anciens enfants de troupe du Congo pour un mandat supplémentaire de deux ans. L’unanimité de la décision, saluée par des applaudissements nourris, témoigne d’une confiance renouvelée envers une équipe dirigeante créditée d’une gestion jugée « efficace et transparente » par des participants venus de plusieurs départements.
La solidarité comme fil conducteur d’une gouvernance associative
Dans son allocution, le président réélu a insisté sur « la solidarité sans faille » comme condition première de la performance collective. Cette notion, inscrite de longue date dans l’ADN des Anciens enfants de troupe, s’est traduite ces derniers mois par des actions de soutien aux promotions les plus récentes : parrainage académique d’élèves en difficulté, constitution d’un fonds d’entraide médicale et participation accrue aux cérémonies patriotiques. À l’en croire, ces initiatives s’inscrivent dans la droite ligne des orientations nationales en faveur de la cohésion sociale, élément clé de la diplomatie interne congo-brazzavilloise.
La rigueur financière, levier d’une crédibilité renforcée
Point d’ombre dans les comptes : les rapports moral et financier, examinés avec minutie avant le vote, ont été adoptés à l’unanimité. L’exercice, jugé « pédagogique » par plusieurs observateurs, a permis de rappeler que les cotisations statutaires couvrent plus de 70 % des dépenses, conférant à l’organisation une autonomie budgétaire appréciable. L’absence de candidature alternative découle, selon un membre fondateur, « d’une conviction partagée que la continuité prime dans la période actuelle ». La démarche s’inscrit dans la tradition des associations d’anciens élèves militaires en Afrique centrale, où la rigueur comptable constitue un gage de respectabilité auprès des bailleurs et des autorités.
Cap sur le 80ᵉ anniversaire de l’Empgl : un rendez-vous mémoriel majeur
Au-delà de la vie statutaire, le nouveau mandat est explicitement orienté vers la préparation du 80ᵉ anniversaire de l’École militaire préparatoire général Leclerc, prévue en 2024. Cet établissement, véritable creuset de cadres militaires et civils depuis 1944, nourrit l’ambition de rassembler d’anciennes promotions issues de dix pays africains. « Nous voulons faire de cet anniversaire un laboratoire de diplomatie militaire sud-sud », confie un conseiller du bureau exécutif. Des équipes thématiques planchent déjà sur un colloque historique, une exposition itinérante et un programme d’échanges scolaires, initiatives saluées par le ministère de la Défense qui voit là « une contribution concrète au rayonnement du Congo sur la scène régionale ».
Une dynamique panafricaine au service de la stabilité régionale
Le réseau des Anciens enfants de troupe, fort de ses ramifications au Cameroun, au Gabon et au Tchad, constitue un instrument discret de diplomatie parallèle. En tissant des liens interarmées et intergénérationnels, il complète l’action institutionnelle des chancelleries. Des officiers en poste au sein de la Commission de la CEEAC n’hésitent pas à qualifier cette plateforme de « vecteur informel de confiance ». La reconduction de Rémy Ayayos Ikounga assure la continuité d’un dialogue basé sur l’éthique du service, en phase avec les ambitions exprimées dans les politiques publiques régionales de paix et de sécurité.
Perspectives : jeunesse et devoir de mémoire, un tandem stratégique
En concluant l’assemblée, le président a exhorté les jeunes promotions à s’acquitter de leurs obligations statutaires. Au-delà de la discipline, l’objectif est de transmettre les valeurs cardinales – loyauté, esprit de corps et dépassement de soi – qui caractérisent l’institution militaire congolaise. Dans un contexte où le continent s’interroge sur la place des forces armées dans le développement, la pérennisation de ces valeurs apparaît comme un facteur de stabilité. Plusieurs diplomates présents estiment que la démarche pourrait inspirer d’autres réseaux professionnels désireux de renforcer leur capital social tout en participant au rayonnement de l’État.
Vers un bilan attendu d’ici 2026
La feuille de route, dense mais réaliste, prévoit une évaluation intermédiaire à l’issue de la célébration du 80ᵉ anniversaire, puis un rapport consolidé à la fin du mandat en 2026. Les membres du bureau reconduit se disent confiants quant à leur capacité à livrer un bilan « exempt de zones d’ombre ». À l’heure où la gouvernance associative constitue un baromètre de bonne gestion, le pari d’une administration rigoureuse et d’un engagement solidaire apparaît comme une vitrine de la contribution citoyenne au projet national.