Un vote placé sous le sceau de la continuité
Dans l’enceinte solennelle du Palais des congrès de Brazzaville, l’Association des anciens enfants de troupe du Congo a, le 6 juillet 2025, renouvelé sa confiance à Rémy Ayayos Ikounga. À l’issue d’une assemblée générale où la discipline héritée de l’École militaire préparatoire général Leclerc (EMPGL) semblait palpiter dans l’air, l’intéressé a recueilli un consensus rare. Le scrutin, tenu à main levée après la validation d’un rapport moral et financier jugé rigoureux, consacre la stabilité d’une organisation qui revendique plus de quatre mille membres sur le territoire national et dans la diaspora.
Le président réélu a déclaré mesurer « le poids et la dimension de la charge » qui lui échoit, avant de s’engager à « assurer avec honneur et dignité la mission de conduire notre navire à bon port ». Cette tonalité militaire, empreinte d’une loyauté intacte aux valeurs républicaines, a trouvé un écho favorable chez les diplomates présents en qualité d’observateurs, lesquels voient dans la permanence du leadership une garantie de prévisibilité pour les partenaires internationaux.
Le poids symbolique de l’École militaire préparatoire général Leclerc
Au cœur de la feuille de route triennale apparaît la commémoration, en 2026, du 80ᵉ anniversaire de l’EMPGL. Fondée en 1946, l’école a formé plusieurs cadres supérieurs de l’administration et des forces de défense de la République du Congo, tout en tissant des réseaux d’amitié au-delà des frontières. Pour les Anciens, célébrer cette longévité revient à rappeler l’apport de l’institution à la consolidation de l’État moderne congolais, mais aussi à honorer la mémoire d’une pédagogie du devoir et de la discipline.
Le comité d’organisation, piloté par le vice-président Armel Nzoulani et assisté du secrétaire général René Nganongo, prévoit un colloque académique, des expositions itinérantes et une cérémonie de remise de décorations. L’accent mis sur la transmission intergénérationnelle n’est pas anodin : à l’heure où les armées africaines recherchent un ancrage citoyen, la mise en avant d’une tradition éducative rigoureuse sert de matrice à un récit national apaisé et fédérateur.
La dimension panafricaine d’une mémoire partagée
Depuis l’accession de Rémy Ayayos Ikounga à la présidence de la Fédération des anciens enfants de troupe d’Afrique, la section congolaise s’emploie à projeter son influence bien au-delà du bassin du Congo. Les concertations conduites avec les homologues camerounais, malien et sénégalais illustrent un désir de mutualiser les expériences d’insertion socio-professionnelle des vétérans des écoles préparatoires militaires.
Brazzaville s’affirme ainsi comme l’un des points focaux d’une diplomatie sociétale africaine où la défense n’est plus seulement affaire de moyens, mais également de capital humain et de mémoire collective. « Notre ambition est de porter haut la voix de tous les AET du Congo », a insisté Ikounga, conscient que l’adhésion à une fédération panafricaine offre à l’association une plateforme de plaidoyer, notamment sur les questions de formation civique et de résilience communautaire.
Un agenda triennal entre solidarité et rayonnement
Le nouveau Bureau exécutif national, composé entre autres de Michel Zamba aux communications, de Marcel Mabiala aux affaires sociales et du trésorier Arthur Ndey Moizibi, entend conjuguer tradition et modernité. Sur le registre interne, les priorités portent sur l’extension d’un fonds de solidarité destiné aux AET en difficulté, la mise en œuvre d’un programme de mentorat pour les jeunes officiers issus de l’EMPGL et l’ouverture d’une plateforme numérique permettant le suivi des carrières dans le civil.
À l’externe, l’association précise qu’elle continuera d’appuyer les initiatives gouvernementales de renforcement de la cohésion nationale, notamment celles liées à la réforme de la formation militaire. La tenue, chaque 15 mai, de la Journée nationale des AET demeurera une vitrine, tant pour les partenaires de la Coopération française – dont l’empreinte historique sur l’école est reconnue – que pour les chancelleries africaines désireuses de consolider leurs programmes de citoyenneté.
Entre soutien institutionnel et diplomatie sociétale
À travers la réélection d’un exécutif expérimenté, l’Association des anciens enfants de troupe du Congo continue de s’inscrire dans la dynamique des organisations de la société civile qui accompagnent, sans esprit polémique, le programme de modernisation du pays. Son action, qui conjugue devoir de mémoire et projection stratégique, illustre la manière dont un tissu associatif bien structuré participe à la vitalité républicaine tout en offrant au Congo-Brazzaville un levier supplémentaire de soft power régional.
Pour les diplomates basés à Brazzaville, l’AET se présente désormais comme un interlocuteur pertinent sur les questions de formation civique, de construction de la paix et de coopération militaire académique. À l’horizon 2028, date à laquelle s’achèvera le mandat en cours, les observateurs s’accordent à penser que le tandem Ikounga-Nzoulani aura gravé la marque congolaise dans le marbre d’une fraternité panafricaine tournée vers l’excellence et le service public.