Une performance en chiffres
La Régie de distribution d’eau de la République Démocratique du Congo, plus connue sous l’acronyme Regideso, a rapporté une production impressionnante de 336.284.849 mètres cubes d’eau pour l’année 2024. Avec des recettes s’élevant à 464,8 milliards de francs congolais, soit environ 163 millions de dollars US, l’annonce de ces chiffres par David Tshilumba, directeur général de l’entreprise, marque un tournant dans la gestion de cette ressource vitale.
Les défis structurels et financiers
Bien que la performance de Regideso soit en apparence prometteuse, les défis restent vastes et complexes. En effet, les infrastructures obsolètes et un réseau de distribution sous-équipé posent des problèmes majeurs à la compagnie nationale. La perte d’eau due aux fuites et à la mauvaise gestion est estimée à un pourcentage préoccupant, nécessitant d’urgents investissements pour moderniser le réseau.
La balance économique n’est guère plus favorable. L’instabilité financière menace, avec un système de tarification sous-évalué et des arriérés de paiements récurrents tant de l’État que de ses autres clients. Ces facteurs combinés impactent négativement les capacités d’expansion et de maintenance des infrastructures.
Une dimension sociale cruciale
Au-delà des chiffres, l’accès à l’eau potable en RDC demeure un enjeu de taille pour le bien-être de la population. Selon les dernières statistiques de l’ONU, moins de la moitié de la population congolaise dispose d’un accès fiable à l’eau potable. Ce déficit exacerbe les problèmes sanitaires et limite le développement économique de manière significative.
La dichotomie entre les zones urbaine et rurale en matière de disponibilité de l’eau reste flagrante : si certaines villes commencent à voir des améliorations, les zones périphériques et rurales sont souvent oubliées, augmentant les disparités régionales en termes de développement et de niveau de vie.
Perspectives d’avenir
Les perspectives pour Regideso ne sont pas toutes sombres. Des partenariats avec des entités internationales et l’engagement de la Banque Mondiale offrent des lueurs d’espoir. Des projets pilotes ont été annoncés, visant spécifiquement la réhabilitation des systèmes vétustes et la réduction des pertes.
Opérant dans un cadre de réformes économiques plus larges, ces initiatives pourraient remodeler le paysage de l’eau en RDC. Cependant, elles nécessitent une gestion rigoureuse et une volonté politique ferme pour assurer des résultats tangibles à long terme.