La naissance d’une ambition nationale
Le 18 juin 2025 marque une date charnière pour l’aviation civile burkinabè avec la création de la Société des aéroports du Burkina Faso (SABF). Cette initiative, initiée par le gouvernement, vise à moderniser le réseau aéroportuaire en rationalisant la gestion des infrastructures aériennes. Placée sous la tutelle du ministère de l’Administration territoriale et de la mobilité, la SABF ambitionne de transformer les aéroports en leviers de développement économique pour le pays.
Rupture d’une convention problematique
Cette création intervient après la résiliation, il y a deux ans, de la convention avec le groupe Meridiam AMP pour la concession de l’aéroport de Donsin. L’accord initial posait plusieurs problèmes, notamment un déséquilibre manifeste en termes de répartition des parts et des redevances. L’État burkinabè devait supporter 80 % du coût total, soit près de 500 milliards de FCFA, contre une parfaite disproportion des bénéfices, avec seulement 10 % des parts lui revenant. Par ailleurs, le partenaire privé bénéficiait de la majeure partie des redevances de sûreté et des services les plus rentables.
Vers une autonomie retrouvée
En optant pour la création de la SABF, les autorités affirment leur volonté de garantir une meilleure autonomie décisionnelle et financière. Cette société nouvellement créée est vue comme une étape cruciale pour moderniser les infrastructures aéroportuaires, tout en gardant un œil sur le contrôle et la gestion des revenus générés. De plus, elle est le fruit d’une vision étatique visant à mettre fin aux partages inégaux de la précédente concession, redonnant ainsi à l’État burkinabè un rôle central dans le secteur aéroportuaire.
Vers un modèle de gestion en évolution
La SABF devra toutefois relever de nombreux défis pour réaliser sa mission. La disparition de plusieurs structures existantes, telles que la direction de l’aéronautique nationale et d’autres entités, montre la volonté de rationaliser la gestion aéroportuaire et d’optimiser les processus. Il reste à voir comment cette transition sera gérée, notamment en termes de transfert de compétences et d’intégration des ressources humaines, pour parvenir à une modernisation efficiente et durable.