L’urgence d’une réhabilitation structurelle
Alors que l’Afrique du Sud se débat sous le poids d’une économie stagnante exacerbée par des infrastructures en déclin, un accord de prêt de 1,5 milliard de dollars, conclu avec la Banque mondiale, émerge comme une lueur d’espoir. Annoncée le 23 juin 2025, cette initiative vise à revigorer l’une des économies les plus développées du continent, jusqu’ici freinée par des coupures d’électricité fréquentes et un réseau de transport obsolète. Depuis plus d’une décennie, les interruptions électriques incessantes ont étouffé la productivité nationale, tandis que la dilapidation des réseaux ferroviaires et des ports congestionnés a entravé des secteurs vitaux comme l’extraction minière et l’industrie automobile.
Les défis économiques actuels
La situation économique de l’Afrique du Sud est préoccupante avec un taux de chômage qui culmine à plus de 31 % et une croissance du PIB per capita qui n’a pas dépassé 1 % en moyenne au cours de la dernière décennie. En 2023, les pannes d’électricité ont causé une diminution du PIB estimée à 2 %, détruisant 500 000 emplois, tandis que les dysfonctionnements des infrastructures ferroviaires et portuaires ont contribué à une chute d’environ 20 % des exportations. Les entreprises publiques comme Eskom et Transnet, autrefois fiers bastions de l’économie sud-africaine, sont à présent des symboles de stagnation et de déclin, exacerbant la menace d’une récession.
L’architecture d’une réforme ambitieuse
Le prêt octroyé par la Banque mondiale est encadré par trois réformes structurelles essentielles, visant tout particulièrement les secteurs de l’énergie et du transport de marchandises. Premièrement, la sécurisation énergétique se trouve au cœur de cette refonte avec la scission prévue d’Eskom en entités distinctes pour la production, le transport et la distribution d’électricité, et la mise en place de 3 500 MW supplémentaires de capacité renouvelable d’ici mars 2027.
En complément, la modernisation du secteur des transports se concrétisera par la réorganisation de Transnet et la création d’une autorité économique indépendante, permettant ainsi l’ouverture à la concurrence. Cette restructuration devrait accroître la capacité du réseau ferroviaire de 25 % actuellement à 65 % d’ici 2027, facilitant l’entrée de nouveaux opérateurs privés.
Finalement, la transition vers une économie bas carbone est frappée au coin du bon sens, intégrant une dimension sociale essentielle visant à protéger les communautés vulnérables lors de cette mutation.
Des perspectives économiques prometteuses
Les prévisions relayées par la Banque mondiale soulignent les retombées positives potentielles de ces réformes ambitieuses sur la croissance économique. Celle-ci pourrait enregistrer une hausse de 2 à 3 % à moyen terme, appuyée par la création de 250 000 emplois d’ici 2027 et de 500 000 à l’aube des années 2030. Par une attaque en règle contre les goulets d’étranglement structurels qui ont maintenu l’Afrique du Sud dans un état de stagnation pendant des années, cette initiative marque le début d’une nouvelle ère de prospérité et ouvre de nouveaux horizons d’espoir pour sa population.