Gbagbo et Thiam, une alliance imprévue
Dans un mouvement qui a surpris la scène politique ivoirienne, Laurent Gbagbo et Tidjane Thiam ont récemment annoncé une alliance inattendue dans le cadre de l’élection présidentielle prévue pour octobre 2025. L’ancien président Gbagbo et l’économiste reconnu Thiam, jusque-là à la tête de formations politiques distinctes, ont décidé de combiner leurs efforts en un ‘front commun’. Ce partenariat vise à contester l’exclusion de leurs leaders respectifs du processus électoral, une décision qu’ils jugent arbitraire et motivée par des raisons politiques.
Vers une démocratie inclusive?
L’initiative de Gbagbo et Thiam s’inscrit dans une dynamique de défense de la démocratie en Côte d’Ivoire. Les deux parties se montrent critiques face à une Commission électorale indépendante perçue comme partiale et réclament un véritable dialogue politique, impliquant toutes les sensibilités du pays. Depuis son exil, Tidjane Thiam a exprimé ses préoccupations concernant la légitimité du prochain scrutin, allant jusqu’à citer des risques de crédibilité entachée. Pendant ce temps, Gbagbo redouble d’efforts pour mobiliser la population derrière ce qu’il désigne comme une ‘urgence démocratique’.
Un quatrième mandat sous tension
Le cœur des revendications de cette coalition réside autour de réformes de la Commission électorale et d’une politique inclusive. D’autre part, la candidature potentielle d’Alassane Ouattara à un quatrième mandat exacerbe les tensions. Gbagbo n’hésite pas à dénoncer ce qu’il considère comme une tentative de retour à un parti unique à travers des pratiques anticonstitutionnelles. Ses appels à la mobilisation citoyenne visent à contrer ce qu’il voit comme un verrouillage du jeu électoral par les autorités en place.
Réaction du gouvernement ivoirien
Face à ces accusations, le gouvernement ivoirien, par l’intermédiaire de Kobenan Kouassi Adjoumani, ministre des Ressources animales et halieutiques, maintient que les décisions de justice sont indépendantes et accuse à son tour l’opposition d’alimenter des tensions à travers des interprétations erronées. L’évolution de cette alliance entre le Parti des peuples africains – Côte d’Ivoire (PPA-CI) et le Parti démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI) doit être suivie de près, car elle pourrait constituer un tournant décisif dans un climat politique déjà électrique.