L’Algérie scelle son billet pour 2026
Il aura suffi de quatre-vingt-dix minutes appliquées pour que les Fennecs valident officiellement leur cinquième participation à une Coupe du monde. Devant un public de Blida en liesse, la sélection dirigée par Djamel Belmadi l’a emporté 3-0 face à la Somalie, le 9 octobre.
Le festival offensif a été lancé dès la 6e minute par l’inévitable Mohamed Amoura, avant que Riyad Mahrez ne double la mise sur un penalty serein à la 19e. Amoura a ensuite scellé la soirée d’une reprise clinique à la 57e minute.
Le coup de sifflet final a déclenché un tonnerre de youyous et de flambeaux verts sur tout le territoire algérien, des ruelles d’Oran jusqu’aux boulevards d’Alger. Les réseaux sociaux maghrébins se sont aussitôt enflammés, multipliant les montages et les messages de félicitations.
Un match maîtrisé face à la Somalie
Sur le rectangle vert, la différence de classement FIFA s’est rapidement ressentie. Les Fennecs ont monopolisé 72 % de possession, tenté quinze tirs cadrés et n’ont concédé qu’une seule occasion franche, repoussée sans trembler par le portier Anthony Mandréa.
Djamel Belmadi a salué « une prestation sérieuse, sans excès de confiance », rappelant que le groupe veut aborder chaque rencontre des éliminatoires avec la même discipline. « Notre mission est de ne rien laisser au hasard jusqu’au coup d’envoi du Mondial », a-t-il insisté.
La réaction enthousiaste des autorités
Depuis Alger, le président Abdelmadjid Tebboune a adressé un message chaleureux aux joueurs, aux encadreurs et à la diaspora. Selon lui, cette qualification « redonne le goût des grandes joies » à tout un peuple, soudé derrière le drapeau vert, blanc et rouge.
Le ministre de la Jeunesse et des Sports, Abderrahmane Hammad, a pour sa part évoqué « une récompense logique » pour les investissements consentis dans les centres de formation depuis dix ans. Il promet de maintenir cet effort dans la perspective de 2026.
Un Maghreb au complet pour la phase finale
L’Algérie rejoint l’Égypte, le Maroc et la Tunisie, déjà qualifiés à l’issue de la première fenêtre de matches d’octobre. Un quadruplé maghrébin inédit qui illustre la montée en puissance de la région sur la scène continentale et internationale.
Pour les observateurs, la stabilité des sélections, la valorisation des championnats locaux et l’apport de joueurs formés en Europe expliquent cette réussite. « Les fédérations du Maghreb ont compris l’importance d’une planification sur plusieurs cycles », analyse l’ancien international marocain Mustapha Hadji.
Ce que cela change pour les qualifications africaines
La zone Afrique dispose de neuf billets directs pour 2026, contre cinq auparavant. Voir déjà quatre places occupées accroît la pression sur les autres prétendants, notamment le Sénégal, le Nigeria et l’Afrique du Sud, qui devront éviter les contre-performances lors des fenêtres de novembre.
Le Congo-Brazzaville, versé dans le groupe D aux côtés du Mali, de la Libye et du Soudan, suit attentivement ces développements. Une qualification maghrébine massive pourrait, à terme, influencer la répartition des chapeaux et offrir des oppositions plus équilibrées aux Diables Rouges.
Perspective congolaise : les Diables Rouges en observation
Le sélectionneur congolais, Paul Put, a félicité publiquement ses homologues algériens tout en rappelant que « le travail prime sur le prestige ». Selon lui, la performance des Fennecs montre qu’il est possible de bâtir un groupe compétitif en s’appuyant à la fois sur l’expertise locale et la diaspora.
Les Diables Rouges reprendront leur campagne qualificative fin novembre contre la Libye, avant de recevoir le Soudan à Kintele. Des stages à Antalya puis à Oyo sont programmés afin de renforcer l’automatisme défensif et l’efficacité devant le but, deux domaines jugés perfectibles.
Historique des Fennecs en Coupe du monde
L’Algérie a découvert la compétition reine en 1982, marquant les esprits avec un succès symbolique contre l’Allemagne de l’Ouest. Après une seconde apparition en 1986, les supporters ont dû patienter jusqu’en 2010 pour revivre un Mondial, puis en 2014, où les Fennecs ont atteint les huitièmes.
Cette cinquième qualification s’inscrit donc dans une trajectoire ascendante, forgée sur un vivier de talents et une diaspora particulièrement dynamique en Europe. Le socle d’expérience acquis lors des CAN 2019 et 2021 constitue un atout supplémentaire pour aborder l’échéance nord-américaine.
Calendrier vers 2026 et enjeux logistiques
La FIFA a déjà confirmé que le tirage au sort final aura lieu fin 2025. Jusque-là, l’Algérie disputera des amicaux de prestige, parmi lesquels un possible duel contre le Brésil, ainsi qu’un tournoi quadrangulaire préparatoire que la fédération envisage d’organiser à Oran.
Belmadi insiste sur la nécessité d’adapter la préparation aux spécificités climatiques et aux déplacements transcontinentaux qu’impose une compétition programmée aux États-Unis, au Canada et au Mexique. Des experts en nutrition et en sciences du sport seront mobilisés pour optimiser la récupération.
Du côté des supporters algériens résidant dans la sous-région, notamment à Pointe-Noire et à Kinshasa, l’enthousiasme est palpable. De nombreuses associations de la diaspora se concertent déjà pour organiser voyages et fan-zones, ce qui pourrait dynamiser les échanges culturels avec le Congo.
Une dynamique africaine remarquée
En attendant le coup d’envoi nord-américain, l’Afrique savoure une dynamique positive porteuse pour tout le continent.