Une rencontre stratégique à Pointe-Noire
Du 8 au 10 octobre, la tour de Wing Wah Congo à Pointe-Noire a accueilli la réunion trimestrielle dédiée à la fixation des prix fiscaux des hydrocarbures bruts destinés à l’exportation.
Durant deux jours, le Congo a réuni ses spécialistes des hydrocarbures et les représentants des sociétés pétrolières opérant sur le territoire national pour examiner l’évolution des marchés et ajuster les barèmes appliqués au troisième trimestre 2025.
Le professeur Macaire Batchi, directeur de cabinet du ministre des Hydrocarbures, a ouvert les travaux en invitant les participants à des échanges précis et transparents afin de garantir des décisions étayées par des données solides.
Dialogue constructif entre État et compagnies
Les discussions se sont déroulées dans un climat d’écoute mutuelle, chaque délégation détaillant ses projections de production, ses coûts logistiques et ses anticipations de prix.
Selon plusieurs participants, l’approche collaborative a favorisé un consensus rapide sur les hypothèses de marché, élément clé pour sécuriser la contribution pétrolière aux finances publiques.
« Nous avons démontré que le partenariat public-privé peut produire des résultats concrets au service du pays », a commenté un cadre technique à l’issue de la première journée.
Méthodologie de fixation des prix fiscaux
Les experts ont présenté un projet de méthodologie actualisée qui intègre davantage les indicateurs de qualité des bruts, le coût du fret et les écarts de marché constatés sur les places de Rotterdam et Singapour.
Cette approche vise à aligner les prix fiscaux sur la réalité commerciale tout en garantissant la compétitivité des acteurs implantés au Congo.
Le Comité des prix, présidé par Jean-Jacques Ikama, directeur général de l’Économie, de l’audit et du trading pétrolier, a validé les paramètres de calcul retenus pour le trimestre.
Brent stable, marché prudent
Au troisième trimestre 2025, le Brent daté a débuté à 68,71 dollars le baril et s’est légèrement apprécié pour clôturer à 68,94 dollars, illustrant une relative stabilité sur fond d’incertitudes géopolitiques.
Cette tendance a fourni une base solide aux négociations, les participants notant que le différentiel moyen de 0,23 dollar sur la période restait contenu.
Performances des bruts congolais
Sur la même fenêtre, le Djeno Mélange a enregistré un prix moyen pondéré de 68,249 dollars le baril, soit 0,531 dollar sous le Brent, confirmant son positionnement compétitif auprès des raffineurs asiatiques.
Le Nkossa Blend et le Yombo se sont distingués avec des moyennes respectives de 68,815 et 70,402 dollars, tirant parti d’un différentiel positif de 0,83 dollar grâce à leur faible teneur en soufre.
Les différentiels globaux des bruts congolais se sont inscrits entre moins 1,215 et 0,550 dollar, maintenant l’attractivité de l’offre nationale sur les marchés internationaux.
Validation officielle et engagement partagé
La moyenne trimestrielle des prix fiscaux arrêtée s’établit à 69,155 dollars le baril, assortie d’un différentiel de 0,021 dollar, chiffre jugé « équilibré » par le ministre Bruno Jean Richard Itoua.
Le membre du gouvernement a paraphé les procès-verbaux aux côtés des directeurs généraux présents, scellant ainsi l’accord obtenu.
Xiao Kaitao, vice-président de Wing Wah, a exprimé sa gratitude envers le ministère pour la confiance accordée et a salué l’assiduité des équipes techniques.
Cap sur la prochaine session
En clôturant la rencontre, le ministre Itoua a rappelé que les décisions prises s’inscrivent dans une vision de long terme visant à sécuriser les revenus du pays tout en maintenant la compétitivité du secteur.
La prochaine réunion de fixation des prix fiscaux se tiendra du 7 au 9 janvier 2026 sous l’égide d’Eni Congo, nouvelle hôte chargée de perpétuer la dynamique de concertation.
