Un rendez-vous santé pour la jeunesse congolaise
Le 23 octobre 2025, l’amphithéâtre de l’École Africaine de Développement s’est rempli d’un public presque exclusivement féminin. Près de 250 étudiantes venues de plusieurs établissements de Pointe-Noire ont répondu à l’invitation d’Africa Global Logistics Congo et de sa filiale Congo Terminal pour une conférence Octobre Rose.
Objectif : casser le tabou autour des cancers féminins
Depuis plusieurs années, la campagne mondiale Octobre Rose insiste sur l’importance du dépistage. Les organisateurs ont voulu décliner ce message dans un cadre scolaire, convaincus que la sensibilisation précoce est un levier puissant contre la progression des cancers du sein et du col de l’utérus parmi les 15-45 ans.
Une mobilisation d’entreprise citoyenne
AGL Congo, opérateur logistique implanté sur le port de Pointe-Noire, multiplie les actions sociétales aux côtés des pouvoirs publics. « Nous avons à cœur d’accompagner les jeunes femmes dans la maîtrise de leur santé », a expliqué Mayrise Manienze-Mbongo, responsable développement RH & Relations écoles chez Congo Terminal.
Des spécialistes pour éclairer le débat
Le gynécologue Nzikou Boussoukou a ouvert la session par un rappel des chiffres. Il a souligné que le cancer du sein reste la première cause de mortalité oncologique féminine, tandis que celui de l’utérus arrive en seconde position, d’où la nécessité d’un dépistage annuel dès 25 ans.
Comprendre la maladie pour mieux agir
Devant l’auditoire, le praticien a détaillé les facteurs de risque, des antécédents familiaux aux habitudes de vie. Il a insisté sur l’importance d’une bonne hygiène, d’une vaccination contre le papillomavirus et d’un recours aux centres de santé dès l’apparition d’une anomalie.
Le rôle clé de la médecine générale
La docteure Jennifer Mavoungou a pris le relais pour rappeler que le diagnostic n’est pas une sentence. Avec les progrès des traitements conservateurs, la survie dépasse 90 % lorsqu’une lésion est détectée tôt. Elle a encouragé les étudiantes à « oser franchir la porte du cabinet, sans honte ni crainte ».
Atelier autopalpation : des gestes qui sauvent
Moment très attendu, la sage-femme Damil Kinguedi a conduit un exercice pratique autour d’un mannequin anatomique. Paumes à plat, pressions circulaires, observation devant un miroir : chaque participante a pu reproduire la méthode, assimilant les points de vigilance à surveiller chaque mois.
L’émotion des récits personnels
Plusieurs étudiants ont partagé la perte d’une mère, d’une tante ou d’une amie. Les témoignages, parfois entrecoupés de larmes, ont illustré la réalité statistique évoquée par les médecins. « Ce n’est pas un sujet lointain ; il nous touche tous », a murmuré une participante bouleversée.
Prévenir pour éviter l’irréparable
Les intervenants ont insisté sur la complémentarité entre autopalpation, examen clinique et mammographie. Le col de l’utérus, lui, se dépiste par un frottis ou un test HPV. Réunis dans la salle, professeurs et responsables associatifs se sont engagés à relayer ces informations au sein de leurs campus.
Soutien logistique et kits pédagogiques
Au terme de la conférence, AGL Congo a distribué des brochures illustrées, des carnets de suivi mensuel et des rubans roses symboliques. La société prévoit de doter les infirmeries universitaires de guides muraux rappelant la procédure d’autopalpation et les numéros d’urgence locaux.
Un partenariat avec les autorités sanitaires
Le programme s’inscrit dans la stratégie nationale de lutte contre le cancer, appuyée par le ministère de la Santé. Des consultations gratuites seront lancées durant le dernier trimestre dans les hôpitaux de référence, avec un appui logistique d’AGL pour le transport de matériel d’imagerie.
Les chiffres de Pointe-Noire en ligne de mire
Selon la direction départementale de la santé, la ville enregistre chaque année plus de 300 nouveaux cas de cancer du sein. Les experts estiment que la majorité arrive à un stade avancé, faute de dépistage précoce. D’où l’intérêt d’un ciblage des jeunes populations scolaires.
Former des ambassadrices de la santé
Les organisateurs espèrent transformer chaque étudiante sensibilisée en relais communautaire. Une plateforme numérique, lancée sous la houlette du service RSE d’AGL, proposera vidéos explicatives, quizz et géolocalisation des centres de dépistage accessibles dans toute la ville côtière.
Le message fort des entreprises citoyennes
« Parler, encourager, accompagner, c’est déjà sauver des vies », a résumé Mayrise Manienze-Mbongo. Pour elle, le rôle d’une entreprise ne se limite pas à l’économie portuaire ; il englobe le bien-être social. Elle a salué l’engagement continu du gouvernement en faveur d’une prise en charge élargie.
Engagement prolongé au-delà d’Octobre Rose
Si le mois d’octobre donne une visibilité mondiale, AGL Congo prévoit de poursuivre ses actions durant l’année. Des séances mensuelles sont programmées dans les lycées et les centres de formation professionnelle, en partenariat avec les réseaux locaux de sages-femmes.
Des étudiantes motivées et mieux informées
À la sortie, plusieurs jeunes femmes ont confié avoir découvert des aspects méconnus, notamment le lien entre papillomavirus et cancer du col. Elles envisagent désormais un calendrier de dépistage régulier. Certaines se disent prêtes à convaincre leurs mères et leurs voisines de faire de même.
La prévention, maillon essentiel de la riposte
Les experts rappellent que le coût d’une mammographie reste inférieur à celui d’une chimiothérapie. En misant sur l’éducation sanitaire, la société congolaise réduit la pression financière sur les familles et sur le système hospitalier, tout en augmentant les chances de guérison.
Cap sur un futur sans tabou
La conférence s’est achevée sur une note d’espoir. Entre applaudissements et rubans brandis, les participantes ont réaffirmé que la connaissance est la première barrière contre la maladie. Le port de Pointe-Noire, moteur économique, devient aussi un point d’ancrage pour la santé des femmes.
