Cap sur l’autonomisation inclusive
À Kinshasa, la fondation Team Dr Balako Liyanza a choisi de situer son action au croisement de la philanthropie structurée et de la diplomatie de développement. Créée en 2022, l’organisation porte la signature du Dr Jean Dénis Balako Liyanza, médecin de formation et acteur engagé au sein du Mouvement de libération du Congo. Sa démarche épouse une préoccupation régionale majeure : la consolidation d’un tissu entrepreneurial susceptible de canaliser l’énergie, souvent débordante, d’une jeunesse en quête de stabilité socio-économique.
Le projet prend forme dans un contexte sous-régional où les capitales sœurs—Kinshasa et Brazzaville—entretiennent des flux humains et commerciaux quotidiens. Sans jamais se départir d’un regard bienveillant à l’égard des autorités des deux rives, la fondation situe son ambition dans l’Agenda 2063 de l’Union africaine, misant sur la formation technique, l’accès au financement de proximité et la promotion de modèles d’affaires adaptés aux réalités locales.
La jeunesse congolaise au cœur du dispositif
« Notre mission est de redonner espoir à la jeunesse, en particulier aux jeunes filles, en leur offrant des outils concrets pour construire leur avenir », confie le Dr Balako Liyanza. Dans les faits, la fondation mise sur des ateliers de codage, des sessions de comptabilité simplifiée et l’accompagnement à la création de micro-entreprises dans l’agro-transformation, secteur jugé résilient face aux chocs extérieurs récents.
Selon les données compilées par plusieurs bureaux d’étude locaux, plus de 65 % de la population congolaise est âgée de moins de 25 ans. L’enjeu dépasse donc la seule insertion économique ; il touche à la cohésion sociale et à la réduction des disparités de genre. Les sessions pilotes menées depuis le début d’année témoignent d’un engouement certain : sur 500 candidatures, 70 % émanaient de femmes diplômées de l’enseignement secondaire.
Un réseau de partenaires en expansion
Compte tenu des contraintes matérielles et financières qu’il reconnaît volontiers, le comité directeur a opté pour une stratégie d’alliances modulaires. Des discussions sont en cours avec des incubateurs de Pointe-Noire et des chambres consulaires de Brazzaville afin d’organiser des plateformes transfrontalières d’échanges de bonnes pratiques. Cette ouverture, saluée par plusieurs diplomates de la Communauté économique des États de l’Afrique centrale, participe d’une dynamique régionale où la concertation prime sur la compétition.
Parallèlement, la fondation explore des pistes de cofinancement auprès de banques locales, de représentations d’agences de développement et de mécènes issus de la diaspora congolaise. Dans un environnement financier encore marqué par la prudence, la construction d’un mécanisme de garantie partagée pour les jeunes porteurs de projets est envisagée, sous réserve d’une validation réglementaire.
Entre engagement civique et responsabilité politique
La figure du Dr Balako Liyanza illustre une hybridation fréquente en Afrique centrale : celle de l’acteur social qui conserve un ancrage politique assumé. Sans se confondre avec les agendas partisans, la fondation intègre la culture du résultat chère aux partenaires institutionnels. « Ceux qui ont conduit les Congolais à l’indépendance étaient jeunes comme nous. J’invite la jeunesse amoureuse de la politique à s’affirmer et à s’y investir pleinement », rappelle-t-il, insistant sur la nécessaire articulation entre participation citoyenne et maturité démocratique.
Dans cette perspective, l’initiative s’inscrit en complémentarité avec les programmes gouvernementaux dédiés à l’auto-emploi, sans chercher à leur substituer une légitimité concurrente. Cette posture pragmatique permet de préserver un dialogue constructif avec les administrations nationales et les représentations locales, y compris celles de la République du Congo voisine, dont les responsables se montrent attentifs à toute synergie susceptible de nourrir le marché commun.
Perspectives géo-économiques et diplomatiques
À moyen terme, le déploiement de la fondation sur l’ensemble du territoire congolais pourrait constituer un laboratoire d’intégration économique, à l’heure où l’Accord de libre-échange continental africain fait de la jeunes-pousses un fil rouge transversal. Kinshasa, pôle démographique majeur, offre un terrain d’expérimentation dont les enseignements intéressent déjà les chancelleries établies sur la rive droite du fleuve.
En se positionnant comme catalyseur de compétences, Team Dr Balako Liyanza entend conjuguer innovation sociale, empowerment féminin et transition écologique. La lutte contre l’érosion, enjeu crucial pour les quartiers riverains, sert de passerelle vers des programmes de résilience climatique appuyés par les Nations unies. À l’interne, le secrétariat exécutif de la fondation planche sur la création d’un observatoire de l’entrepreneuriat jeunes-femmes, destiné à fournir aux décideurs des indicateurs fiables et actualisés.
Un horizon de stabilité partagée
Certes, les défis logistiques demeurent nombreux : infrastructures de transport inégalement réparties, accès erratique à l’énergie ou encore faiblesses du cadre réglementaire. Cependant, la méthode retenue—progressive, inclusive et partenariale—conduit plusieurs analystes à considérer la fondation comme un acteur émergent de la diplomatie économique congolaise. En capitalisant sur des success-stories locales, elle espère démontrer que la jeunesse, loin d’être une variable d’ajustement, constitue un levier de stabilité.
Dans cette approche, nul triomphalisme mais une volonté affichée d’aligner les impératifs sociaux sur les objectifs macro-économiques, en harmonie avec les orientations des autorités nationales. L’initiative illustre enfin la capacité croissante des organisations de la société civile à façonner un agenda pragmatique, où l’esprit d’entreprise sert de passerelle entre gouvernance interne et rayonnement régional.