Chronogramme électoral : jalon clef pour la FECOHAND
La publication, le 10 juillet dernier, du nouveau calendrier électoral par la Commission électorale indépendante présidée par Me Mouadh Ben Zaied a relancé la dynamique institutionnelle du handball congolais. Fixée au 16 août 2025, la reprise du congrès électif de la Fédération congolaise de handball (FECOHAND) vient clore près d’une année d’incertitudes, la première tentative d’octobre 2024 ayant été annulée dans l’urgence. En annonçant treize mois de préparation, la commission dit vouloir garantir un environnement « apaisé et conforme aux standards internationaux », selon les éléments communiqués au Comité national olympique et sportif congolais.
Entre normativité sportive et cadre juridique national
Derrière la controverse actuelle se profile un débat de droit. La Chambre de conciliation et d’arbitrage du sport (CCAS) avait, le 13 octobre 2024, invalidé la candidature de Tanguy Yoka, annulé trois mandats de clubs et ordonné la reconstitution de la commission électorale. Pour plusieurs dirigeants, la sentence demeure intangible et limite la marge de manœuvre de l’organe électoral. Ils estiment que l’introduction de nouveaux candidats et l’élargissement du corps électoral à plus de vingt-trois votants contre le contingent initial « dénaturent l’autorité de la décision arbitrale ». À l’inverse, la commission soutient que le droit congolais du sport, combiné aux règlements de la Fédération internationale de handball, lui impose de rouvrir l’inscription afin de ne pas exclure d’éventuels prétendants, quitte à homologuer ultérieurement les candidatures litigieuses.
Les acteurs en quête de légitimité fédérale
Cette dialectique juridique se double d’une bataille de perception. Le président sortant, Yann Ayessa Dinga, mise sur la continuité et rappelle que la FECOHAND doit présenter un leadership stabilisé pour préparer les éliminatoires continentales de 2026. Ses adversaires, menés par un collectif d’anciens internationaux, revendiquent un scrutin « nettoyé de tout soupçon ». Signe d’un apaisement relatif, les deux camps s’accordent sur la nécessité de préserver l’unité du mouvement sportif national, faisant écho à la volonté exprimée par les autorités sportives de Brazzaville de privilégier un dialogue constructif. L’issue du contentieux pourrait reposer sur un arbitrage complémentaire de la CCAS, voire sur une médiation interne facilitée par le Comité national olympique, soucieux d’éviter toute paralysie à l’approche d’échéances politiques majeures dans le pays.
Enjeux diplomatiques et image internationale du handball congolais
La présence active de Me Mouadh Ben Zaied, représentant de la Fédération internationale de handball, confère à l’exercice une dimension externe notable. Au-delà de la conformité statutaire, il s’agit de préserver la place du Congo-Brazzaville dans le concert des nations handballistiques, notamment dans la perspective du Championnat d’Afrique 2026. En interne, l’attention portée par les pouvoirs publics à la gouvernance sportive s’inscrit dans la continuité des réformes visant à renforcer la transparence associative, objectif central de la diplomatie sportive congolaise. Un ancien cadre du ministère des Sports confie qu’« une fédération stable constitue aujourd’hui un vecteur d’influence positive pour l’image du pays ». Cette articulation sport-diplomatie participe aussi de la stratégie nationale de soft power, régulièrement saluée par les partenaires multilatéraux.
Vers une résolution concertée du différend
Faut-il s’attendre à une nouvelle saisine des instances arbitrales ? Les protagonistes disposent encore d’un délai de recours, mais les signaux transmis ces dernières semaines laissent entrevoir une volonté de compromis. Plusieurs clubs influents, dont Inter Club et Patronage Sainte-Anne, ont publiquement appelé à « désamorcer la crise par la discussion avant la reprise des championnats ». Pour l’heure, la CEI poursuit la vérification des licences, tandis que le ministère de tutelle multiplie les séances techniques pour éclairer les zones grises du règlement. Si la feuille de route est maintenue, la campagne électorale pourra s’ouvrir dès le mois de mars 2025, offrant un temps suffisant aux prétendants pour présenter un programme centré sur le développement des filières jeunes et la professionnalisation de l’arbitrage. À terme, la réussite de ce processus constituera un test grandeur nature de la capacité des institutions sportives congolaises à conjuguer règle de droit, cohésion interne et rayonnement international.