Un rendez-vous citoyen très attendu à Enyéllé
La petite ville d’Enyéllé, au nord de la Likouala, a vibré durant deux jours au rythme de la concertation Enyéllé-2025. Habitants, ressortissants installés à Brazzaville ou Pointe-Noire et autorités traditionnelles ont répondu à l’appel pour discuter de l’avenir de leur terroir.
Parmi eux, le sénateur Paul Soni-Benga, fils du district, a endossé la double casquette de modérateur et de conseiller de la Nation. Sa présence a immédiatement donné un relief institutionnel à ce débat citoyen centré sur la cohésion sociale et le développement local.
Un sénateur médiateur entre élus et population
En ouverture des travaux, l’élu de la Likouala a rappelé que le mandat sénatorial inclut un rôle d’interface entre décideurs et populations. « Nous devons aplanir les incompréhensions, faire dialoguer les communautés et encourager l’esprit de fraternité », a-t-il souligné sous les applaudissements.
Cette posture de médiation s’est déployée tout au long des échanges. Le sénateur s’est attaché à canaliser les interventions, à encourager la prise de parole des jeunes et à concilier les avis parfois divergents, garantissant un climat serein propice à des solutions partagées.
Les défis locaux passés au crible
Les participants ont dressé la liste des urgences qui freinent l’essor d’Enyéllé : insuffisance d’infrastructures scolaires, comportement à risque de certains jeunes, perte d’influence des chefs coutumiers, mais aussi cherté des produits de base et enclavement de certaines pistes rurales.
Chaque thématique a fait l’objet d’un examen détaillé en atelier avant une restitution en plénière. Les rapports ont mis en avant la nécessité d’un partenariat renforcé entre autorités traditionnelles, administration locale et diaspora afin d’accélérer des projets à impact visible pour la population.
Un cahier des charges pour l’éducation
La question scolaire a dominé les discussions, tant le retard accumulé pèse sur l’avenir des enfants. Un cahier des charges précis fixe la réhabilitation des salles de classe, l’équipement en bancs-pupitres et l’organisation de campagnes de sensibilisation sur la discipline en milieu scolaire.
Les délégués ont plaidé pour une implication accrue des parents et des associations de ressortissants afin de soutenir les enseignants. Certains ont rappelé l’importance de renouer avec les cérémonies traditionnelles de remise de prix pour encourager le mérite, jadis moteur de l’excellence locale.
Participation record des chefs de village
Le sénateur Soni-Benga a salué la mobilisation « sans précédent » observée dans la salle polyvalente. Les chefs de village, souvent retenus par les travaux champêtres, ont fait le déplacement pour écouter la jeunesse et partager leur vision d’un développement respectueux des valeurs ancestrales.
Cette affluence permet, selon l’élu, de prendre le pouls réel des attentes. Elle témoigne aussi d’un regain de confiance envers le processus de concertation prôné par les institutions, confiance jugée essentielle pour maintenir la paix sociale dans un département historiquement multiculturel.
Huis clos des sages pour peaufiner les recommandations
Après la plénière, les sages et notables se sont retirés pour un huis clos jugé déterminant. L’objectif était de hiérarchiser les priorités et de formuler un calendrier réaliste, à la lumière des ressources locales et des synergies envisageables avec les partenaires extérieurs.
À l’issue de ces échanges confidentiels, un paquet de recommandations harmonisées a été annexé au cahier des charges. Le document final sera transmis aux autorités compétentes avec l’espoir d’un accompagnement technique et financier, mais aussi d’un suivi régulier pour mesurer les avancées.
Des fournitures scolaires pour soutenir les élèves
En marge des débats, le parlementaire, au nom de ses collègues originaires d’Enyéllé, a remis des cahiers, stylos et jeux de cartes géographiques aux établissements publics. Le geste vise à soulager les familles dont le pouvoir d’achat a été éprouvé par la montée des prix.
Les directeurs d’école ont remercié les donateurs, rappelant que la réussite du plan Enyéllé-2025 passera aussi par des actes tangibles. Ils se sont engagés à assurer une gestion transparente des dotations et à informer régulièrement la communauté de leur utilisation.
CEFA et panneaux routiers, symboles de renouveau
La délégation a ensuite visité le chantier du Centre d’éducation, de formation et d’apprentissage, où une salle multimédia doit être livrée sous peu. L’ouvrage, financé en partie par la diaspora, offrira un accès précieux à l’informatique et aux contenus pédagogiques modernes.
Dans le même élan, des panneaux de signalisation flambant neufs ont été posés aux principales intersections du district. Ces équipements, simples en apparence, visent à améliorer la sécurité routière et à donner aux visiteurs l’image d’un territoire organisé et tourné vers l’avenir.
Prochaine étape : suivi et évaluation
Avant de clore la rencontre, le modérateur a insisté sur la nécessité de mécanismes de suivi. Un comité mixte, rassemblant autorités coutumières, représentants de quartier et cadres de la diaspora, sera constitué d’ici un mois pour vérifier l’application des décisions et publier des rapports trimestriels.
Si la démarche réussit, plusieurs participants espèrent qu’elle inspirera d’autres districts de la Likouala. Enyéllé pourrait alors devenir un laboratoire où dialogue citoyen et action concertée illustrent la promesse d’un développement endogène, fidèle aux orientations nationales de paix, de solidarité et de prospérité partagée.
