Une moisson inégale des investissements en Afrique
L’année 2024 s’avère être une étape mémorable pour l’Afrique, avec un bond significatif de 75 % des investissements directs étrangers (IDE) atteignant la somme impressionnante de 97 milliards de dollars, selon la Conférence des Nations Unies sur le Commerce et le Développement (CNUCED). Ce résultat, toutefois, n’aurait peut-être pas atteint un tel sommet sans l’apport considérable des projets de développement urbains en Égypte, principalement soutenus par des capitaux émiratis dans le secteur du tourisme et de l’urbanisme moderne, y compris la création de la nouvelle ville proche du Caire.
Une part du lion pour l’Égypte
L’Égypte se distingue en engrangeant une large portion des IDE, une situation qui a en partie biaisé les résultats globaux du continent. Sans l’effet égyptien, les IDE en Afrique ont tout de même connu une croissance de 12 % pour atteindre environ 62 milliards de dollars, ce qui représente 4 % des flux mondiaux d’IDE, selon la CNUCED. Cela s’explique par des politiques de libéralisation et de facilitation des investissements qui ont pris de l’ampleur à travers le continent.
La libéralisation au cœur de la stratégie africaine
Les efforts de libéralisation restent un levier fondamental des stratégies d’attraction des IDE. Ces mesures ont compté pour près d’un cinquième des politiques d’investissement mises en œuvre en 2024, aussi bien en Afrique qu’en Asie. Les arrangements institutionnels ont été cruciaux pour intégrer ces initiatives, conduisant de nombreux pays à en récolter les fruits.
Prépondérance européenne et diversification chinoise
Les investisseurs européens continuent de détenir la plus grande part du stock d’IDE en Afrique, suivis des États-Unis et de la Chine. Les investissements chinois, qui s’élèvent à 42 milliards de dollars, se diversifient de plus en plus dans des secteurs tels que l’industrie pharmaceutique et l’agroalimentaire, marquant un changement de paradigme significatif quant à leur approche continentale.
Un léger recul des nouveaux projets
Malgré un marché en pleine effervescence, la valeur des annonces de nouveaux projets en Afrique a reculé de 37 %, atteignant 113 milliards de dollars contre 178 milliards en 2023. Cependant, certaines zones géographiques, notamment l’Afrique du Nord, échappent à cette tendance générale avec une augmentation des nouveaux projets de 12 %, soulignant ainsi les disparités régionales dans l’attraction des investissements.
Les énergies renouvelables en tête de liste
Parmi les secteurs en croissance, les énergies renouvelables font figure de fer de lance, avec des projets significatifs mis en chantier, surtout en Égypte, ainsi qu’au Maroc et en Namibie. Ces initiatives soulignent une volonté nette de diversifier les sources d’énergie et de renforcer le développement durable sur le continent.