Brazzaville mise sur la pédagogie civique
Autour d’une centaine d’acteurs associatifs se sont retrouvés le 10 octobre, au siège du Conseil consultatif de la société civile et des organisations non gouvernementales, pour une immersion dans l’univers des valeurs et symboles de la République. Objectif affiché : renforcer l’engagement citoyen à l’échelle nationale.
Une session conduite par le Ccsc-Ong
Pilotée par le président du Ccsc-Ong, Céphas Germain Ewangui, la rencontre s’inscrit dans le plan 2023-2025 de diffusion des bonnes pratiques démocratiques. Les intervenants ont alterné exposés, débats et quizz interactifs afin de favoriser l’appropriation des notions par les participants.
Pour le directeur de la conservation à la Grande chancellerie des ordres nationaux, Norbert Ondongo, la pédagogie passe d’abord par la clarté. « Les valeurs républicaines ne sont pas de simples slogans ; elles dessinent notre vivre-ensemble », a-t-il posé d’entrée, sous les applaudissements.
Les piliers cités dans la Constitution
L’orateur a rappelé le préambule de la Constitution d’octobre 2015, qui érige la solidarité, l’intégrité, le patriotisme, la tolérance, la paix, l’ordre public et le savoir-vivre collectif au rang de socle commun. Ces vertus, selon lui, nourrissent la participation populaire et la cohésion nationale.
« Elles garantissent la dignité humaine et cimentent la laïcité de l’État », a-t-il poursuivi, invitant les organisations présentes à relayer le message dans les quartiers, les écoles et les inter-associations. Plusieurs responsables ont déjà prévu de programmer des séances de restitution après la tenue de la session.
Drapeau, hymne et devise en vedette
La partie consacrée aux symboles constitutionnels a captivé l’assistance. Les couleurs tricolores – vert, jaune, rouge – ont été décodées nuance par nuance, avant une interprétation collective de l’hymne national, La Congolaise. La devise Unité-Travail-Progrès a, elle aussi, fait l’objet d’un commentaire détaillé.
Les intervenants ont insisté sur le respect du protocole lors de la levée des couleurs et sur l’interdiction de toute altération des paroles de l’hymne. « Chaque Congolaise et chaque Congolais doivent sentir battre leur cœur au rythme de ces emblèmes », a résumé un participant.
Dates clés de la mémoire nationale
Outre les signes matériels, la session a mis en lumière deux repères calendaires : le 28 novembre 1958, date de la proclamation de la République, et le 15 août 1960, jour de l’indépendance. Ces anniversaires, vecteurs d’unité, structurent le calendrier patriotique congolais.
Les organisateurs ont rappelé que ces commémorations offrent un cadre idéal pour retisser les liens intergénérationnels. Dans plusieurs quartiers de Brazzaville et Pointe-Noire, des ateliers artistiques, matches amicaux et conférences publiques sont attendus lors des prochaines éditions, afin de renforcer la transmission mémorielle.
Portrait présidentiel et vigilance protocolaire
Le chapitre des symboles extraconstitutionnels a été introduit par la présentation officielle du portrait du chef de l’État. Norbert Ondongo a détaillé les normes encadrant sa reproduction, sa taille et son emplacement dans les lieux publics, précisant que toute variation requiert l’aval des services compétents.
« Nous devons éviter les répliques fantaisistes qui circulent sur certains marchés », a-t-il mis en garde, avant de recommander une consultation systématique auprès de la Grande chancellerie. Le rappel a été accueilli avec sérieux, plusieurs associations ayant déjà rencontré des difficultés liées aux versions non conformes.
Le rôle moteur des organisations de jeunesse
Les structures étudiantes et mouvements scouts présents ont été particulièrement sollicités pour relayer la campagne. Selon Bélinda Ayessa, présidente du Groupe de réflexion et d’action pour un Congo émergent, la jeunesse représente « le meilleur vecteur pour conjuguer patriotisme, création et usage responsable des réseaux sociaux ».
Plusieurs clubs-services ont déjà annoncé la production de capsules vidéo en lingala, kituba et français pour toucher un public élargi. Des concours de slam et de dessin autour du drapeau devraient également voir le jour d’ici la fin de l’année scolaire en cours.
Vers un maillage national de la sensibilisation
Au terme de la journée, un comité d’animation permanent a été installé. Sa mission : calendariser des étapes dans les douze départements, avec l’appui des préfectures et des directions départementales de la jeunesse. La première escale est annoncée à Dolisie avant la fin du trimestre.
Les organisateurs comptent aussi s’appuyer sur la radio communautaire et les plateformes de messagerie pour maintenir le lien entre les sessions. Un tableau interactif en ligne, géré par le Ccsc-Ong, permettra de suivre l’avancement des indicateurs et de mutualiser les ressources pédagogiques produites.
Enjeux citoyens et perspectives
En clôturant les travaux, Céphas Germain Ewangui a estimé que la consolidation des valeurs républicaines constitue un préalable à la réussite des grands projets de développement inscrits dans la feuille de route gouvernementale. Il a salué le soutien institutionnel qui permet, selon lui, de pérenniser l’initiative.
La session de Brazzaville ouvre ainsi une séquence nationale dédiée à la citoyenneté. Les organisateurs espèrent que la prochaine Journée de l’arbre, la Journée du drapeau et les fêtes de l’indépendance bénéficieront d’une mobilisation accrue, signe d’un attachement renouvelé aux symboles qui unissent la Nation.
Les participants se sont séparés convaincus qu’une République forte passe par des citoyens informés, fiers et respectueux de leurs emblèmes.