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    Accueil»Politique»Burkina Faso : le spectre de Sankara recyclé, la révolution en trompe-l’œil
    Politique

    Burkina Faso : le spectre de Sankara recyclé, la révolution en trompe-l’œil

    Publié par Brazza 2425/06/2025
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    Slogans populaires et realpolitik militaire à l’unisson

    Dans les rues de Ouagadougou, les fresques à l’effigie de Thomas Sankara voisinent désormais avec des affiches gouvernementales célébrant « la reconquête du territoire ». Ce voisinage signale moins une continuité idéologique qu’une récupération habile. En s’appropriant le lexique insurgé – du fameux « le pays ou la mort » aux hashtags anti-impérialistes –, le capitaine Ibrahim Traoré tente d’accréditer l’idée d’une souveraineté refondée. L’exercice relève toutefois d’une alchimie délicate : concilier l’ardeur de la jeunesse mobilisée en 2014 avec les impératifs d’un régime issu d’un putsch militaire en 2022.

    2014 : la Constitution comme déclencheur d’un récit insurrectionnel

    Lorsque Blaise Compaoré voulut abolir la limite des mandats présidentiels, la rue burkinabè opposa un refus cinglant. L’enjeu immédiat portait sur l’article 37, mais la colère disait l’humiliation d’une génération reléguée aux marges de l’État. Les manifestants réclamaient alors bien plus qu’un départ : ils exigeaient un droit d’auteur sur la souveraineté. Cette prise d’écriture collective – certains chercheurs ont parlé de « coup constitutionnel citoyen » – marquait une rupture sémiotique. Le peuple se posait en rédacteur du contrat social, introduisant la notion de « jeunesse constituante » au cœur du débat politique.

    Le pouvoir Traoré et l’esthétique sankariste

    Héritier auto-proclamé de Sankara, Ibrahim Traoré en arbore l’uniforme kaki et le verbe frondeur. Il fait fleurir des partenariats sécuritaires avec Moscou et Ankara, érige un mausolée high-tech à la mémoire du capitaine assassiné et renvoie les derniers soldats français. Ces gestes nourrissent un récit de décolonisation active. Mais derrière la scénographie, la composition sociopolitique évolue peu : les décisions restent centralisées, la scène partisane sous contrôle, et les voix dissidentes – journalistes, OSC, opposants – oscillent entre auto-censure et garde à vue. À l’image des fresques devenues patrimoine urbain, la contestation s’est muséifiée.

    Semiotique d’État : l’art de gouverner par l’image

    Dans maints États post-coloniaux, la souveraineté se donne d’abord à voir avant de se concrétiser. Au Burkina Faso, la mise en scène passe par la militarisation de l’espace médiatique, l’omniprésence du drapeau national sur les réseaux sociaux officiels, ou encore la promotion d’un imaginaire sacrificiel présenté comme « rupture ». Les sciences du signe décrivent ce phénomène comme un glissement métonymique : la forme – uniformes, slogans, alliances russophones – prétend incarner le fond, c’est-à-dire l’autonomie réelle. Toutefois, l’insécurité persistante dans le Sahel, le déplacement de plus de deux millions de civils (Chiffres OCHA 2024) et la contraction de l’économie sapent la crédibilité de la performance.

    Le syndrome ouest-africain de la révolution capturée

    De Bamako à Conakry, une même dramaturgie s’installe : invoquer la souveraineté populaire pour légitimer une transition militaire de durée indéterminée. Les leaders putschistes empruntent mots d’ordre et références historiques aux mobilisations citoyennes, mais en neutralisent la charge subversive. Un diplomate de la CEDEAO confie, sous couvert d’anonymat, que « la rhétorique sankariste est devenue un passe-partout diplomatique : elle séduit l’opinion sans contraindre les gouvernements à réformer la gouvernance ou la gestion des ressources ». Autrement dit, la révolution se fait cosmétiques et l’État demeure rentier.

    Vers une souveraineté vécue : défis et responsabilités

    Le danger, pour Ouagadougou comme pour ses partenaires internationaux, réside dans l’écart grandissant entre le récit héroïque et le quotidien des citoyens. Tant que le jeune chômeur de Bobo-Dioulasso ne lira la souveraineté qu’à travers des graffitis, la promesse révolutionnaire restera un simulacre. Or, l’histoire récente rappelle que la dissidence renaît là où s’installent les dissonances. « Ce n’est pas le changement de drapeau qui nourrit la population », ironise un ancien syndicaliste, évoquant la flambée du prix du sorgho. Le régime Traoré, tout à son concours d’éloquence anti-impériale, devra bientôt affronter une équation plus prosaïque : sécurité, emploi, redistribution. Sans quoi, la grammaire insurgée pourrait redevenir arme de contestation.

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