Les engins de la DGFE à l’œuvre dans la capitale
La semaine dernière, les bulldozers et camions-bennes de l’unité d’assainissement de la Direction générale des finances et de l’équipement se sont déployés dans plusieurs artères de Brazzaville, donnant le coup d’envoi d’une opération de nettoyage d’envergure sollicitée par les riverains.
Coordonnée par le commissaire colonel-major Michel Innocent Peya, l’initiative répond, selon la DGFE, aux appels répétés des habitants confrontés à l’accumulation d’immondices au pied de leurs habitations, près des écoles et aux abords des principaux axes commerciaux.
Du centre-ville aux quartiers périphériques, les équipes ont ramassé, trié puis évacué plusieurs centaines de tonnes de déchets ménagers et végétaux, réhabilitant des trottoirs parfois devenus impraticables et libérant les caniveaux essentiels au drainage des eaux pluviales.
Makélékélé et Bacongo respirent de nouveau
Dans le 1er arrondissement Makélékélé, le carrefour Simon-Kimbangu, jadis saturé de détritus, affiche désormais une esplanade nette où la circulation piétonne a repris sans obstacle ni odeur nauséabonde, témoigne Patrice, riverain rencontré durant l’opération.
A Bacongo, au marché « Total », l’un des plus fréquentés de la capitale, commerçants et clients saluent un changement visible. Les allées, balayées et désinfectées, offrent un environnement plus sûr pour les denrées et redonnent confiance aux acheteurs.
« On dort mieux, sans craindre les moustiques qui venaient des tas d’ordures », confie Clarisse, mère de trois enfants. Les témoignages similaires se multiplient, soulignant l’impact immédiat de la propreté retrouvée sur la qualité de vie quotidienne.
Un soulagement pour la santé publique
Les médecins du Centre de santé intégré de Makélékélé rappellent que l’insalubrité favorise paludisme, typhoïde et infections respiratoires. La campagne de la DGFE réduit donc, à leurs yeux, la pression sur les services hospitaliers à l’approche de la saison des pluies.
Le docteur Jean-Paul Louamba note une baisse de quinze pour cent des consultations liées à la diarrhée ces deux dernières semaines, une tendance qu’il attribue à l’évacuation régulière des déchets et à la sensibilisation concomitante menée dans les écoles voisines.
Les techniciens de l’environnement estiment que chaque tonne de déchets retirée équivaut à plusieurs milliers de moustiques potentiels éliminés, un indicateur crucial dans la lutte contre les maladies vectorielles qui pèsent sur les zones urbaines denses.
Coordination avec les autorités municipales
L’opération bénéficie du concours des maires d’arrondissement, qui fournissent des indications précises sur les points noirs prioritaires et organisent la circulation durant les manœuvres des engins, évitant ainsi les embouteillages matinaux sur les grands axes de la capitale.
Les agents de la DGFE, vêtus de gilets fluorescents, travaillent de concert avec les brigades d’hygiène municipale chargées de sensibiliser les ménages au tri sélectif, à la réduction des dépôts sauvages et à l’usage des conteneurs mis récemment à disposition.
Selon un responsable de l’Hôtel de ville, ces interventions complètent celles de la société Albayrak, encore en phase de montée en puissance, et illustrent la complémentarité recherchée entre secteur public et partenaires privés pour une gestion durable des déchets.
Une action inscrite dans la vision présidentielle
Le ministre de l’Intérieur et de la Décentralisation, Raymond Zéphirin Mboulou, souligne que l’initiative s’aligne sur la politique impulsée par le président Denis Sassou N’Guesso, qui place la salubrité urbaine et la santé des populations au rang des priorités nationales.
« Faire de Brazzaville une capitale moderne et agréable à vivre passe par l’implication de toutes les forces vives, y compris la police », déclare-t-il, rappelant que le civisme des citoyens demeure indispensable pour conserver les espaces désormais débarrassés de déchets.
Pour de nombreux observateurs, voir la police nationale mobiliser ses ressources matérielles hors de ses missions régaliennes renforce le sentiment de proximité avec la population et illustre le caractère transversal des enjeux liés à la protection de l’environnement urbain.
Vers une pérennisation des opérations d’assainissement
Le colonel-major Peya envisage désormais un calendrier rotatif couvrant l’ensemble des neuf arrondissements, avec des passages mensuels systématiques, ainsi que des points d’apport volontaire où les ménages pourront déposer leurs ordures avant l’arrivée des bennes.
Parallèlement, des séances de formation à la gestion des résidus domestiques seront proposées aux comités de quartier, avec l’appui de techniciens de l’Agence congolaise de l’environnement, afin de consolider les acquis et prévenir le retour des décharges sauvages.
Plusieurs habitants suggèrent l’instauration d’une journée citoyenne mensuelle de nettoyage. La mairie étudie cette proposition qu’elle juge compatible avec son programme Brazza Clean City, déjà soutenu par des associations de jeunes volontaires et des entreprises locales.
Avec l’appui continu de la DGFE et la participation active des riverains, Brazzaville espère retrouver durablement son surnom de « Brazza-la-verte », gage d’attractivité touristique, de compétitivité économique et, surtout, de mieux-être pour toutes les générations.
Les semaines à venir serviront de test grandeur nature. Si les bacs restent vides et les avenues propres, l’expérience pourrait être étendue aux villes de l’intérieur, renforçant la dynamique nationale de préservation de l’environnement, chère aux autorités congolaises.
