Une disparition brutale à Brazzaville
La nouvelle est tombée jeudi 23 octobre 2025 dans l’après-midi : Vichèle Mampouya, 39 ans, s’est éteinte subitement à Brazzaville. Le communiqué familial évoque un « décès inopiné » sans précision médicale, laissant proches et collègues sous le choc de cette annonce.
Fille cadette de l’ancien ministre Michel Mampouya, la jeune femme avait bâti sa trajectoire professionnelle dans l’aviation civile. Son passage chez ECAir, où elle fut cadre jusqu’en 2017, lui avait valu l’estime de nombreux collaborateurs pour son sens de l’organisation et son calme.
La capitale congolaise, déjà éprouvée par plusieurs disparitions ces derniers mois, voit s’ajouter la perte d’une figure appréciée du secteur aérien. Des messages de condoléances affluent sur les réseaux sociaux, témoignant de la surprise et de la peine d’une communauté touchée.
Portrait d’une professionnelle engagée
Diplômée en gestion logistique de l’université Marien-Ngouabi, Vichèle Mampouya s’était orientée vers le transport aérien lors de la création d’ECAir en 2011. Elle y gérait la planification des vols régionaux, veillant à la régularité des dessertes entre Brazzaville, Pointe-Noire et Libreville.
Ses collègues se souviennent d’une « voix posée, capable de résoudre une crise de dernière minute sans hausser le ton », rapporte un ancien chef d’escale. Son calme et sa rigueur avaient fait d’elle une référence pour les nouvelles recrues, souvent guidées par ses conseils patients.
Après la suspension des activités d’ECAir, la jeune femme avait brièvement travaillé comme consultante en logistique avant de rejoindre un projet entrepreneurial dans l’événementiel. Celle que ses proches surnommaient « Vicky » préparait, selon ses amis, un retour dans le transport dès 2026.
Hommages officiels et témoignages citoyens
Dans un message publié dans la soirée, Michel Mampouya a déclaré éprouver « une douleur indescriptible » et a remercié ceux qui ont manifesté leur soutien. L’ancien vice-président du Conseil économique et social a salué « l’ardeur au travail et l’esprit de partage » de sa fille.
Le Parti pour la Sauvegarde des Valeurs Républicaines, qu’il préside, a décrété trois jours de recueillement. « Notre militante s’en est allée, mais ses valeurs demeurent », souligne son secrétaire général, rappelant que Vichèle participait souvent aux actions caritatives du parti.
À l’aéroport Maya-Maya, une minute de silence a été observée vendredi par le personnel au début de chaque quart de travail. Des agents ont déposé un bouquet près du comptoir fermé qui portait autrefois son badge.
Sur la toile, le hashtag #RIPVichele figure parmi les plus partagés du week-end à Brazzaville. Des anonymes évoquent « son sourire à l’enregistrement des bagages », d’autres publient d’anciennes photos prises lors d’événements associatifs liés aux orphelinats de Makélékélé.
Organisation des obsèques à Makélékélé
La veillée mortuaire se tient au domicile familial, 991 rue Biza, non loin de l’avenue Fulbert-Youlou. Depuis vendredi matin, un flux constant de visiteurs vient signer le registre, prier et soutenir les parents rassemblés sous un chapiteau dressé pour l’occasion.
Le quartier Bourreau, habitué à ses marchés animés, observe un calme inédit dès la tombée de la nuit. Des bénévoles régulent la circulation afin de laisser passer les cortèges de sympathisants, tandis que des jeunes du voisinage assurent la sécurité autour de la rue.
La date de l’inhumation n’est pas encore arrêtée. « Nous devons d’abord rassembler la famille élargie et attendre l’arrivée de parents vivant en France et au Gabon », explique un oncle maternel. Le programme détaillé sera communiqué par la paroisse Sainte-Famille dans les prochains jours.
Conformément aux usages, les autorités municipales ont proposé un appui logistique pour la cérémonie funéraire. Le maire de Makélékélé a mis à disposition des bancs et un convoi, geste salué par le comité d’organisation, qui « souhaite un hommage digne de sa mémoire ».
Un héritage de valeurs républicaines
Au-delà de l’émotion, la disparition de Vichèle Mampouya met en lumière une génération de cadres formés localement, investis dans la modernisation des services et soucieux de transmettre leurs compétences. Ses proches promettent de poursuivre l’œuvre caritative qu’elle avait amorcée au sein du PSVR.
« Vicky voulait lancer une bourse de stage pour les étudiantes en logistique », confie une amie d’université. Le projet pourrait voir le jour après concertation avec la famille, signe que la défunte continue d’inspirer initiatives et solidarité.
Alors que Brazzaville se prépare à l’adieu final, nombreux sont ceux qui retiennent de la jeune femme son sens du devoir et son attachement aux valeurs républicaines exaltées par son père. Sa trajectoire, brève mais dense, restera gravée dans la mémoire collective.
