Une arène centrafricaine pour la CAVB
Du 4 au 7 juillet 2025, le Stade Barthélémy Boganda de Bangui s’est mué en vitrine régionale du beach-volley, accueillant le deuxième tour qualificatif de la Zone 4 de la Confédération africaine de volleyball. L’événement, placé sous l’observation attentive des chancelleries présentes en Centrafrique, s’inscrivait dans la continuité du premier tour organisé plus tôt à Kinshasa. En dépit du calendrier chargé des compétitions continentales, l’initiative a bénéficié de relais institutionnels scrutant la capacité des pays participants à conjuguer performance sportive et stabilité macro-politique.
Une participation réduite mais stratégique
Initialement, huit fédérations nationales étaient attendues. Trois seulement – Cameroun, Congo et Centrafrique – ont pu aligner des paires. Cette contraction numérique, loin d’amoindrir la valeur du tournoi, a mis en relief les réalités budgétaires et sécuritaires encore prégnantes dans la sous-région. Pour Brazzaville, la décision de se rendre à Bangui représentait un signal de résilience et de solidarité régionale, conforme aux orientations prônant l’intégration sportive de la Communauté économique des États d’Afrique centrale.
Mazengo-Douala, une partition d’or
Sur le sable banguissois, la paire masculine congolaise formée par Thérence Mazengo et Boris Douala a livré une prestation d’école. Après deux manches haletantes face aux représentants centrafricains, les Diables-Rouges ont clos la finale sur les scores de 20-17 puis 23-21, s’adjugeant l’or. Au-delà de l’exploit chiffré, techniciens et observateurs ont salué la coordination défensive quasi chirurgicale du tandem congolais, fruit d’un programme d’entraînement calibré par la direction technique nationale et soutenu par un encadrement médical désormais plus pointu.
Les féminines congolaises, l’argent à haute valeur ajoutée
Chez les dames, la rencontre Congo-Cameroun a épousé les contours d’un classique régional. Les Congolaises, longtemps au coude-à-coude avec les Lionnes Indomptables, se sont inclinées en finale, empochant néanmoins une médaille d’argent illustrant leur progression linéaire depuis les Jeux Africains de Rabat. Les entraîneurs voient dans ce résultat une plateforme psychologique décisive en amont des éliminatoires olympiques, où l’endurance mentale pèsera tout autant que la puissance d’attaque.
Logistique terrestre et mécénat institutionnel
Sans liaison aérienne directe à coût maîtrisé, la délégation congolaise a parcouru par route les quelque 1 200 kilomètres séparant Brazzaville de Bangui, illustrant l’interdépendance entre infrastructures régionales et mobilité des talents sportifs. Le financement principal a été assuré par le général Serge Oboa, président du Club multidisciplinaire de la DGSP, démontrant la place croissante des partenariats public-privé dans l’écosystème sportif national. Cette configuration, souvent qualifiée de « diplomatie de proximité », renforce la visibilité du pays tout en consolidant un sentiment d’appartenance chez les athlètes.
Arbitrage, transfert de compétences et rayonnement normatif
Figure expérimentée du corps arbitral africain, Eugène Mitamona a profité de son déplacement pour animer à Bangui un séminaire intensif sur les mises à jour du règlement FIVB. Cette initiative, saluée par les délégations présentes, s’inscrit dans la stratégie congolaise de diffusion de savoir-faire technique, un levier discret de rayonnement diplomatique qui complète la recherche de médailles. Le couplage entre formation et compétition contribue à standardiser les pratiques et renforce la crédibilité du label sportif congolais sur la scène continentale.
Vers une chaîne de valeur sportive régionalisée
À leur retour le 12 juillet, les athlètes n’ont pas bénéficié d’un accueil officiel. Toutefois, les témoignages recueillis indiquent une satisfaction intacte, nourrie par la conviction que les prochaines échéances seront abordées avec davantage de soutien structurel. Dans la perspective des Championnats d’Afrique 2026, fédération et autorités envisagent d’intensifier le maillage entre diplomatie sportive et économie du sport, notamment à travers des stages conjoints et la modernisation des enceintes balnéaires de Pointe-Noire. Le parcours banguissois, porteur de deux métaux précieux, aura servi de laboratoire grandeur nature pour mesurer la capacité du Congo à convertir ses ambitions en résultats tangibles, tout en consolidant son rôle de pivot stabilisateur au sein de la Zone 4.