Qualification historique validée
Dimanche 26 octobre 2025, le stade Président-Alphonse-Massamba-Débat a vibré aux couleurs bleu et jaune d’une AS Otohô inspirée. En dominant les Mozambicains de Ferroviário de Maputo 2-0, le club d’Oyo a scellé sa troisième qualification pour la phase de groupes de la Coupe de la Confédération.
Le succès a été préparé dès l’aller, disputé une semaine plus tôt à Maputo, où Prince Ognango et ses partenaires s’étaient imposés 1-0. Le but inscrit hors de leurs bases leur offrait un confortable matelas psychologique avant le rendez-vous brazzavillois.
À domicile, l’affaire s’est réglée dans chaque entame de période. Dans le temps additionnel de la première mi-temps, le latéral droit Prince Moundza-Mapata a transformé un penalty plein de sang-froid. Dès le retour des vestiaires, son compère du couloir gauche, Charles Atipo, a doublé la mise.
Domination au stade Massamba-Débat
Le public congolais, rassasié de dribbles et de tacles maîtrisés, a salué une formation bien en place tactiquement. Le gardien Christ Boussiengui n’a finalement eu que peu d’arrêts à effectuer, preuve de la discipline collective imposée par l’entraîneur Alphonse Bampou.
Cette qualification conforte la dynamique positive enclenchée depuis cinq ans par les dirigeants du club, qui bénéficient d’un soutien accru des autorités sportives nationales. La Confédération africaine de football salue régulièrement le sérieux organisationnel d’Otohô, devenu l’un des ambassadeurs récurrents du Congo-Brazzaville sur la scène continentale.
Cap sur la phase de groupes CAF
Malgré l’exploit, l’encadrement technique garde la tête froide. «Nous avons franchi une étape, pas la compétition», tempère le coach, conscient que le niveau s’élèvera très vite lors de la phase de groupes fixée au 21 novembre. Le tirage au sort interviendra, lui, le 3 novembre.
Les regards se tournent donc vers la préparation. Or, le championnat national de Ligue 1 n’a toujours pas repris, faute de calendrier harmonisé entre clubs et organisateurs. Cette pause prolongée prive les joueurs de rythme compétitif, outil pourtant indispensable pour disputer deux rencontres de haut niveau par mois.
Plusieurs techniciens estiment néanmoins que la situation évoluera favorablement. La Fédération congolaise de football a déjà soumis aux autorités sanitaires un protocole actualisé autorisant l’accès graduel du public, synonyme de recettes rendues aux clubs. La validation de ce document ouvrirait la voie à une reprise encadrée.
Préparation sans championnat
En attendant, l’AS Otohô mise sur des matchs amicaux, souvent disputés à huis clos, pour maintenir la cadence. Les rencontres face à l’AC Léopards ou au Diables-Noirs permettent de répéter les circuits de passes et de tester des jeunes que le staff veut intégrer progressivement.
La préparation physique occupe aussi le laboratoire du club. Les préparateurs suivent un plan individualisé mêlant musculation, séances d’altitude à Linzolo et récupération aquatique sur le fleuve Congo. L’objectif affiché est d’atteindre un pic de forme entre fin novembre et mi-décembre, période charnière de la phase aller.
Sur le plan administratif, le président du club, Hilaire Bopa, travaille au renforcement de la logistique. Un second bus climatisé devrait rejoindre le parc roulant grâce à un partenariat signé avec un opérateur de transport. La direction envisage également un stage éclair à Abidjan pour s’habituer à l’humidité.
L’expérience de 2022, marquée par un long déplacement vers Dar es-Salaam, a rappelé l’importance d’anticiper. Le retard de bagages avait alors perturbé la récupération. Cette fois, l’équipe prévoit d’expédier un lot d’équipements supplémentaires trois jours avant chaque voyage pour éviter tout imprévu logistique.
Mobilisation logistique et populaire
Les supporteurs, pour leur part, se mobilisent déjà. Les groupes Alima Ultras et Bantous 242 annoncent la création d’un fonds participatif visant à financer tambours, fumigènes aux couleurs nationales et déplacements. «Nous voulons que les tribunes soient notre douzième homme», explique Jean-René Mabiala, coordinateur des Alima Ultras.
Plus globalement, cette aventure continentale intervient dans un contexte où le sport congolais reçoit une attention renouvelée. Le ministère des Sports a récemment dévoilé un programme de modernisation des enceintes régionales, facilitant l’obtention d’homologations CAF. Les dirigeants d’Otohô saluent cet engagement, gage d’avenir pour tous les clubs.
Reste à connaître les adversaires qui se dresseront devant l’AS Otohô. Les potentiels chapeaux contiennent des habitués comme Pyramids FC ou USM Alger. Cependant, le capitaine Henock Yombi reste philosophe : «Sur le terrain, les noms comptent moins que la discipline et la solidarité que nous afficherons».
Suivi médical et perspectives
Quoi qu’il advienne, la qualification du 26 octobre redonne le sourire aux amoureux du ballon rond et met en lumière l’expertise locale. Si la relance du championnat s’opère dans les jours à venir, l’AS Otohô disposera d’arguments tangibles pour rêver d’un printemps continental.
Pour l’instant, la priorité demeure la santé des joueurs. Le service médical, dirigé par le docteur Nadège Mavoungou, a mis en place un dispositif de suivi biométrique quotidien. Les données recueillies orientent les charges d’entraînement et limitent les risques de blessures avant le marathon continental.
