Une année académique sous le sceau de la résilience
Au Congo-Brazzaville, la cloche de la fin des cours a résonné comme le point d’orgue d’un cycle marqué par la résilience. La reprise intégrale des enseignements en présence, après les soubresauts pandémiques et climatiques, a permis aux écoles du pays de renouer avec un rythme pédagogique stable. Les autorités éducatives, soutenues par la Commission nationale pour le développement de l’enseignement, ont multiplié les sessions de formation continue destinées aux enseignants et encouragé l’intégration d’outils numériques simples dans les établissements publics comme privés. En écho au programme de développement porté par le président Denis Sassou Nguesso, l’accent a été mis sur la consolidation des fondamentaux – lecture, numération et pratique civique – afin de réduire les inégalités entre zones urbaines et rurales. Dans un tel contexte, chaque école ayant franchi la ligne d’arrivée cette année porte la trace d’un effort collectif visant à sauvegarder la qualité de l’instruction et à préparer un capital humain robuste pour l’horizon 2030.
La cérémonie de Mfilou, miroir d’une jeunesse confiante
Au complexe scolaire Saint Joseph Le Grand, situé dans le septième arrondissement de Brazzaville, les lampions de la fête ont illuminé les ambitions d’une communauté éducative soudée. Fondé en 2021 par une congrégation enseignante dont la devise est « Science et conscience », l’établissement a réuni parents, élèves et enseignants autour d’un spectacle où les chorales en lingala, les saynètes en français classique et les démonstrations de robotique rudimentaire se sont succédé. Au-delà de la dimension festive, la direction a révélé un taux de réussite de 99,99 % au Certificat d’études primaires et élémentaires, tandis que les résultats du BEPC et du baccalauréat sont attendus avec un optimisme mesuré. « Nous misons sur une pédagogie de la rigueur et de l’ouverture ; ces performances montrent que nos enfants peuvent porter très haut les couleurs de la République », a confié la sœur directrice à l’issue de la remise des bulletins, sous les applaudissements d’une salle comble.
Vacances : entre consolidation des acquis et éveil citoyen
Désormais tournés vers la trêve estivale, enseignants et parents s’accordent sur un triptyque devenu leitmotiv : vacances studieuses, spirituelles et culturelles. Les élèves se verront proposer des ateliers de lecture intensifs pour conforter l’autonomie scripturale conquise durant l’année, des retraites catéchétiques orchestrées par la paroisse Saint Kisito voisine, ainsi que des excursions patrimoniales vers le musée Mâ Loango de Diosso. Une telle articulation répond aux orientations du ministère de la Jeunesse, qui encourage des programmes sécurisés de loisirs utiles et assure la surveillance des sites sensibles pendant la saison sèche. « Un bon élève est d’abord un citoyen éclairé », rappelle un inspecteur d’académie, soulignant l’importance d’initiatives mêlant discipline intellectuelle et engagement communautaire pour prévenir le décrochage au retour des classes.
Des indicateurs encourageants pour la politique éducative nationale
Les performances enregistrées à Mfilou s’inscrivent dans une dynamique nationale dont témoignent les derniers chiffres du Plan sectoriel Éducation 2022-2026 : le taux net de scolarisation au primaire dépasse désormais 90 %, tandis que les disparités entre filles et garçons se réduisent régulièrement. Selon la Banque mondiale, la part du budget national consacrée à l’éducation s’établit à 17 %, un niveau jugé satisfaisant par l’Union africaine. Les partenariats public-privé, encouragés par Brazzaville pour accélérer la construction de salles de classe et l’équipement en manuels, favorisent l’émergence d’écoles exemplaires telles que Saint Joseph Le Grand. En outre, les résultats préliminaires de l’évaluation PASEC confirment un gain de cinq points en compréhension de l’écrit sur les trois dernières années, signe que les réformes curriculaires commencent à produire leurs effets. Pour nombre d’observateurs, la trajectoire ascendante de ces indicateurs crédibilise la volonté politique de hisser le système éducatif congolais au rang des performants du continent.
Perspectives pour le prochain cycle scolaire
À l’orée de la rentrée 2024-2025, les chantiers demeurent vastes : achever l’introduction progressive de tablettes pédagogiques, renforcer l’anglais dès le premier degré et poursuivre la formation des maîtres aux méthodes actives. Saint Joseph Le Grand se veut laboratoire ; la direction annonce l’ouverture d’un club de codage et l’installation d’un petit observatoire météorologique destiné aux travaux pratiques en sciences physiques. Dans la capitale, l’Inspection académique planche sur un calendrier harmonisé des examens afin de réduire les inégalités temporelles entre départements. Au cœur de ces évolutions, la confiance exprimée par les parents lors de la cérémonie de Mfilou témoigne d’une certitude : l’école demeure l’ascenseur social privilégié de la jeunesse congolaise. Entre fierté assumée et prudence analytique, la communauté éducative aborde l’été avec la conviction que le prochain coup de cloche ouvrira une étape supplémentaire vers l’excellence collective.