Réunion clé à Brazzaville
La salle des conférences du siège national du Parti congolais du travail bourdonnait, mardi, d’une concentration studieuse. Là, Pierre Moussa, secrétaire général, a lancé la session du comité préparatoire du 6e congrès, déterminé à passer au crible les rapports synthèses remis par les commissions.
Brazzaville suit de près ce dossier, car l’événement, attendu par près d’un demi-million de militants, doit actualiser la ligne politique du parti majoritaire et consolider ses ambitions pour la décennie qui s’ouvre, dans un contexte régional où stabilité et relance économique demeurent prioritaires.
Feuille de route des 41 membres
Ils sont quarante-et-un, membres du comité, investis en août dernier par la direction du PCT. Leur mandat : transformer les idées débattues en dossiers exploitables par le congrès. Ce travail de structuration passe par l’adoption de documents programmatiques, financiers et logistiques étoffés, garants d’une organisation fluide.
Depuis six semaines, ces cadres sillonnent sections et fédérations, recueillant propositions et alertes. Les synthèses, désormais sur la table, retracent les attentes de la base : moderniser la communication du parti, renforcer la représentation féminine, affiner les arguments sur l’économie verte et clarifier le rôle des jeunes.
Commissions thématiques en action
Chaque commission, qu’elle traite de stratégie électorale, d’idéologie, de finances ou d’infrastructures, a travaillé sous l’œil d’un rapporteur chargé d’harmoniser les contributions. « Rigueur et relecture croisées ont été nos maîtres mots », témoigne un membre, confiant sur la cohérence des recommandations finales.
Le secrétaire général insiste toutefois sur la nécessité de condenser ces textes pour les rendre accessibles aux délégués de tout niveau d’instruction. Un comité d’édition va se pencher sur la lisibilité, tandis qu’une cellule numérique prépare leur diffusion sécurisée via l’intranet interne et des applications mobiles dédiées.
Sur le fond, plusieurs chantiers apparaissent incontournables. La réforme de la cotisation, destinée à fiabiliser les finances, pourrait instaurer un prélèvement digitalisé. Côté organisation, le principe d’une formation continue des cadres revient avec insistance, de même qu’une cartographie plus fine de l’implantation rurale.
Discipline et méthode selon la direction
S’il salue les avancées, Pierre Moussa rappelle que la discipline demeure la boussole. Dans son allocution, il a convié les participants à « exclure tout esprit d’autosatisfaction » et à juger chaque ligne des rapports à l’aune de l’intérêt collectif, préalable à toute adoption formelle.
Cet appel résonne d’autant plus que les débats internes se font parfois vifs, notamment sur l’équilibre entre orthodoxie idéologique et adaptation aux réalités économiques contemporaines. Un ancien parlementaire, présent comme expert, confie que « la culture du consensus reste notre meilleure force, surtout face aux défis nationaux ».
Attentes militantes et innovations
Au-delà de l’appareil, les militants attendent du congrès des décisions tangibles. À la fédération de Ouenzé, certains espèrent un relèvement du quota des jeunes aux instances dirigeantes. D’autres souhaitent que le programme agricole du parti se décline en micro-projets plus proches des réalités de terrain.
La mobilisation numérique occupe également les esprits. Une plateforme interactive sera lancée pour recueillir en temps réel les suggestions des sympathisants. Les développeurs, principalement issus de la Ligue des jeunes, testent un module de vote consultatif, appelé à renforcer la transparence et l’appropriation des décisions.
Les partenaires politiques suivront aussi les délibérations, notamment sur la place que le PCT accordera aux alliances. Des signaux d’ouverture sont perceptibles, mais la logique reste celle d’un leadership assumé dans la majorité présidentielle, en cohérence avec la stabilité institutionnelle prônée par le chef de l’État.
Sur le terrain économique, les rapports recommandent de soutenir les chantiers gouvernementaux en matière de diversification, notamment dans l’agro-industrie et le numérique. L’idée est de positionner le parti comme partenaire actif de la relance post-pétrole, tout en valorisant l’entrepreneuriat des femmes et des jeunes.
Feuille de route vers le congrès
Selon le chronogramme interne, la version finalisée des documents doit être transmise au bureau politique dans trois semaines. S’en suivra une tournée d’information dans les départements, afin de préparer les délégués au vote. La procédure d’accréditation sera entièrement digitalisée pour fluidifier les contrôles.
Le comité entend également mettre en place un dispositif sanitaire, incluant dépistage et sensibilisation, pour garantir le bon déroulement des assises. Une coordination avec le ministère de la Santé est envisagée, afin de respecter les protocoles en vigueur et rassurer les délégations venues de l’étranger.
À l’issue de la réunion, le sentiment dominant était la confiance mesurée. « Nous avançons sûrement », confie une commissaire. Les regards se tournent désormais vers la prochaine plénière, où chaque recommandation sera traduite en projet de résolution. Le compte à rebours vers le 6e congrès s’accélère.
Les militants retiennent une date officieuse : début février, si tous les voyants restent au vert.
